L'Organisation - Première partie
img img L'Organisation - Première partie img Chapitre 4 Surveillance
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Chapitre 6 L'enjeu img
Chapitre 7 Héro img
Chapitre 8 Nouvelle tentative img
Chapitre 9 La tempête arrive img
Chapitre 10 Un petit pas... img
Chapitre 11 Première épreuve img
Chapitre 12 Remise en question img
Chapitre 13 Deuxième épreuve img
Chapitre 14 La rencontre img
Chapitre 15 Craintes img
Chapitre 16 Le nouveau membre img
Chapitre 17 L'intrus img
Chapitre 18 L'enquête img
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Chapitre 4 Surveillance

Une fois la matinée passée, il se rendent dans le bureau de Lénia. La porte étant fermée, ils toquent et patientent d'être invités à rentrer. Une voix leur indique que la porte est ouverte, ils entrent donc dans la pièce. En les voyant, Lénia semble un peu surprise.

- Les enfants ? Qu'est-ce que vous faites là ?

- Nous avons entendu dire qu'"ils" étaient en réunion depuis hier soir.

- Oui en effet.

- Pourquoi ?

- Sania, cela ne te regarde pas.

- Si c'est pour ce qu'il s'est passé hier, je pense que si.

La colère commence à monter, aussi bien chez la mère que chez la fille. L'une n'aime pas l'insistance dont fait preuve son enfant dans cette affaire quand l'autre n'aime pas qu'on lui cache des choses qui semblent très bien la concerner. Malec pose alors sa main sur l'épaule de la jeune fille.

- Nous comprenons. Nous étions seulement inquiets. Au vu du déroulé de notre mission, nous craignions que quelque chose de grave se passe.

La mâchoire de Sania se crispe de contrariété mais elle ne dit rien de plus. L'aînée souffle.

- Écoutez, je sais pourquoi vous êtes là. On m'a raconté en détail ce qu'il s'est passé. Je dois dire que je ne leur ai pas laissé le choix, vous êtes mes enfants.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres et elle pose un regard doux sur Malec. Même s'il n'est pas réellement son fils, pour elle cela ne change rien.

- Je sais ce que tu as fait et je tiens à te remercier de l'avoir protégée. Et nous étudierons ce phénomène plus tard. Mais là, leur réunion concerne autre chose. Ne vous en faite pas. Pour le moment, vous êtes seulement deux étudiants qui doivent poursuivre leurs cours. Allez, oust.

L'atmosphère s'est détendue grâce à ces explications et Sania ne peut s'empêcher d'aller serrer sa mère dans ses bras.

- Je suis désolée. J'étais juste inquiète.

- Je comprends ma chérie. Mais ne t'en fais pas. Je veille sur vous.

Elle lui fait un clin d'œil et ils quittent la pièce soulagés.

La journée se déroulera finalement sans accroc. Les commérages sur la soi disant grosse tête des nouveaux combattants n'aura tenu qu'une demi journée et l'après-midi d'entraînement à défoulé tout le monde.

C'est finalement lors du dîner que les choses évoluent. La réunion se termine enfin. Le groupe qui était resté enfermé pendant plus de 24h se présente devant l'assemblée. En les voyant arriver, un silence de cathédrale s'impose. Tout le monde est attentif.

- Bonsoir à tous. Comme vous le savez, j'ai rassemblé le Conseil en urgence. Lors de notre dernière mission, nous avons constaté qu'un gros groupe de démons avaient investi la ville que nous devions aider. Plus personne ne vivait là. Il avait été demandé à nos recrues de garder le silence sur la mission afin de nous laisser le temps de gérer la situation. Nous n'avons pas d'explication quant à cette étrange manifestation. Ainsi, je demanderais à tous ceux qui sont en âge, ou proche de l'être, de se tenir près au cas où nous aurions besoin d'eux en déploiement.

