Les mots de Moctar raisonnaient encore dans ma tête.
J'ai raccroché sur le coup sans lui avoir dit au revoir. Il fallait que je réfléchisse à ce que je devais faire.
Avoir défié Moctar après son échec a été la pire bêtise que j'ai pu faire dans ma vie. Qu'est-ce qui m'a pris d'entreprendre à séduire une femme sans même avoir pris la peine de la connaître et de savoir à qui j'avais à faire ? Comme toujours quand on agissait sur un coup de tête tout était en train de me retomber dessus. Mais non, j'allais me ressaisir et rebondir comme jamais. J'étais Habib Cissé et échec ne faisait pas partie de mon vocabulaire.
En premier lieu, il fallait que je montre à Fat Kiné qui j'étais. Qu'elle ne voie plus comme un fils à papa. C'est vrai que j'ai toujours été le fils préféré de la famille. Ça m'avait donné pas mal d'avantages qui avaient plus ou moins fait jalouser mes frères et sœurs. Mais c'est pas de ma faute si je suis le petit dernier ce qui fait de moi le préféré de maman et que je sois né la même année ou mon grand-mère a rendu l'âme et que mon père me voit comme reflet de son défunt père. C'est vrai que je profite de certains avantages. Bref, je pense que je m'éloigne là. Comme je le disais, il que je montre à Fatou Kiné que j'étais différent de son ex. Je me demandais si Moctar était suicidaire, comment pouvait-il oser draguer l'ex du fils de son boss.
Je me décidai de le rappeler.
-Mec t'es fichu...Me dit-il en faisant allusion à la dernière phrase que j'avais prononcé avant de raccrocher.
-Va te faire foutre.
-Tu m'appelles pour me dire que tu étais sûr d'échouer et que t'abandonnais.
-Les rêves, c'est la nuit, mec.
-Je serai patient. Ça viendra.
-Tu attendras fort longtemps, je le crains. Dis-moi tu savais qu'elle sortait avec le fils de ton boss.
-Tu penses réellement que si je savais que son ex était cet imbécile que je lui aurai fait des avances. Je fais souvent des trucs stupides mais je tiens à mon boulot et je prends jamais de risques.
-J'ai quand même du mal à comprendre. Ces genres de choses ne cachent pas longtemps dans nos entreprises où personne ne se mêle de ce qui le regarde.
-Moi je comprends. Pour le cas c'est évident, il avait une meuf à côté et pouvait se taper qui il voulait dans la boite en faisant croire qu'il était libre comme le vent, je pense que ça doit être une des cause de leur rupture. Quant à Fatou Kiné, je pense qu'elle voulait que les gens se disent qu'elle progresse par mérite et pas qu'elle sortait avec le fils du patron.
-Je sais pas ce que ça donnera dans la durée mais si je juge sur hier et aujourd'hui, je peux te dire que cette fille n'a pas besoin de faire de la promotion canapé pour progresser dans une quelconque entreprise.
-Bien qu'on soit pas les mêmes services, je sais ce qu'elle vaut. Entre nous, je ne te le dis pas pour te charrier ou pour autre chose du genre, tu as quand même une bonne collaboratrice tu es sûr que le pari vaut la peine de tout gâcher.
-Déjà j'ai voulu d'une collaboratrice, c'est mon père qui a voulu m'en trouver un et en plus on est des adultes. Après que j'aie obtenu ce que je veux on pourra toujours rompre à l'amiable et se comporter en gens civilisés pour la suite.
-De toute façon, je suis sûr que tu te prendras une veste. Plus vite tu t'y colleras, plus vite elle remballera, plus vite je te dirai ce que je veux et plus vite je l'obtiendrai.
-Tu te rends au moins compte que même si j'avais envie d'abandonner que ce que tu me dis à chaque fois me booste pour continuer.
-On verra ça.
Moctar raccrocha et je commençais à élaborer mon plan d'attaque.
En fait, pari ou pas, je n'avais pas vraiment le choix. Le fait de savoir Fat Kiné aussi inaccessible la rendait incroyablement attirante et je savais que temps que je n'aurais pas assouvi l'envie que j'avais à son égard, mon bureau ne serait ni plus ni moins qu'un énorme champ de frustration à chaque fois que je serais avec elle.
Je suis sorti de mon bureau pour aller à celui de mon père et lui parler des différentes propositions que Kiné avait faites.
********
Comment il fallait s'y prendre pour séduire une femme ? Il m'a fallu des jours pour trouver réponse à cette question. Par la suite, une autre m'était apparu. Comment séduire une femme comme Fatou Kiné ?
Finalement j'avais choisi la méthode la plus simple à savoir de mettre Fatou Kiné dans le même lot que toutes les autres.
Je me souvenais avoir vu à la télé un gars qui comparait l'art de la séduction à un jeu d'échecs. Je joue pas aux échecs, je déteste ça. Mais j'avais bien compris ce qu'il voulait dire par là. La séduction était un jeu de stratégies donc il fallait toujours planifier ses coups avec des longueurs d'avance.
