Quelques heures après la descente de la police sur les lieux, Séraphin et les autres étaient rentrés chacun chez lui. Ils ne pouvaient plus continuer le travail dans ces conditions. Diane aussi avait fait de même. L'inspecteur leur a promis de creuser cette affaire jusqu'au fin fond afin de punir comme la loi le veux, celui ou ceux qui sont impliqués là dedans. C'était une parole d'apaisement car Faco comprennait bien ce qui se passait dans leur tête. Mais cela ne les rassuraient pas du tout. Surtout Diane qui a vu le visage de son agresseur.
Le ciel et la terre savaient qu'elle risquait beaucoup. Sa vie était en danger. Un danger de mort. Dans les autres pays un peu plus développés, elle serait mise sous protection pour un bon moment. Mais ce n'est que dans les films que nous voyons ça. Peut-être dans les années à venir, nous allons expérimenté ça aussi chez nous. Pour le moment, ils doivent rentrer comme ça. Seul.
Edith se posait déjà mille et une question sur le retard de son amie. D'habitude, son amie revient après dix heures, ou au plus tard à la onzième heure de la matinée. Mais il est déjà quinze et elle n'est toujours pas revenue. Chose étonnante, lorsque Edith est allée vers les autres vendeuses qui font le même trajet que Diane, tous ont confirmés son absence au point de rendez-vous. Une d'entre elle a même ramené sa marchandise et s'apprêtait à aller la lui rendre. Une inquiétude sans pareille s'empara d'elle. Et à son retour à la maison, cette inquiétude se transforma en tristesse dès qu'elle vit Noé qui s'amusait avec les enfants de la maison. Le petit ne se plaignait souvent de rien en l'absence de sa mère. Il voyait Edith comme une autre mère et passait la majeure partie de ces journées chez elle. C'est un adorable petit garçon qui rendait heureux toute sa famille. Après l'avoir regardé pendant de longues minutes, Edith ferma les yeux et adressa une prière sincère à Dieu afin que rien de grave n'arrive à son amie. Elles se connaissaient depuis bien longtemps. La simplicité de leurs personnes facilitait les choses entre eux. Elles vivaient comme des sœurs et s'aimaient bien.
Edith appella le petit pour qu'il mange mais avant que celui-ci ne vienne, le bruit d'une moto se fait entendre dehors et elle court pour voir qui ça peut bien être. C'est Diane.
- Seigneur merci...fit-elle avec un large sourire aux lèvres avant d'aller vers son amie.
Diane avait une de ces têtes. On allait dire qu'elle revenait d'un enterrement. Elle paya le conducteur puis se dirigea vers la maison en répondant nonchalamment à son amie qui la suivait.
- Mais qu'est ce qui ne va pas....que s'est-il passé...pourquoi tu n'est plus allé récupérer ta marchandise comme prévu?
Diane n'avait pas la force nécessaire pour répondre. Elle pensait à une et une seule chose. La suite de l'événement. Elle était sûr et certain que le type reviendra pour elle ou pour son enfant. Elle se demandait par la même occasion si elle a bien fait de ne pas dévoiler l'identité de son agresseur à la police. Dès qu'elle vit Noé, son cœur se serra et elle la prit dans ses bras puis commence par pleurer.
Edith ne comprenait rien de rien. Mais en tant qu'une bonne amie, elle la consola et s'efforçait de comprendre ce qui n'allait pas.
- J'ai peur...j'ai peur...que vais-je faire à présent...
Voilà la phase que Diane n'a pas cessé de répéter depuis un bon moment tout en continuant par pleurer. C'est après de longue minutes, qu'elle se décida et raconta tout à son amie qui perdit aussitôt l'usage de la parole. Edith était figée, là devant son amie. Incapable de dire quoi que ce soit car c'est la première fois qu'elle entend une histoire pareille de si proche. Le mal est qu'elle nourrissait des sentiments envers ce monsieur qui n'était rien d'autre qu'un assassin. Edith était tombée sous son charme et était à deux doigts de céder à ces avances.
- J'ai vraiment peur cette fois-ci...et j'ignore quoi faire...murmure Diane en regardant son amie qui n'a toujours pas encore parler.
Lorsqu'elle décide enfin de parler, Edith sentit un chat dans sa gorge. Elle fait alors appel à plusieurs techniques vocales avant de formuler une phrase.