Sur ces paroles, Bromir se retire dans un calme olympien. Lorsque la porte se referme derrière lui, un brouhaha envahit la pièce. Cette annonce tombe sans plus d'explications et apporte plus d'interrogations que de compréhension. Une inquiétude plane parmi la foule et les responsables peinent à faire revenir le silence.

Une fois libres, Sania et Malec se posent dans les jardins, profitant du ciel étoilé. Alors qu'ils parlent de tout et de rien, Ian vient à leur rencontre et leur demande de le suivre. Ils ont déjà une idée de pourquoi ils sont convoqués. Ils commencent déjà à être lassés par cette histoire. Ces suspicions de pouvoirs ne sont absolument pas logiques.

Ils retournent dans l'antichambre de la salle de transfert. Là, tous les hauts rangs les attendent. Les membre du Conseil. Deux sièges sont placés en face d'eux. Sania et Malec y prennent place tandis que Ian retourne près des autres. Ils y voient Bromir qui préside et Lénia à ses côtés.

- Merci d'être venus les enfants.

"Nous n'avons pas vraiment eu le choix..." pense Sania. Mais elle n'en dit rien. Ce n'est pas le moment de les énerver. Ils restent donc silencieux et attendent que la discussion se poursuive.

- Malec, je sais que tu n'y crois pas, cependant nous sommes deux à avoir constaté ton pouvoir. Si la prédiction s'avère vraie, nous avons un problème. Je pense que tu comprends pourquoi.

Une sueur froide glisse le long du dos du concerné. Il hoche la tête pour toute réponse.

- Nous devons faire des recherches sur tout ça. Pour le moment, la situation que nous avons rencontré nous a accaparé, cependant, nous allons maintenant prendre le temps de nous pencher sur ton cas.

- Ce qui veut dire ?

Le ton qu'emploi Sania est sec. Ses parents comprennent qu'elle n'apprécie pas ce qu'il se passe. Mais elle devra se plier aux exigences du Conseil comme tout le monde. Lénia prend alors la parole.

- Ce qui veut dire que nous garderons un œil sur lui.

Cette annonce tombe comme un couperet. Cela peut sembler anodin, mais pour les deux amis, il semble qu'ils aient perdu la confiance de leurs aînés. Avec tous les efforts fournis et le futur poste de la jeune fille, ça leur semble trop dur.

- Pourquoi ? Vous connaissez Malec mais vous avez peur à cause d'une prophétie datant d'il y a plusieurs siècles ? Ça n'a aucun sens...

- Sania, ne t'en fait pas, ce n'est rien. S'il faut ça pour vous prouver que je ne ferais aucun mal, et bien soit. J'accepte.

- Je suis content de voir que tu es raisonnable. Saches que ça ne nous fait pas plaisir. Tu as grandi avec ma fille, tu as tout notre respect pour ce que tu as fait et nous avons confiance en toi. Mais il faut que nous sachions ce qu'il se passe et nous devons savoir si tu représenteras un danger ou non.

Malec baisse la tête en entendant ces mots et serre les poings. Il n'aime pas le déroulé de cette conversation. Sania pose sa main sur la sienne pour lui faire comprendre qu'elle est là. Il ne lui feront rien tant qu'elle veillera sur lui. Elle se le promet intérieurement.

– Vous aurez donc constamment quelqu'un avec vous. Vous ne devez pas tenter de le distancer. Votre "cachette secrète" vous est interdite jusqu'à nouvel ordre. Je sais que tout ça vous semble exagéré. Mais avec un peu de chance, ça sera vite terminé. Au moindre faux pas, Malec sera enfermé, pour la sécurité de tous.

- QUOI ? C'est hors de question !

Sania se lève d'un bond. Il est impossible pour elle d'accepter ça. Ils le traitent comme s'il était un intrus à éliminer. Malec, lui, a le visage figé par la stupeur. Est-ce qu'il les effraie vraiment à ce point ? Une pointe de colère commence à s'immiscer en lui. Après toutes ces années, il a l'impression d'être trahi par sa famille.

