Chapitre 4 Mise en garde !

Matthew.

Encore un concert qui finit bien. La foule était en délire, les gars ont assuré. Je clôture sur une musique que mes fans adorent, celle qui m'a rendu célèbre. Cette chanson je l'avais écrite pour Tessa mon ex fiancée, avant qu'elle ne m'abandonne à quelques jours du mariage en disant que cette vie là c'était beaucoup trop pour elle, que c'est difficile pour elle de vivre avec une super star, sachant qu'elle sera en compétition constante avec mes fans et toutes ces magnifiques femmes que je vais côtoyer dans ce milieu. Pour une femme qui a grandit dans le Colorado, elle est habituée à un style de vie totalement différent.

La ferme étant au centre. Nous avons un ranch dans le Colorado, ma mère m'a transmis l'amour de la musique, elle est thérapeute. Ses méthodes sont assez spéciales, elle a créé ce centre pour pouvoir aider tous ces soldats qui une fois rentrés du front doivent vivre avec toutes ces horreurs qu'ils ont vu là-bas. C'est d'ailleurs comme ça qu'elle a rencontré mon père qui lui aussi est un ancien soldat. Elle était thérapeute à la base militaire. Elle soigne ses patients grâce à la beauté de la nature, quelques temps au ranch, la musique autour du feu. Les méthodes de ma mère ont toujours bien fonctionné et tout ceux qui repartent de là sont guéris.

Ma rupture avec Tessa n'a pas pu guérir, alors je me suis définitivement installé à New-York. Le Colorado me rappelait trop de souvenirs. Mais de temps à autre je prends du temps pour moi et je rentre voir les miens. Je suis l'avant-dernier d'une famille de quatre enfants. Il y'a Spencer notre grand frère, il dirige le ranch avec papa, il est marié et à une déjà deux magnifiques gosses avec sa femme Sheila. Ensuite celui qui vient avant moi Reed, qui lui n'est pas prêt de se marier. Lui aussi a choisi l'armée comme notre père, il voyage beaucoup et est épanouie dans ce qu'il fait. Ensuite il y'a moi et enfin Riley la petite dernière elle a vingt-deux ans et s'est mariée l'année dernière. Elle est enceinte jusqu'au cou. Son mari est lui aussi un éleveur connu dans le Colorado, ils s'adorent. Elle enseigne dans l'école du village, elle a toujours adoré les enfants nous savions tous que son métier sera soit pédiatre soit institutrice.

Moi, mon truc c'est la musique, je l'ai hérité de ma mère. J'ai toujours adoré l'entendre chanter, je l'accompagnais dans chacune de ses chansons. Alors ça été comme une révélation, elle m'y a beaucoup encouragé, toute ma famille d'ailleurs, j'ai de la chance de les avoir, ce qui a été dur c'est la séparation quand j'ai dû venir m'installer à New-York. Alors je compense en appelant au Ranch chaque jour. Je les appelle chaque jour pour avoir de leurs nouvelles. Je ferme les yeux et je laisse l'émotion m'envahir. Cette chanson raconte notre histoire, je suis tombé amoureux d'elle tout petit, j'en ai connu des filles, mais ça a toujours été Tessa que je voulais épouser. La première fois que nous nous sommes dit je t'aime nous devions avoir dix-huit ans.

Nous avons vécu une relation cachée du reste du monde. Ce n'était que nous, elle et moi. Pour Tessa j'aurais tout donné, je lui ai même proposé d'arrêter la musique pour elle mais elle a refusé disant que ce serait un trop grand sacrifice pour moi et qu'elle s'en voudra tout sa vie si je le faisais. Nous n'avons pas trouver de compromis alors nous nous sommes dis au revoir. J'ai fait des mois de déprime, pendant un temps j'ai même totalement arrêté de chanter et puis j'ai recommencé à vivre grâce à ma mère que j'adore.

J'ai connu d'autres femmes oui, mais aucune avec qui j'ai eu envie de poursuivre une relation à long terme. Je me suis toujours demandé comment elle aurait réagi si elle avait connu cette part sombre de moi, cette part de moi qui ferait peur à la plus raisonnable des femmes. Le show se termine, je remercie le public ensuite, je descends de scène. Dans les loges, je salue tous mes musiciens.

- Merci les gars... Vous avez été top comme d'habitude.

- Tu veux rire c'est toi qui les rend toutes folles. Me dit Nate.

- Qu'est-ce que j'y peux ? Demandais-je en haussant les épaules.

Je bois un coup avec les gars avant de rentrer dans ma loge. J'arrive et j'appelle ma mère, elle répond à la deuxième sonnerie.

- Coucou maman, je suis désolé il est assez tard.

