Chaque fois que l'inspecteur Faco croyait avoir vu la pire des atrocités infligées à un être humain, une découverte nouvelle vient toujours lui rappeler qu'il n'avait encore rien vu. Et que, aussi longtemps qu'il vivrait, il ne cesserait jamais d'en être horrifié.
Lorsqu'il aperçut la cage, dans le sous-sol, il eut un haut le cœur.
- Seigneur Dieu...
En tant qu'inspecteur de la brigade criminelle de la ville, il avait vu beaucoup d'atrocités. Il avait vu des foyers se transformer en abattoir humains. Plus d'une fois, il a consolé des victimes dont l'existence s'était achevée alors même qu'elle vivaient encore. Examiné des scènes de crimes de divers ordres. Mais celle-ci était de la pire espèce. La pire parmi les pires.
Debout devant le mûr qui servait d'archives au tueur, Faco regardait la scène en frissonnant. L'horreur qu'il découvrait était d'un tout autre genre. C'est du jamais vu. En fermant les yeux, il pensait à comment toutes ces victimes ont été abattus. Comment tous ces noms ont pu être exterminé. Qui a pu faire tout ceci et pour quelle raison a t'il immolé tant d'âmes. Pourquoi a t'il fait couler le sang d'un tel nombre de personnes.
Il était perdu dans une vague immense de questions auxquelles il ne pourra jamais trouver de solution car un humain ne pourra pas faire ça selon lui.
Dans leurs combinaisons bleues, les hommes de la police s'affairaient autour de l'inspecteur.
Diane était venue déposer sa plainte au moment où Séraphin et les siens racontaient l'histoire à l'inspecteur. Après les avoir religieusement écouté, il donna l'ordre afin que son équipe fasse une descente rapide sur le terrain. Ils tentaient de récolter une masse d'informations qui contribueraient à expliquer le pourquoi et le comment de cette scène effrayante. Faco faisait comme eux, il prenait des notes afin de commencer les investigations. Il songeait en même temps à pourchasser et retrouver l'auteur ou les auteurs de ses atrocités.
Le sergent Jean et sa coéquipière Annicette étaient dans la pièce où se trouvait la cage. Annicette pensait à beaucoup de choses en même temps. Bien avant sa venue dans la police, elle avait entendu parler d'un groupe d'hommes qui sacrifient des vies pour prolonger les leurs.
- ça a été construit pour durer longtemps...articula une voix derrière elle.
- je le pense... répond Annicette en se rapprochant de la cage.
- Pourquoi des os? Continua Jean
- Quoi?
- Il doit y avoir une raison, Annie. Celui qui a fabriqué ça nous adresse peut-être un message...
- D'accord mais ?
- Je l'ignore. Mais il aurait pu utiliser du bois, du métal, n'importe quoi d'autre. Non, il a choisit les os dans quel but?
- Je n'ai pas la moindre idée.
Les yeux de Jean ne se détachait pas de la cage. Sa vue le mettait très mal à l'aise.
- ça ressemble à un rituel, déclara Annicette.
Jean ne bouge pas. Il attendait la suite.
- Tu ne crois pas? enchaîna sa coéquipière. Tout ça, cette mise en scène. Ça obéit à un rituel.
- Je...huummm...je monte voir si on a besoin de moi là-haut, dit-il soudain.
- Je crois qu'on va avoir besoin d'aide dans cette affaire...
Jean ne répond pas à la dernière phrase puisque qu'il s'est déjà engagé sur les marches qui mènent vers le haut de la maison. Il s'arrête subitement et tourna le dos vers Annie et les autres qui étaient avec lui dans le sous-sol.
- L'enfant, où se trouve-t-il, maintenant?
- Avec Inès à l'hôpital.
- Bon sang, j'ose pas imaginer dans quel état est ce gamin...
Il continua son chemin sans plus rien dire.
Jean était encore considéré comme le nouveau venu dans la brigade. Mais il y travaillait depuis pour mériter cette place qu'il occupe aujourd'hui. Plus Annicette travaillait avec lui, plus elle lui trouvait une masse de qualités. Il était l'exact opposé de son chef. Toujours impeccablement habillé, ces chaussures bien cirées montraient assez sur la place qu'occupe ce travail dans son cœur. Il y avait quelque chose qui le différenciait des autres policiers, et c'était pour ça que l'inspecteur l'avait voulu dans son équipe. Il faisait partie de cette nouvelle race de policiers diplômés. Il s'exprimait clairement et était cultivé. Mais, avoir de l'éducation n'était pas toujours l'idéal dans la police, et Jean savait le cacher quand cela s'avérait nécessaire. Dans ce cas ci, il n'a pas besoin de ses diplômes pour déduire que c'est un groupe d'hommes qui font des sacrifices ici pour une raison ou une autre. Et pour la première fois, Annie était du même avis qu'elle. Très souvent, Annicette s'opposait à ses points de vue. Elle le faisait juste pour tirer le meilleur de son coéquipier qui cherche encore et encore plus quand il n'a pas la bonne réponse. C'était une technique qu'elle avait appris auprès de ses supérieurs. Et elle ne regrette pas souvent son application. C'est même grâce à cela que leur équipe fut récompensé de nombreuses fois. Mais aujourd'hui, elle se voit incapable de contredire l'analyse du sergent car tout était bien clair.