Et c'est ainsi que j'ai entrepris les prochaines semaines de travail que j'ai partagé avec Fat Kiné. J'avais tout misé sur nos conversations hormis les caresses soi-disant innocentes que je lui faisais. Dans nos conversations je devais être éloquent, lui faire voir une image de moi qui ferait fondre n'importe quelle femme.
Sachant qu'elle était une férue du travail, je devais également lui montrer le bosseur que je suis et marquais ainsi des points avec elle.
Si je vous disais qu'il s'était écoulé tout un mois depuis que j'avais commencé ce petit jeu, me croirez-vous ?
Mais ne vous m'éprenez pas. Elle n'était pas de marbre et je savais que je gagnais du terrain.
Après tout une journée de travail, je pris ma voiture pour aller chercher Natasha à son entreprise afin que nous allions à la maison.
Mon intention pour Kiné n'a absolument pas changé et je n'ai absolument pas du tout baissé les bras. Je la voulais et je l'aurais. Il n'existait pas une autre option.
Mais je n'avais pas non plus fait vœux de chasteté. Pourquoi devrais-je rester sans sexe alors je n'ai aucune idée de quand je réussirai à la mettre dans mon lit ?
Oui c'est elle que je voulais mais en attendant que je l'obtienne je pouvais toujours me concentrer sur un second choix. Natasha était parfaite pour ça. Je précise que si on avait rompu c'était parce qu'elle était trop jalouse et trop possessive, j'étais tout sauf fidèle ce qui faisait que la relation ne m'arrangeait guère et qu'elle commençait réellement à me souler. Quand j'ai décidé de reprendre avec elle, je lui ai dit que ce que je voulais était une relation libre, chose qu'elle a accepté. La connaissant, je savais que dans sa tête c'était un test. Je n'ai pris aucunement la peine de démentir cela. Dans la mesure où qu'elle croie ça m'arrange pourquoi m'aurais-je fait chier ;
Je garai ma voiture sur une place libre avant de descendre.
La secrétaire de Natasha était encore sur les lieux à mon arrivée. En parlant d'elle, je me demanderais toujours comment elle faisait pour supporter les gamineries de Natasha. Elle était particulièrement immature. Si c'est moi qui dis ça sachez que ça représentait beaucoup.
J'entrai dans le bureau de Natasha au moment où elle était encore en train de tripoter les touches de son clavier d'ordinateur.
-Donne-moi juste 5 mn, le temps que j'enregistre tout ça.
-Prends ton temps, c'est pas comme si nous étions à une minute près...Fis-je en prenant place.
-Non, t'inquiète. J'ai presque fini...Sourit-elle avant de rediriger sa concentration sur ce qu'elle faisait.
Et pendant ce temps, je pris mon portable pour voir ce qui se passait dans les réseaux sociaux. J'ai toujours soutenu que ça ne sert à rien mais pour passer le temps il faut avouer que c'est efficace.
-J'ai fini...Me faisait savoir Natasha.
-Cool alors...Dis-je en me levant.
-T'es un amour quand tu veux.
-Je sais.
Elle fit un sourire en secouant la tête. Elle avait un air qui feignait la désespérance. Je suis habitué à voir cette expression sur son visage.
Elle avait un sac avec elle sans doute ses vêtements de rechange. Elle avait prévu de dormir chez moi.
******
Dans la voiture, nous avons plus parlé du travail qu'autre chose. A part le sexe, seul le travail nous liait. J'étais pas en couple avec elle et je ne voulais pas m'aventurer sur un terrain glissant.
Nous étions à mon appart et Natasha était partie ranger ses affaires.
Pour le diner nous avions commandé à manger. Je préfère vous passer les conversations qu'on a partagé durant cette soirée. On parlait pour remplir un blanc pesant.
Les choses sérieuses avaient comme d'habitude débuté sur le canapé. Natasha devait en avoir marre de suivre ce qui était diffusé à la télé.
Tout d'abord elle a posé sa main sur mon pantalon, elle me caressa avant de se diriger sur mon entrejambe. Elle ouvrit ensuite ma braguette et en fit sortir mon sexe qui commençait déjà à sentir monter l'excitation. Tout comme un putain de roi sur son trône, je ne foutais absolument rien et je la laissais s'occuper de tout.
Elle a commencé à me branler d'une main. Mon sexe grossit de plus en plus sous ses doigts. Je dois admettre que je suis d'une taille impressionnante.
Elle se pencha vers moi et me prends dans sa bouche. Je fis un gémissement de plaisir. Ciel, que c'est bon ! Quelle bonne sensation de sentir une gorge bien chaude autour de son pénis. La pipe, une valeur sûre.
Elle me suça doucement en se servant de la langue. Quand il s'agissait de faire une bonne pipe, Natasha était une experte.