- Ne t'en fais pas mon chéri. J'attendais justement ton appel. Comment ça été ?

- Ça s'est bien passé comme tous les soirs.

- D'accord, ça me soulage dit-elle dans un soupir. Je suis vraiment inquiète pour toi, tu sais toutes ces lettres étranges que tu ne cesses de recevoir.

J'écoute ma mère parler tout en me changeant. J'ouvre mon casier pour récupérer mon t-shirt et je tombe sur un autel à mon image.

- Oh putain hurlais je en faisant tomber mon téléphone.

Je m'approche de plus près, une photo de moi est au centre de plusieurs bougies rouges, une poupée censée sans doute me représenter moi, est posée à côté d'une bougie. Et des traces de sang sont tout autour des bougies. Du sang ?

Merde !

J'approche mes doigts tremblants près des tâches que je te touche. Dieu merci c'est de la peinture.

- Matthew... Matt tout va bien ?

Je repars ramasser mon téléphone pour répondre à ma mère.

- Oui maman tout va bien.

- C'était quoi ce bruit ?

- Juste mon téléphone qui est tombé.

- Matthew Baxter je suis ta mère, et laisse moi te dire que je suis là personne qui te connaît le mieux sur cette terre alors arrête de me mentir et dis moi ce qui ne va pas.

Je pousse un soupir avant de répondre, il faut vraiment que j'apprenne à mentir !

- J'ai trouvé un autel à mon image dans mon casier.

- Quoi ? Hurle ma mère.

J'entends la voix bourrue de mon père lui demander ce qui se passe. J'imagine ma mère lever la main pour demander à mon père d'attendre un peu.

- D'abord cette personne a laissé un message dans ta voiture, ensuite elle est entrée dans ton appartement et t'a laissé un mot pour te dire que tu lui appartenait. Après nous avons un autel ?

- Maman...

- Non Matt cette fois ça suffit. J'appelle Nicolas.

Nicolas est un ancien patient de ma mère, quand il est arrivé chez nous, il était bousillé de l'intérieur, l'armée ça change un homme. Nous avons failli perdre notre père, les horreurs que les soldats voient là-bas et les horreurs auxquelles ils assistent peuvent les rendre fous. Il a été traumatisé par la mort de son meilleur ami, tué dans une voiture piégée. Il a passé un an chez nous, et nous sommes devenus amis, nous étions très proches au point où je suis le parrain de sa petite fille. Mais je dois avouer que je suis un piètre parrain, nous sommes dans la même ville et je ne suis jamais passé la voir, de temps en temps, je l'appelle souvent pour avoir de ses nouvelles. Mais mon emploi du temps est tellement chargé que nous n'avons pas le temps de nous voir. Après son départ de chez nous, et après que ma mère ait utilisé ses supers pouvoirs sur lui, il a ouvert une agence de sécurité qui fonctionne plutôt bien. Je suis très fier de lui et du parcours qu'il a, il a réussi à renaître de ses blessures physiques et morales.

- Maman on ne va pas le déranger pour si peu...

- Pour si peu ? Et si les choses empirent ? Il faut qu'on découvre tout de suite qui est cette personne. Et qu'on mette fin à ça.

- Maman je n'ai pas envie de me balader dans la ville avec une armée de garde du corps, ce n'est pas cette image là que mes fans ont de

moi, je suis totalement disponible pour eux.

- Je suis sûre qu'il trouvera des personnes discrètes et qui ne te gêneront pas.

- Maman...

- Ne discute pas. On en reparle demain. Est-ce qu'au moins tu as changé les serrures comme je te l'avais demandé ?

- Oui maman, je l'ai fait.

- Au moins une bonne chose de faite.

Ma mère me raccroche au nez, elle a toujours eu un fort caractère, même mon père n'a rien à lui redire, quelque part, je crois même qu'elle lui fait un peu peur.

Je prends un sac pour nettoyer tout ce merdier. J'éteint les bougies que je mets dans un sac avant de les jeter à la poubelle. Mon t-shirt a été déchiré en petits morceaux, je ne peux plus le mettre. Génial. Et ma brosse à cheveux a disparu.

Je ramasse chaque petit morceau que je mets ensuite dans un autre plastique. Après avoir fini de ramasser tous ces bouts de tissu, je me rends compte qu'il y'a un message au fond. Je me saisis du papier que je déplie et les mots que j'y lis commencent vraiment à me faire peur.

NE VOIS-TU DONC PAS TOUT L'AMOUR QUE JE TE DONNE, TU ES À MOI. A MOI SEULE.

D'accord, ça commence vraiment à me faire flipper là. Maman a raison j'ai besoin de protection.