L'homme que j'ai haï
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Chapitre 3 .

Vêtue de ma robe choisie avec soin, j'avais fière allure. Nul doute que je serai facilement remarquée à cette fête. Ma prière est que de nombreux jeunes riches et célibataires soient présents.

J'attendais que le chauffeur de Rolande vienne me chercher. Pendant ce temps, je discutais avec Charms.

Charms : alors ma sœur, où en es-tu dans tes recherches de l'homme idéal. ?

Moi : franchement Charms, jusqu'à présent, toujours rien. La plupart des hommes riches sont mariés.

Charms : c'est l'argent que tu veux non ? Accepte.

Moi : Jamais de la vie. Je veux être là seule épouse de mon mari.

Charms : rien n'est certain, Sandrine, ton mari peut toutefois prendre une seconde épouse.

Moi : je veillerai à choisir le régime monogamique à la mairie. Libre cours aux femmes qui voudront être ses maîtresses.

Charms : dommage que tu ne veuilles pas d'un homme marié. Le propriétaire du chantier sur lequel j'aide les maçons est bourré de frics.

Moi : non Charms, je suis exigeante sur les trois critères que voici : jeune, riche et célibataire.

L'arrivée du chauffeur de Rolande interrompit notre discussion. Ce dernier m'ouvrit la portière et je pris place à l'arrière comme une grande dame. Exactement ce que j'aimais. Un jour, j'allais disposer de ma propre voiture et de mon chauffeur personnel.

Le trajet jusqu'au domicile des parents de John dura environ une demi - heure. À destination, le chauffeur m'ouvrit à nouveau la portière et je descendis.

Le domicile de la famille de John est très grand. Une somptueuse résidence ! N'importe quel être humain ayant du goût rêverait de vivre dans pareille demeure. Il y a deux jardins et une piscine. Au bord de la piscine, il y a un couloir qui débouche sur un jacuzzi. A côté, se trouvait une salle de sports. Malheureusement, je ne pouvais visiter l'intérieur du bâtiment car la fête se déroulait dans les jardins.

Les arbres du jardin ont été décorés par des guirlandes lumineuses. Aujourd'hui, Cyndie, la sœur de Johna dix - huit ans. C'est la première fois que je la verrai. Elle ne fréquentait pas Rolande et donc je n'ai pas eu l'occasion de la connaître auparavant.

L'ambiance était festive. Une musique douce était diffusée pendant que les invités entraient et prenaient place. Des hôtesses avaient spécialement été engagées pour l'occasion pour accueillir les convives et les orienter vers les places qui leur avaient été réservées.

Je fus dirigée vers la table qui m'avait été indiquée et je pouvais clairement lire mon nom inscrit sur un joli papier carton et collé à une chaise ornée de nappe blanche. Cela signifie que tous les invités étaient attendus. Ce n'est pas le genre de fête où on débarque sans être invité. Les gens riches ont de la classe et des façons de faire très raffinées qui me plaisaient énormément. Ce n'est pas comme chez nous les pauvres où tout se fait en désordre. Vivement que je quitte cette communauté de galère !

A la table où j'allais passer toute cette soirée, étaient également inscrits cinq autres noms: Rolande, John, Rose, Jules et Brice. Sa place allait rester vide. Mes pensées s'envolèrent vers lui. Est-ce qu'un jour Brice pourrait m'offrir une maison pareille ? non ! même dans mes rêves les plus fous. Pourquoi je perdais mon temps avec lui ? Parce que je l'aime. Mais hélas, dans la vie, l'amour ne suffit pas. Il faut bien que je sois capable de me nourrir, de me soigner et de me faire plaisir. L'amour seul ne peut me rendre heureuse. Je ne sais même pas pourquoi Charms veut que j'attende pour le sortir de vie. C'est certain qu'il me porte la poisse.

J'étais immergée dans mes pensées quand la voix de Rose me sortit de ma concentration.

Rose : Bonsoir Sandrine. Ça va bien ?

Je lui fis un large sourire comme si la voir me réjouissait.

Moi : Rose, tu es déjà là. ? Contente de te revoir. Félicitations pour ton prochain mariage. Nous allons chanter et danser à cette fête.

Ah je vois que Sandrine est encore plus heureuse que la future mariée, me dit Jules en me faisant une bise sur l'une de mes joues.

Les deux amoureux s'installèrent à ma table. Si Rose pouvait savoir ce que je pensais dans mon cœur! Elle a eu la chance que Jules ait vite programmé leur mariage. Je les observais un instant. Ils sont si complices ! Ils se sourient et se tiennent par la main. Leur bonheur m'énerve. Même si je ne peux plus avoir le cœur de Jules, il faut que je trouve un moyen de provoquer une dispute entre eux. Je suis plus belle que Rose et pourtant elle a un fiancé riche et va même se marier avant moi !