Elle essaya de me prendre le plus loin possible en me faisant une gorge profonde. Comme d'habitude, aucun reflexe de haut-le-cœur. Je posai ma main sur sa tête comme pour l'encourager et je lui caressai ses tresses.
Si j'étais sûr de jouir qu'avec la pipe, je décidai quand même d'y mettre fin. J'avais trop envie de la pénétrer.
Je la fis lever avant de l'embrasser délicatement. Je lui enlevai son haut alors qu'elle faisait de même avec mon t-shirt. Je l'attirai vers moi avant de l'installer sur le canapé. J'enlevai son soutien-gorge avant de m'attaquer. Elle n'était pas une forte poitrine comme Kiné mais il fallait dire que la taille était raisonnable et que ses seins étaient adorables. Je pris les tétons en bouche et les titillai avec ma langue. Elle gémit avant de se pencher vers moi et m'embrasser. Le baiser avait duré quelques minutes. Si j'appréciais le fait qu'elle me montre autant d'envie, elle n'était pas venue pour de petites embrassades devant la télé. Je l'arrêtai pour que nous puissions passer à la suite.
Je m'occupai de son pantalon avant de le faire descendre. Je posai mon nez sur sa petite culotte la seule chose qui me séparait de son intimité.
Elle écarta les jambes avant que je ne me mette à lui caresser les cuisses et remonter sur ses fesses. Je pris sa culotte et je la fis descendre jusqu'à ses chevilles. Les lèvres de son minou étaient déjà gonflées. Son cul était toujours aussi magnifique. Je doutai pouvoir me retenir plus longtemps. Ça faisait quand même un moment que je bandais.
Je lui mis un doigt ensuite deux. Elle était humide et chaude, prête à m'accueillir.
On changea nos positions. J'étais maintenant assis et Natasha est venue s'empaler sur moi. Elle posa ses mains sur mes épaules et commença à rebondir sur moi. Je mis mes mains sur ses hanches pour l'accompagner. C'était diablement bon. A aucun moment, nos yeux ne s'étaient détachaient. La passion qui nous liait pouvait se lire de loin.
Elle s'enfonça de plus en plus et je sentais ses chairs masser ma verge. On accélérait le rythme. Je glissai mes mains sur ses fesses et la regarder monter et descendre.
Elle m'embrassa de façon passionnée et je le lui rendis avec la même intensité. C'est de la passion, ce qui n'a rien à voir avec l'amour. Le sexe c'est physique.
Je sentis qu'elle était sur le point de jouir ce qui m'arrangeait car moi aussi j'étais au bord de l'extase.
-Vas-y. Laisse-toi aller...Fis-je pour l'encourager.
Elle poussa un grand gémissement puis elle trembla en s'écroulant sur moi. A mon tour également je me laissai aller et je jouis en elle.
******
Ce matin, dans la mesure où Natasha avait laissé sa voiture sur le parking de son entreprise j'étais obligé de faire un détour pour la déposer chez elle avant de me rendre au boulot.
Je me demandais comment aller se passer la journée aux côté de ma cible.
Moctar commençait déjà à s'impatienter. Je me demandais moi-même comment je faisais pour tenir.
Ma secrétaire m'a fait savoir que mon père voulait me voir donc je suis allé à son bureau.
-Bonjour...Le saluai-je... Tu as demandé à me voir ?
-Oui. Assis-toi.
Je m'exécutais avant d'être tout oui.
-Où en es-tu avec Hanne ?
-J'y travaille.
-C'est tout ?
-Que veux-tu que je te dise ? J'ai fait ce que j'ai pu. Je lui ai envoyé des mails. Je suis allé à son bureau pour lui parler et tout ça, je pense qu'il a besoin de temps mais il finira par dire oui.
-Tu as eu un mois, fils.
-Disons que certaines personnes sont plus difficiles à convaincre que d'autres.
-Je veux que tu mettes le projet dans les mains de Fatou Kiné.
-Mes oreilles ont bourdonnés, je crains n'avoir pas bien entendu.
-Elle est bien cette fille.
-Comment peux-tu le savoir, elle n'est là que depuis un mois ? Dois-je te rappeler tous les beaux chèques et virements bancaires que j'ai rapporté à ton entreprise ?
Sans m'en rendre compte, j'étais en train de hausser ma voix.
-Du calme...Fit mon père et je lâcha un soupir...Je te demande de la laisser tenter sa chance.
-Comment peux-tu penser qu'elle puisse réussir là où j'ai échoué ? Et même j'ai pas échoué. Hanne n'a simplement pas donné de réponses.
-Comme je disais, je veux que tu la laisses sa chance. Te connaissant, j'avais déjà anticipé ta réponse. Je suis à la fois ton patron et ton père alors ne discute pas mes ordres. Elle terminera ce que tu as commencé, j'espère qu'elle le fera avec plus de réussite.
En l'espace de quelques minutes, Fatou Kiné était passé de la fille super bandante que je voulais baiser à un insecte que je voulais écraser. Elle était devenue une concurrente et je sentais que Hanne n'était que le début du commencement.