Forcés de se marier
img img Forcés de se marier img Chapitre 2 Chapitre 02
2
Chapitre 6 Chapitre 06 img
Chapitre 7 Chapitre 07 img
Chapitre 8 Chapitre 08 img
Chapitre 9 Chapitre 09 img
Chapitre 10 Chapitre 10 img
Chapitre 11 Chapitre 11 img
Chapitre 12 Chapitre 12 img
Chapitre 13 Chapitre 13 img
Chapitre 14 Chapitre 14 img
Chapitre 15 Chapitre 15 img
Chapitre 16 Chapitre 16 img
Chapitre 17 Chapitre 17 img
Chapitre 18 Chapitre 18 img
Chapitre 19 Chapitre 19 img
Chapitre 20 Chapitre 20 img
Chapitre 21 Chapitre 21 img
Chapitre 22 Chapitre 22 img
Chapitre 23 Chapitre 23 img
Chapitre 24 Chapitre 24 img
Chapitre 25 Chapitre 25 img
Chapitre 26 Chapitre 26 img
Chapitre 27 Chapitre 27 img
Chapitre 28 Chapitre 28 img
Chapitre 29 Chapitre 29 img
Chapitre 30 Chapitre 30 img
Chapitre 31 Chapitre 31 img
Chapitre 32 Chapitre 32 img
Chapitre 33 Chapitre 33 img
Chapitre 34 Chapitre 34 img
Chapitre 35 Chapitre 35 img
Chapitre 36 Chapitre 36 img
Chapitre 37 Chapitre 37 img
Chapitre 38 Chapitre 38 img
Chapitre 39 Chapitre 39 img
Chapitre 40 Chapitre 40 img
Chapitre 41 Chapitre 41 img
Chapitre 42 Chapitre 42 img
Chapitre 43 Chapitre 43 img
Chapitre 44 Chapitre 44 img
Chapitre 45 Chapitre 45 img
Chapitre 46 Chapitre 46 img
Chapitre 47 Chapitre 47 img
Chapitre 48 Chapitre 48 img
Chapitre 49 Chapitre 49 img
Chapitre 50 Chapitre 50 img
Chapitre 51 Chapitre 51 img
Chapitre 52 Chapitre 52 img
Chapitre 53 Chapitre 53 img
Chapitre 54 Chapitre 54 img
Chapitre 55 Chapitre 55 img
Chapitre 56 Chapitre 56 img
Chapitre 57 Chapitre 57 img
Chapitre 58 Chapitre 58 img
Chapitre 59 Chapitre 59 img
Chapitre 60 Chapitre 60 img
Chapitre 61 Chapitre 61 img
Chapitre 62 Chapitre 62 img
Chapitre 63 Chapitre 63 img
Chapitre 64 Chapitre 64 img
Chapitre 65 Chapitre 65 img
Chapitre 66 Chapitre 66 img
Chapitre 67 Chapitre 67 img
Chapitre 68 Chapitre 68 img
Chapitre 69 Chapitre 69 img
Chapitre 70 Chapitre 70 img
Chapitre 71 Chapitre 71 img
Chapitre 72 Chapitre 72 img
Chapitre 73 Chapitre 73 img
Chapitre 74 Chapitre 74 img
Chapitre 75 Chapitre 75 img
Chapitre 76 Chapitre 76 img
Chapitre 77 Chapitre 77 img
Chapitre 78 Chapitre 78 img
Chapitre 79 Chapitre 79 img
Chapitre 80 Chapitre 80 img
Chapitre 81 Chapitre 81 img
Chapitre 82 Chapitre 82 img
Chapitre 83 Chapitre 83 img
Chapitre 84 Chapitre 84 img
Chapitre 85 Chapitre 85 img
Chapitre 86 Chapitre 86 img
Chapitre 87 Chapitre 87 img
Chapitre 88 Chapitre 88 img
Chapitre 89 Chapitre 89 img
Chapitre 90 Chapitre 90 img
Chapitre 91 Chapitre 91 img
Chapitre 92 Chapitre 92 img
Chapitre 93 Chapitre 93 img
Chapitre 94 Chapitre 94 img
Chapitre 95 Chapitre 95 img
img
  /  1
img

Chapitre 2 Chapitre 02

Tu es vraiment fort ma belle, remarque-t-elle, l'air sérieux.

Je baisse les yeux et commence à jouer avec mes doigts.

- Ce n'est rien, ça va passer, je la rassure en espérant que ce sera le cas.

Elle essuie les larmes qui viennent de s'échapper de mes yeux et commence à caresser le dos de ma main droite.

- Surtout, ne te décourage pas, me conseille-t-elle. Sache que je serai toujours là pour toi.

Je sais qu'elle veut me consoler, elle aimerait trouver les mots justes pour me voir sourire mais bon, elle n'y peut rien. Ce n'est pas sa faute si je vis dans cette situation.

Je la serre très fort dans mes bras puis lui murmure à l'oreille :

- Ce n'est pas le paradis, c'est la vie.

Je passe ma langue sur ma lèvre inférieure.

- Pourquoi tu m'as fait venir.

J'ouvre la bouche pour lui répondre mais la referme immédiatement. Je ne sais pas comment lui dire de me donner quelque chose à manger. Je commence alors à bégayer.

- Juste parce que je..je..je euh... au fait j-j-j-j...

- Depuis quand êtes-vous bègue ?