- Il faut qu'on aille chez tes parents...tout ceci me dépassent.
- Oui, oui, le mieux serait aussi d'envoyer Noé chez eux. Là-bas, il serait en sécurité car je ne supporterait pas qu'il lui arrive quelque chose de mal.
- C'est aussi une très bonne idée...répondit Edith en se levant.
Les deux amies se séparent puis Edith ressort pour revenir s'asseoir dans le divan au dans son salon où elles étaient restées pour discuter. Elle avait du mal à croire tout ça. Elle parlait seule.
-Comment cela peut-il être possible. Ce type ressemblait trop à un ange. Non, non, pas lui.
Elle était perdue dans ses pensées. Elle n'en revenait pas.
- Ça y ait...on peut partir. Diane était revenue aussi vite qu'elle le pouvait avec un petit sac en main. Noé était déjà sur son dos et elle s'impatientait.
- Donne moi une minute...je viens.
- S'il te plaît, il faut qu'on fasse vite.
Edith finit de ranger sa chambre et prit son sac à main puis ferme la porte.
- Entrez. Asseyez-vous.
Séraphin et Laurent n'étaient pas rentrés directement à la maison. Ils ont décidés tout les deux de rendre visite au chargé de leur paroisse pour lui faire part des nouvelles. Ils habitaient le même quartier et vont dans la même église.
Séraphin prit place en face du dirigeant et Laurent était assis à côté de lui. Comme tout à l'heure au commissariat, Laurent prit la parole à cause de son éloquence et fit un bref résumé de la situation. Après l'avoir religieusement écouté, le leader leur prodigue quelques conseils avant de les appeler à beaucoup prier pour qu'avec l'aide du tout puissant, la police parvienne à démanteler ce réseau.
- D'accord papa...fit Séraphin qui parrait un peu apaisé.
Ils finissent leur conversation puis rentre à la maison. À quelques pas de sa maison, Laurent Hounsou entendait des cris et des pleures. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, l'écho des voix résonnait encore plus dans ses oreilles. Il pressa ses pas et entra dans la maison. À sa grande surprise, sa femme et sa mère se roulaient par terre tout en pleurant chacun de son côté. Quelques uns des voisins du quartier étaient en train de les calmer tout en pleurant eux aussi. Ne sachant pas vers qui aller en premier, il décida alors de poser la question au voisin d'à côté afin de savoir ce qui n'allait pas. C'est ainsi qu'il apprit le décès de son père.
- Une mort subite...conclut le voisin.
Le temps s'arrêta autour de lui. Lorqu'il fut informé de l'heure du décès, il su en même temps que tout était de sa faute. Il a avait prit le risque, et la sentence n'a pas trop tarder. Son père est mort exactement à l'heure où il délivrait une âme innocente de l'autre côté de la ville.
En effet, Diane devait sa liberté à Laurent. Avant de rejoindre les autres dans la pièce où ils avaient trouvé l'enfant, Laurent s'était beaucoup perdu. Errant de chambre en chambre, il tomba sur une femme qui se débattait de toutes ses forces pour se détacher. Sans rien demander, il la détacha puis l'aida à se remettre sur pied. La dame ne tenait pas sur ses jambes et il a été obligé de la soutenir dans sa marche qui devint rassurant après quelques pas. Il n'avait pas eu le temps de discuter avec elle car son instinct lui signalait une présence dans la pièce. Tout ce qu'il avait fait, c'est d'aider la femme à retrouver le chemin de la sortie. C'est après ça qu'il trouva ses amis dans la pièce à secrets muni d'une lampe torche. Laurent avait décidé de garder le secret car il ne saura réellement expliquer cela à ses amis. Lorsqu'il revit la même femme venir déposer sa plainte au poste de police comme eux, il comprit alors l'importance de son acte. C'est là que Diane lui avait presque tout raconté en le remerciant sincèrement. Il était content d'avoir au moins faire quelque chose de bon dans la journée mais à présent, sa joie se dissipa très vite. Il tenta de consoler les deux mères de la maison mais un autre cri, venant de dehors, attire son attention. C'est un messager venu de la part de Séraphin. Ce dernier aussi venait de perdre son père. Drôle de coïncidence.