Unis malgré tout : Karim et Nana
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Chapitre 5 Chapitre 05

Je regardais ma mère sortir doucement de ma chambre, ayant l'impression d'avoir accompli un grand exploit. Mais ce qu'elle ne savait pas c'était qu'ils venaient de gâcher complètement ma vie.

Je regardais dans le vide, essayant du mieux que je pouvais de me reprendre et de chercher les points positifs de ce mariage. Connaissant mon père, je savais qu'il avait fait ça juste pour ne pas que je l'embête en essayant de refuser. Mais c'était tellement incongru pour moi. Comment est-ce possible ? Me demandais-je encore pour la énième fois...

J'arrivais à peine à bouger car je ne le croyais pas. Moi qui avais pensé qu'ils m'avaient oublié. Moi qui avait cru que papa avait eu une once de pitié pour moi et avait laissé tomber ce mariage ; Finalement, je me trompais sur toute la ligne...

« Je me marie aujourd'hui, murmurai je... »

Je reprenais donc petit à petit mes esprits. Mes pensées dérivèrent vers Karim. Pourquoi ne m'a-t-il pas prévenu que c'était aujourd'hui. Soudain je pris mon telephone pour l'appeler. « Il va m'entendre celui la... »

Quelques instants plus tard, il décrocha...

Karim : allo !!!

Je lui criai : COMMENT TU PEUX LES LAISSER SCELLER NOTRE MARIAGE SANS QUE JE SOIS AU COURANT.

Lui : mais de quoi tu parles ? Calme toi voyons.

J'essayai de me calmer pour me faire entendre : maintenant tu ne sais pas ? J'allais justement sortir pour faire la fête avec mes copines quand ma mère vient me dire qu'on nous marie aujourd'hui.

Lui : mais ton père est venu chez nous il y a une semaine de cela. Il a donné la date exacte du mariage et il a dit qu'il va te le dire pour que tu te prépares en conséquence. Je n'aurais jamais pensé qu'il ne te le dirait pas. Je suis vraiment désolé Soukeyna. Je ne pouvais pas savoir qu'il ne te dira rien.

Il avait l'air sincère et une petite voix dans ma tête ma soufflait qu'il disait la vérité. N'empêche le mariage aura lieu aujourd'hui même et je ne savais même pas comment cela devait se passer. Je soupirai de désespoir, et à cet instant précis, la haine que j'avais envers mon père fut encore plus grande.

Karim : écoute-moi, ne panique pas. On savait tous les deux que ça allait arriver. Mais ne fais pas de scandale. Laisse-leur croire que tout est ok. Tous les deux nous avons déjà établit notre plan et cela, rien ni personne ne pourra nous empêcher de l'appliquer. Je suis là et je veillerais personnellement à ce qu'on ne te vole pas ton avenir, ni ta jeunesse. Calme-toi ok ?

J'avais envie d'éclater en sanglot mais je lui répondis quand même : oui...

Je ne pouvais donc pas croire que c'était Abdou Karim Gueye qui me parlait sur ce ton mielleux et rassurant. Bizarrement, j'avais encore confiance en lui. Ses paroles étaient rassurantes et je me sentais moins mal qu'il y avait quelques minutes. Ainsi donc, je ne comptais pas leur montrer mon désarroi, surtout pas à mon père qui n'attendais que ça... il aimait me faire mal, mais je lui montrerai qu'il ne m'atteindra jamais ...

Après le coup de fil de Karim, je décidai d'appeler Marième pour la prévenir. Après quelques sonneries, elle avait aussitôt décroché sans m'avoir laissé le temps d'en placer une...

Marième : allo, mais nana qu'est ce qu'il se passe ? Depuis une heure je t'attends, qu'est-ce que tu fais bon sang. Tu es sensée m'aider dans les préparatifs.

J'avais envie de rire à cause du ton qu'elle avait employé, mais j'eus pas la force de le faire.

Moi : Mari je suis désolée. J'étais en train de me préparer pour venir quand ma mère m'annonce que mon père va sceller mon mariage aujourd'hui même à 17h.

Marième : QUOI ???? SCELLER QUEL MARIAGEE ? ET PUIS POURQUOI ON TE LE DIT SEULEMENT AUJOURDHUI ????

Moi : ne t'inquiète pas pour moi. Profites bien de ton anniversaire et après le TAKK ( mariage) je t'appellerai pour te donner les détails.

Marième : quoi ???? Mais tu es folle ? Tu penses que je vais te laisser seule pour un jour aussi important que celui-ci ?

Moi : maria, s'il te plait, ne t'en fais pas pour moi. Je considère ce jour comme les autres jours. En plus de cela, tu as déjà invité les amis. Tu ne peux pas annuler alors que nous sommes au milieu de la journée.

J'entendis son soupir à l'autre bout du fil avant qu'elle ne réplique : la fête sera nulle sans toi. Mais comme c'est comme ça, je viendrais passer la nuit avec toi. Promis

Voilà, j'avais donc réussis à la convaincre et d'une toute petite voix j'arrivai à lui dire un bref ok... mais malheureusement pour moi, elle me connaissait trop bien...