- Sania ça suffit ! Je comprends que tu ne sois pas d'accord avec cette décision, mais nous n'avons pas le choix ! Maintenant sortez. Plus vite nous saurons quoi faire, plus vite tout reviendra à la normale.

En se retournant, Sania pousse la chaise de toutes ses forces, l'envoyant se fracasser contre le mur. Personne ne lui tient compte de cet écart de violence et ils les laissent sortir avant de reprendre leur réunion. Seule Lénia semble aussi abattue que les enfants qu'elle a élevés. Pour elle, cette décision est bien trop dure mais elle doit se plier aux mêmes règles que tout le monde.

Dans le couloir, Sania fulmine. Elle marmonne des choses incompréhensibles et semble prête à tuer quelqu'un. Un homme se tient près de la porte. Il n'était pas là tout à l'heure. C'est l'un des gardiens de l'Organisation. Il semble que ce soit lui qui soit de corvée de baby-sitting. Sania commence à se diriger vers lui mais Malec la retient.

- Laisse. Il n'y est pour rien. Il ne fait que ce qu'on lui demande. Allez viens...

Ils retournent là où ils étaient avant d'être dérangés, suivis par le gardien. La jeune fille ne parvient pas à se calmer. Elle fait les cent pas et tourne encore et encore jusqu'à ce que son ami la stoppe.

- Je commence à avoir le tournis à te regarder. Tu peux t'arrêter s'il te plaît ?

Elle se tourne vers lui et ne peut s'empêcher de lui crier dessus.

- Tu ne peux pas t'énerver, toi ? On dirait que ça t'es égal !

- Non, bien sûr que non. Mais qu'est-ce que ça change que je m'énerve ou non ? Absolument rien...

- Mais... Je ne suis pas d'accord... Ils ne peuvent pas te faire ça.

Elle se met à pleurer, ne parvenant plus à contenir ses émotions. Malec la prend dans ses bras pour tenter de la calmer. Elle se laisse faire. Elle n'a pas la force de lutter contre lui. Et ne veut pas le faire à vrai dire. Elle est la seule à le soutenir pour le moment. Enfin, une fois qu'elle aura fini ses sanglots. Après quelques minutes ainsi, elle parvient enfin à se calmer. L'odeur de son ami l'apaise. Mais elle n'en oublie pas la situation et prend alors une décision.

- Viens !

- Où ça ?

- On va s'entraîner !

- Quoi ? A cette heure là ?

- Oh que oui. Je vais m'entraîner encore et encore. Et je demanderai alors à mon père d'annuler sa décision de surveillance. Si je suis assez forte pour t'arrêter en cas de problème, ça devrait lui suffire.

Malec ne peut retenir un petit sourire en coin. "Elle est folle" pense-t-il. Mais c'est aussi pour ça qu'il l'aime après tout.

- Il y a juste un problème dans ton plan.

- Lequel ?

- Si je m'entraîne avec toi, je vais devenir plus fort aussi.

- Alors tu n'as qu'à dormir. J'ai une autre idée.

Elle se retourne vers le surveillant et l'appelle.

- Vous ! C'est quoi votre nom ?

- Imar.

- Bien, Imar, vous allez nous aider.

Il la regarde avec un air interrogateur. Il ne le sent pas du tout mais elle est la fille du chef et la future cheffe... Il ne se voit pas trop lui dire non et se la mettre à dos maintenant.

- Vous allez m'aider à m'entraîner !

- Et lui ?

Le regard noir de Sania le fait déglutir.

- Lui a un prénom. Et il restera à côté ne vous inquiétez pas. Il me guidera et au pire il dormira. Pas de panique.

Sentant qu'il ne peut pas refuser, il hoche la tête. Ils partent alors tous les trois sur le camp d'entraînement.

            
            

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