Pendant que je pensais à tout ceci, je leur souriais quand même quand nos regards se croisaient.

Rose : Mais Sandrine, tu es seule. Où se trouve Brice. ?

Moi : Il a un contretemps de dernière minute, Rose.

Rose : ce n'est pas grave Sandrine, nous allons te tenir compagnie et empêcher des hommes de tourner autour de toi.

Décidément cette Rose voulait me sortir de mes gonds. Elle va empêcher qui de m'approcher. ? Ce n'est pas grave. Je lui ferai sa fête bientôt.

Rolande et John se joignirent à nous peu de temps plus tard. John me salua chaleureusement et les deux demandèrent d'après Brice. Je leur servis la même excuse qu'à Rose.

Rolande : Sandrine, tu aurais pu m'envoyer un message me signalant ta présence.

Moi : Je ne voulais pas te déranger Rolande.

Rolande : mais non, tu ne me déranges jamais Sandrine. J'aidais Cyndie à se préparer. Si j'avais su que tu étais là, je t'aurai demandé de venir.

Dommage, j'avais raté une occasion de visiter l'intérieur de la belle maison de John.

Cyndie apparut vêtue d'une belle robe couleur ivoire forme sirène légèrement décolletée. Je pouvais aisément deviner le prix d'un tel vêtement. Une chaînette en or ornait son cou. Elle avait les cheveux nattés enroulés dans un chignon qui lui allait parfaitement. Elle avait l'air heureux. Avec sa mère à ses côtés, elle fit le tour des tables pour saluer les invités.

Une des meilleures occasions pour se retrouver et célébrer une personne est l'anniversaire. Moi, je n'avais jamais célébré le mien par manque de moyens.

Un buffet était disponible pour les invités avec service libre. Il y avait de nombreux mets et toutes sortes de boissons. Un vrai régal. Après avoir mangé et bu, les invités commencèrent à esquiver des pas de danse.

Jusqu'à cette étape de la soirée, aucun jeune riche ne m'avait approché. Même si je sentais le regard de beaucoup de jeunes hommes m'admirer de loin, ils n'osèrent pas m'aborder car ils étaient tous accompagnés par des jeunes femmes.

Rolande trouva que John et Jules devraient danser avec moi à tour de rôle vu que j'étais arrivée seule. Les deux jeunes hommes approuvèrent sa proposition.

Je fis une première danse avec Jules. Mais je sentais que Rose avait tout son regard braqué vers nous comme si elle son cœur a deviné qu'il y a peu je tramais contre elle. Elle ne perd rien pour attendre. Pour l'heure j'étais malheureuse que tous les jeunes hommes de bonne famille soient venus accompagnés. Qu'ai-je fait à Dieu pour que mes plans échouent à chaque fois ?

Pendant que je dansais avec John, des pensées malsaines me saisirent. Je me rappelai qu'il était jeune, riche et encore célibataire. Mais non! Je ne peux pas faire ça à Rolande. Pas elle ma meilleure amie. Je me sentis coupable et très gênée par ce genre d'intention.

En tout cas, la réflexion se poursuivra.

Après avoir fini de danser avec John, j'étais si gênée par la pensée que je venais d'avoir au point où je me sentis mal à l'aise. Alors, je demandai à rentrer. J'étais en effet émotionnellement atteinte. Très souvent, nos émotions agissent sur nos corps physiques. Le pouvoir des émotions est incroyable. Les bonnes comme les mauvaises impactent notre santé et notre bien- être. Par exemple, la honte a pour effet de faire rougir le visage de certains. La colère forte, la peur et la dépression causent des douleurs dans la poitrine ou dans le ventre si bien que le cœur bat à un rythme accéléré. Parfois, le dégoût nous fait cracher et même vomir. Malheureusement, nous ne nous rendons pas toujours compte que ce sont nos émotions qui ont causé certaines de nos malaises.

Cette idée de séduire John avait subitement déclenchée des picotements en mon être entier, c'est pourquoi j'éprouvais le besoin de rentrer. Nous devons donc contrôler nos émotions négatives pour éviter qu'elles nous nuisent.

Une fois dans mon taudis habituel, j'enlevai mes vêtements et mes chaussures puis m'allongeai sur mon matelas. Je commençai à réfléchir.

John est exactement le type d'homme que je voulais mais il est le fiancé de Rolande. Or contrairement à la haine que j'ai envers Rose, j'ai de l'amour fraternel pour Rolande. J'apprécie sincèrement chaque aide qu'elle m'apporte et je lui en suis reconnaissante. Elle me traite comme sa sœur. Est-ce que ce serait bien de lui faire ça. ? Ce serait de la haute trahison.