Marième : hey stp ne pleure pas. Regarde les choses du bon côté et essaie de te calmer. Je comprends ce que tu dois ressentir actuellement et ça me fend le cœur...

Moi : ne t'en fais pas Mari. Joyeux anniversaire. Je te donnerai tes cadeaux ce soir bisou

C'est ainsi qu'on raccrocha toutes les deux. En réalité, j'aurai aimé qu'elle soit avec moi dans ces moment-là, mai sa journée était bien trop avancée pour lui demander d'annuler cette petite fête. Et donc, je n'avais pas le choix, comme c'était le cas depuis le début de toute cette histoire.

Les choses étaient donc allées très vite et quelques heures plus tard, le mariage devait être scellé.

Les hommes étaient allés à la mosquée pendant que ma mère et mes deux sœurs me préparaient pour la traditionnelle cérémonie du Tak.

Mes sœurs Malia et Nabou me mirent un voile blanc sur la tête pour couvrir mon visage. Pendant ce temps-là, ma mère s'assit en face de moi pour réciter quelques versets du coran. En réalité, je lui en voulais un peu à elle aussi.

Elle avait pris le soin d'organiser cette petite cérémonie sans que je n'en sache rien. Elle avait même appelé ma badiene Aïssatou qui se mettait à organiser les beignets qu'on devait servir aux parents de Karim, aidé par ma sœur Sarah.

Je m'étais rendue compte que pendant tout le temps que je faisais la fête après mon bac, ma famille s'était chargée de comploter derrière moi. Ma mère savait que si je connaissais la date de ce mariage, je ferai un scandale à coup sûr. J'étais le genre de fille qui ne me laisse pas faire.

Il était à peine 17h30 et nous n'avions toujours pas de nouvelles des hommes qui étaient parties à la mosquée. Comme elle était un peu loin de ma maison, je m'assis encore confortablement sur le lit de ma mère quand Sara me tendit mon telephone...

Moi : c'est qui ? Marième ?

Sarah : c'est Abdou Karim

Je pris l'appareil de ses mains avant de répondre : allo...

Karim : Soukeyna tu es officiellement Mme Gueye.

Cette phrase eut le don de me donner le choc de ma vie, comme si je ne savais pas que c'était inévitable... Je suis mariée. Pensais je..

Je commençais à pleurer tout doucement sous mon voile et Karim avait été obligé de raccrocher surement pour ne pas m'entendre pleurer. Au même moment maman parlais avec un oncle au telephone qui lui disais que c'était fini maintenant. Et que sa fille était officiellement mariée.

J'avais comme une boule dans la gorge tout le monde me félicitait sauf maman.

Elle me chuchota : ma chérie, j'espère qu'un jour, tu comprendras que la décision de ton père est tout sauf arbitraire, et que même si tu ne le sais pas encore, c'est la meilleure chose qui peut t'arriver... ne m'en veux pas ma puce...

Je lui répondis entre mes larmes : je ne t'en veux pas maman...

Je ne pouvais pas lui en vouloir, c'était impossible pour moi.

Elle me prit de nouveau la main avant de me prendre dans ses bras : ça me rassure. Ne t'inquiète pas ma chérie je suis là tu n'auras aucun problème. Je te protègerai et je te montrerai comment t'y prendre avec ton mari. Je ne t'abandonnerai jamais

Malia nous interrompit : hey maman ce n'est pas à toi de lui montrer comment faire rire, c'est nous ses sœurs qui devons le faire. N'est-ce pas nabou ???

Elles se mettent toutes à rire mais j'avais le cœur lourd.

.

.

Papa et les oncles viennent d'arriver. Ils me félicitaient et après le discours des vieux, chacun rentrai chez soi. C'était tellement rapide, et si on m'avait dit, ce matin-là que la nuit qui suivra je serai madame Gueye, je ne le croirai pas.

Il faisait maintenant nuit et je ne voyais toujours pas l'ombre de Marième. Bref j'étais tellement fatiguée qu'il fallait que je m'allonge. J'étais toute seule dans la chambre de maman et j'avais l'impression qu'elles m'avaient oubliée. Je voulus en profiter pour me lever mais je faillis tomber. Je me rappelai donc que je n'avais rien mangé de la journée. De toutes les façons je n'avais envie de rien. Je m'assis de nouveau sur le lit, incapable de continuer... c'est à ce moment-là que mon telephone se mit à sonner.

Pensant que c'était Marième je pris l'appareil, mais je me rendis compte que ce n'était pas elle. C'était Abdou Karim... encore lui.

Moi : allo

Karim : bonsoir comment te sens tu ?

Moi : à ton avis...

Lui : j'imagine que tu dois être fatiguée.

Moi : oui un peu...

Karim : hum je vois... je peux venir te chercher, on ira quelque part pour que tu manges quelque chose...

Moi : rire mon père ne va jamais me laisser sortir à cette heure...

Il éclata de rire avant de répondre : je suis ton mari à présent, il ne peut plus rien t'interdire et tu feras tout ce que tu veux quand tu es avec moi...

