- Voilà pourquoi tu es aussi maigrichonne, tu ne manges pas assez et dors trop, me souffla ma tante.
- Tu es folle tata, lui dis je.
C'est en riant que ma tante et moi, nous rendions à la cuisine. Tout était déjà prêt et ils n'attendaient plus que moi pour manger. J'avais une faim de loup. En voulant me servir, Steeve me fit signe avec ses yeux. Je compris donc par ce signe que je ne devais pas encore me servir.
- Fais nous une prière, dit tante Briget à Axel
J'avais enfin compris pourquoi Steeve m'avait fait signe. En fait, ils disaient toujours une prière avant de manger chez eux. Chez nous, c'était différent. Il suffisait qu'on soit tous à table pour démarrer les hostilités. Néanmoins, ça bavardait beaucoup pendant le repas, comme à la maison.
- C'est aujourd'hui le lancement des activités de vacances de la ville n'est ce pas? Demanda ma tante.
- Oui et j'ai hâte de m'y rendre pour voir les filles, dit Axel.
- Donc c'est tout ce qui t'intéresse ! Les filles! S'exclama tante Briget.
Je dois dire que j'étais perdue. Je ne comprenais pas de quoi ils parlaient tous et ça ne m'intéressait pas le moins du monde.
- À quoi tu penses, tu viendras avec nous ce soir n'est ce pas? Me dit Axel.
- Où ça ? Lui demandais je.
- Et bien, au lancement des activités de vacances de la ville.
- Ça consiste en quoi? Rétorquais je.
- Et bien, chaque année pendant les vacances d'été, la ville organise plein d'activités dans le but de distraire les jeunes vacanciers. Ceci attire des centaines de vacanciers chaque année.
- Et vous faites quoi comme activités ?
- On fait un peu de tout. Musique, danse, recyclage, et autres.
- Ah je vois, mais je ne suis pas intéressée.
- Minute ma jolie, personne n'a dit que tu devais être intéressée. Tu y participeras un point c'est tout. J'ai promis à ton père que tu t'amuserais ici. Dit tante Briget.
- Mais ma tante...
- Pas de mais ni de si.
Je n'avais donc plus de choix. Leur plan était bien orchestré. Ils avaient tous décidé de me torturer pendant deux mois entiers. J'aurais tout donné pour disparaître ce jour là.
Le dîner finit, les garçons me dirent qu'on avait juste 20 minutes pour se préparer et partir. Je ne voulais pas y aller, je ne savais pas à quoi m'attendre mais je n'avais pas le choix. Chacun alla dans sa chambre afin de se changer. Peu après, c'était l'heure du départ.
Sur le chemin, les garçons n'arrêtaient pas de parler des filles qu'ils rencontreraient ce soir là. Ils avaient hâte de voir de nouveaux visages.
En les entendant parler ainsi, je me disais que ce soir, je serai aussi un nouveau visage pour une centaine de garçons. Est ce que tous pensaient comme mes cousins, seul le temps me le dirait. J'étais très effrayée mais je n'en avais pas l'air. Je me demandais ce qui m'attendait. Est ce qu'un garçon essayerait de m'accoster ce soir ou même un autre soir? Et si c'était le cas, que devrais je dire? Mais pendant que j'étais perdue dans mes pensées, Axel posa sa main sur mon épaule.
- Ne t'inquiètes de rien petite sœur, je serai là pour veiller sur toi. Et si un malheureux s'avise de t'approcher, je lui donnerai un bon coup, me dit il.
- Retire ta main de mon épaule minus, je peux me protéger toute seule. Et je suis plus vieille que toi je te signale. C'est moi qui te protègerai des filles. Dis je à Axel en souriant.
- C'est ce que tu penses , quoi que tu dises, tu es sous notre responsabilité et nous veillerons sur toi. Rétorqua Steeve.
Pendant qu'on marchait en bavardant ainsi, je ne croyais pas ce que je voyais. Il y avait devant moi une foule de personnes. C'était donc de ça que les garçons parlaient. Tant de monde s'était déplacé pour cette occasion. Et moi qui pensais qu'il ne s'agirait que d'une centaine de personnes tout au plus. Pendant que j'étais là à admirer la foule, mon téléphone sonna et c'était mon petit frère Gabriel. Je lui avais dit que je le rappellerais car je ne pouvais pas bien l'entendre avec tous ces bruits.
Aussitôt que je raccrochai, je me rendis compte que j'étais toute seule. Mes cousins avaient disparu. C'était donc comme ça qu'ils comptaient me protéger, en me laissant toute seule ainsi. Je me mis donc à marcher dans le but de les retrouver. J'aurais bien pu leur téléphoner mais avec tous ces bruits, on ne s'entendrait sûrement pas. Pendant que je marchais au milieu de la foule, quelqu'un marcha sur mes pieds.
- Aïe ! Mais faites attention vous m'avez marcher dessus ! Dis je
- Je suis vraiment désolée, répondit la personne.
C'était un garçon. Il était très mignon mais n'avait pas l'air méchant non plus. Je le su quand il se baissa pour essuyer ma chaussure avec un mouchoir.
- C'est pas la peine, lui dis je en retirant mon pied.
- Si, ça l'est. Je répare juste le tort causé. En passant, moi c'est Fayel.
- Éla
Il me tendit la main et je serrai la sienne en retour.
- C'est ta première fois ici n'est ce pas?
- Comment l'as tu su?
- Et bien, je connais toutes les jolies filles du coin mais ton visage m'est étrangé.
Moi, une jolie fille! C'était la blague de l'année. Il n'y avait que mon père et Wallace qui me disaient que j'étais jolie. Mais ça me faisait rougir de savoir qu'un garçon si mignon me trouvait jolie. J'étais restée là, devant lui, perdue dans mes pensées. En fait, je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi répondre à son compliment.
- Alors, t'es venu avec qui? Tu sembles être perdue. Me dit il encore.
- Je suis là avec mes cousins, Axel et Steeve. Mais je ne sais comment je les ai perdus dans cette foule. J'essaie de les retrouver depuis quelques minutes déjà.
Soudain, tous le monde se dirigea vers l'immense salle devant laquelle on se trouvait tous.
- Il est l'heure. Me dit Fayel.
- L'heure ?
- Oui, l'heure d'entrer. La cérémonie débute dans quelques minutes. Je connait bien tes cousins et je suis sûr qu'ils entreront aussi. Viens avec moi et nous les chercherons du regard dans la salle, quand tout le monde sera assis.
- Allons y donc.
Je le suivis sans aucune contrainte et volontairement. Il ne me semblait pas être dangereux. Et en plus, il disait connaître mes cousins. Cette salle était tellement grande! On aurait dit le gymnase de mon université.
Fayel eu l'idée de nous faire asseoir derrière, tout au fond. Car ainsi, on aurait une meilleure vue et plus de chance de retrouver mes cousins. Pendant qu'on était assis, toute la foule se calma quand arriva un homme avec un micro. C'était sûrement l'organisateur de tout ceci. Il chauffa d'abord bien la foule et remercia la présence de tous. Je dois avouer que je n'avais pas compris la moitié de ce qu'il disait car j'étais occupée à chercher mes cousins.