Je retournai le sujet sous tous ces aspects, pesant et repesant. Dois-je sacrifier Rolande à cause de mon désir d'être riche. ? même ma tenue pour la fête, c'est encore elle qui me l'a prise. Elle est si gentille.

Je me rappelai de toutes les occasions où j'ai eu besoin d'elle. Elle m'a toujours soutenu sans rien attendre en retour. Et aujourd'hui, dois-je la remercier en monnaie de singe. ? Maman m'a toujours dit d'éviter l'ingratitude comme la peste.

Pendant que je réfléchissais sur mon matelas, Bella entra dans notre chambre commune.

Bella : Salut Sandrine, je ne pensais pas te voir à la maison. Tu n'es plus allée à ta fête. ?

Moi : oui Bella mais je suis rentrée plus tôt que prévu.

Bella : Et tu étais avec Brice. ?

Moi : non.

Bella : lui as-tu présenté des excuses comme je te l'avais conseillé. ?

Je ne lui répondis pas. Si elle savait comme elle m'irrite ! Bella répéta sa question.

Bella : Sandrine, n'est-ce pas à toi que je parle ? As-tu présenté des..........

Je la coupai brutalement.

Moi : arrête de m'ennuyer Bella. C'est ma vie et elle ne te regarde pas. Laisse-moi tranquille.

Bella : jamais Sandrine. Je suis ta grande sœur et c'est mon devoir de te ramener sur le droit chemin.

J'enfilai rapidement mes sandales et sortit de la chambre.

Je pris une chaise, sortis de la maison et m'installai au portail. Décidément ! C'est même quoi avec cette Bella. ? Pourquoi c'est elle que Dieu m'a donné comme sœur. ? Elle n'arrête pas de toujours me faire la morale. Elle ressemble trop à Maman. Elle aurait dû aller au couvent.

Le vent frais de la nature qui me pénètre me fit du bien. L'air pur est une vraie thérapie pour le moral. Cette atmosphère contribua à me détendre et je commençai à dormir en position assise.

Subitement, je sentis une main pincer ma joue gauche.

Moi : Aie aie !

J'ouvris les yeux. C'était Charms.

Charms : Sandrine, que fais- tu si tard dehors et toute seule.

Moi : j'étais couchée dans la chambre mais ta sœur jumelle m'importunait. Alors, je suis sortie.

Charms : c'est quoi le problème. ?

Moi : elle veut que je présente des excuses à Brice.

Charms : on en parlera plus tard mais d'abord dis-moi, comment était la fête. ? Tu as pu dénicher un homme. ?

Moi : Charms, ils avaient tous leur regard sur moi mais ils n'ont pas osé m'approcher car ils étaient accompagnés.

Je pris une pause et j'enchainai.

Moi : Charms, tu sais, j'ai failli piquer le gars de Rose.

Charms : qui est Rose. ?

Moi : celle qui est souvent avec moi et Rolande.

Charms : tchrrr. Même pas belle. Et pourquoi tu n'es pas allé jusqu'au bout ?

Moi : le mariage se célébrera dans un mois. J'ai laissé tomber. Dis-moi Charms, penses-tu que je peux piquer celui de Rolande. ?

Charms fit un mouvement de recul puis souleva mon menton pour me regarder droit dans les yeux et me dit sur un ton grave.

Charms : qui cherche l'argent n'a pas d'état d'âme. Sandrine, tu ne dois pas avoir de sentiment.

J'avoue que cette réponse de Charms me surprit. Je m'attendais à ce qu'il me moralise. C'est vrai que nous étions souvent du même avis mais là, il m'a étonné. Comme on dit, on ne finit jamais de connaitre une personne. Je venais de découvrir que mon frère est aussi mauvais que moi, sinon plus.

Charms : il est très tard Sandrine, rentrons à l'intérieur.

Quand je retournai dans ma chambre, Bella dormait déjà. Au moins, pour quelques heures, elle allait me coller la paix. Je me couchai mais à nouveau le sommeil me fuyait. Je pensais à ce que Charms venait de me dire. Je pouvais blesser Rose sans remords mais Rolande ! Non, je ne peux pas, je ne ferai pas cela à Rolande.

Mais et mon objectif alors ? Je dois l'atteindre coûte que coûte. C'est avec beaucoup d'amertume que je me rendis compte que Rolande ne peut pas échapper à mon plan et que je ne pouvais m'empêcher de lui faire de mal. Désolée Maman, je serai bel et bien ingrate. Mais mon plan ne sera pas de séduire John. J'ai une autre idée et si Charms est aussi pervers que je le pense, il va accepter de m'aider. Je me levai brusquement et pris la direction de la chambre de Charms.

A suivre....

            
            

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