Je souris avant d'acquisser. Karim continua : bon on va faire une chose toi et moi. Comme notre avis n'a pas compté quand ils ont décidé de ce mariage, nous allons leur jouer un sale tour.

Moi : (d'une voix fatiguée) en faisant quoi ?

Lui : on va s'en aller ensemble pour quelques jours sans rien leur dire. Et de toute façon si on ne s'en va pas maintenant il vont nous obliger je dirais même qu'ils vont nous forcer à consommer notre mariage. Et à partir d'aujourd'hui je voudrais que tout ce que nous faisons, soit le résultat de notre propre décision... si tu es d'accord je passe tout de suite te prendre. Nos sorts sont maintenant liés alors mieux vaux en profiter. Sinon, si tu trouves que tu ne pourrais pas, je comprendrais...

J'avais envie de crier, youppie, car c'était la première fois que je me sentais impliquée dans une décision qui me concernait. Et donc, j'étais plus que tentée de défier mon père pensais je. Ainsi, sans hésiter, je lui répondis avec tout l'entrain possible : je suis d'accord on part quand ?

Je le sentis sourire au bout du fil....

Lui : je suis devant chez toi tu peux sortir si tu es prête...

Je sursautai et allai vers la fenêtre. Mais à ma grande surprise, je le vit adossé à sa voiture, garée tout juste devant la porte, téléphone à la main...

Il était toujours en ligne et je paniquais presque : donc pendant tout ce temps qu'on parlait au telephone tu savais que j'allais accepter ?

Karim : rire, je savais que ça te plairais de défier ton père et donc, j'ai joué sur mon instinct...

« Mais je dois me préparer, il faut que je prenne quelques affaires avant de partir... »

Karim : hey calme toi j'ai tout préparée. J'ai corrompu tes sœurs rire. j'ai appelé Malia ce matin et j'ai fait semblant de lui dire que j'avais envie d'être seul avec ma femme pendant quelques jours et qu'il faut qu'elle prépare tes bagages. Naturellement elle a voulu savoir ou on devait aller mais je n'ai rien dis la dessus.

Les traitresses pensaient je. Elles ont cru qu'elles me livraient en pâture à Karim, mais ce qu'elles ne savaient pas c'était que tout ça était en ma faveur...

Je soupirai avant de lui souffler : d'accord je me change puis je descends.

Karim : yup... je t'attends wife...

Je savais qu'il avait dit ce cela pour s'amuser, mais je fis semblant de ne pas l'entendre.

Je raccrochai donc et ouvrit mon armoire... je me dirigeai vers la douche pour prendre un bain éclair, la douche la plus rapide de ma vie pensais je en souriant. Intérieurement, j'avais un peu le trac, car au fond de moi, il m'intimidait...

Quelques minutes plus tard, j'étais déjà habillée en robe voile jaune que ma mère avait pris le soin de me confectionner sans que je sois au courant. Mais en même temps cela avait eu son côté positif car je n'avais pas à chercher toute la nuit quelque à chose à me mettre...

La robe me siait à merveille. Ma mère connaissait bien mes gouts et mes couleurs. Et comme j'étais un peu ronde, je me voyais très jolie dans la tenue... je me peignais les cheveux en arrière et me regarda encore devant la glace. J'étais satisfaite de ce que je voyais avant de me rendre compte que ce n'était pas vraiment la peine de me faire belle.

Je pris mon portefeuille et sortit doucement de la maison, alors que tout le monde était au salon discutant du déroulement de la journée... Karim était en effet devant la porte et toujours debout, il bougea légèrement pour mieux me regarder...

J'étais toute contente que cette maudite journée soit enfin terminée et le fait de défier mon père m'enchantait. ; Raison pour laquelle je souriais presque en le rejoignant...

« Salut ... »

Au lieu de me répondre, il se mit à me regarder de haut en bas. Qu'est ce qu'il lui arrive bon sang ? Pourquoi me regarde-t-il de la sorte. Je me sentais soudain gênée et comme l'éternel tapette que j'étais, je baissai la tête avant de lui demander timidement : il y a un problème ?

Karim, soudain embêté : excuse-moi nana, je suis désolée de te toiser de la sorte. C'est juste que c'est la première fois que je te vois aussi... bref... le statut de nouvelle mariée te va à ravir... tu es très belle...

Je recevais ce compliment avec un petit sourire. C'était la première fois qu'il me regardait comme ça... comme il le faisait à cet instant-là. Il me trouvait ravissante, j'avais l'impression que j'étais quelqu'un de nouveau, même si au fond de moi je savais qu'il disait cela surement à plusieurs femmes. Mais bon, il fallait que je me reprenne. Seulement, c'était impossible de me reprendre. Abdou Karim Gueye venait de me faire un compliment. L'homme arrogant, suffisant et trop sûr de lui venait de me montrer qu'après tout il n'était qu'un homme. Et ce compliment résonnait à mon oreille comme quelque chose d'impossible. Je pouvais entendre plusieurs mots de plusieurs hommes, mais venant de Karim, c'était tout simplement différent... j'espèrais seulement qu'il tiendra sa parole et que le moment venu, il me laissera partir...

                         

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