- Cela fait deux jours que je n'ai rien avalé, dis-je rapidement, la tête baissée.

- Quoi?

- Vous avez entendu, bien sûr.

Elle se lève brusquement et me regarde dans les yeux.

- Comment va ta tête ? Elle crie presque.

- ...

- Comment venir? Ou pensez-vous que je ne vous satisferais pas si vous me l'aviez dit plus tôt ?

- J'avais honte... je réponds simplement, la tête baissée.

- Suffisant pour?

- ...

- Regarde-moi, Safiétou, écoute, dit-elle en se calmant. Tu n'es pas qu'un ami pour moi. Tu es la petite soeur que je n'ai jamais eue...

Elle continue son discours, parle et parle. Mais pour être honnête, je ne l'écoute plus.

Cette situation, les mots d'Adama, les mots qui refusent de sortir de ma bouche et tous ces sentiments qui animent mon être en ce moment me font prendre conscience de la triste réalité : un pauvre orphelin qui n'a pas du tout d'avenir.

Les larmes commencent à couler sur mes joues.

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Je me demande à l'intérieur.

D'autres larmes suivent et bonjour les larmes silencieuses ! Je ne fais plus attention à ce que dit mon ami, je suis plutôt perdu dans mes pensées. Un instant plus tard, je la sens me prendre dans ses bras.

- Arrête de pleurer, ça me dérange.

Petit à petit, je me calme et nous nous lançons dans un débat sans tête ni queue. Son but est de me faire rire, alors elle parle de tout ce qui lui passe par la tête et je la suis tantôt en donnant mon point de vue, tantôt en riant jusqu'à ne plus pouvoir supporter mes côtes.

Quelques minutes plus tard, j'entends un cri perçant et strident provenant de la cour.

- Aaaaaaaaaa ! Il est moooooort !! Oh mon Dieu!

Je sursaute et vois Adama écarquiller les yeux, une main collée à sa bouche.

- C'est Tata wouly qui crie comme ça ?!

C'est une déclaration mais sa phrase est sortie comme un point d'interrogation. Mon cœur bat déjà la chamade. Je tremble sur place comme une feuille morte. Pour savoir ce qui se passe dehors, je sors de la pièce mais tombe sur une scène que j'ai déjà vécue. Prise de peur, je perds l'équilibre et me laisse tomber, imitant le geste d'Adama, une main collée à ma bouche. Je n'ai pas pu m'empêcher d'écarquiller les yeux et de laisser couler quelques larmes quand j'ai vu Tata Wouly assise sous le porche, ses deux mains sur la tête. Ma mère avait la même position lorsqu'elle a appris la mort de mon père. Je fond en larmes à cette... scène.

- Que vais-je devenir ? Oh putain de destin que vais-je devenir ? Mon Dieu pourquoi tu me fais ça ? Pourquoi m'as-tu enlevé mon mari ? Pourquoi à moi ? Elle hurle en s'interrogeant dans le vide.

En un clin d'œil, tout le quartier est dans la maison. Je ne sais pas si ma tante est exprès ou non, mais dès qu'elle a vu la foule arriver, elle s'est mise à se rouler par terre et a intensifié ses sanglots. Quelle actrice !

Face à cette scène théâtrale, je suis dégoûté. Adama vient s'asseoir à côté de moi et me demande d'une voix douce de me lever. Je veux lui obéir mais je me sens paralysé. Bouche bée de surprise, je ne peux faire aucun mouvement ; Je suis comme hypnotisée, les yeux rivés sur cette actrice de cinéma qui n'est autre que ma tutrice. Je suis simplement choqué.

Quand mes parents ont quitté ce monde, je n'avais que cinq ans. Tout ce qui s'est passé ce jour-là est encore intact dans ma tête mais cela ne m'a jamais autant choqué. Peut-être parce que j'étais trop jeune pour comprendre ce que signifie vraiment perdre un être cher...

Des cris se font entendre partout, chacun voulant montrer son attachement à mon oncle Badara. À un moment donné, je me sens soulevé et traîné dans ma chambre...

Point de vue du cheikh

J'ai organisé une grande fête d'adieu. Il y avait tous mes amis et mes filles à gogo. Il y en avait de très belles et bien sûr, j'ai profité de ces merveilles de Dieu !

Oh! La Californie cache les filles les plus chaudes du monde.

La fête s'est terminée à l'aube, le jour même de mon départ. Je suis juste fatigué. Baiser quatre filles en une nuit, les gars je vous le dis, ça mérite un repos, un vrai.

Mon père m'a appelé pour que je rentre à la maison car d'après les informations qu'il a reçues, je passe tout mon temps à perdre de l'argent et à jouer aux États-Unis. Bref, de toute façon, je prévoyais de retourner au Sénégal et de voir ce que sont les beautés divines. Un petit changement n'a jamais tué personne. En plus mon père vieillit déjà, je dois l'aider dans l'entreprise familiale, et pourquoi pas la diriger ?!

Je me suis assoupi pendant tout le vol pour la première fois. Au moins, je n'ai pas passé mon temps à séduire des hôtesses de l'air.

Ah pas ceux-là, j'ai déjà goûté leurs saveurs. Ils sont pas mal du tout, mais bon, ils sont un peu trop moches. Ils n'ont pas du tout le profil que je recherche. Ils font carrément profil bas.

Après l'atterrissage, je me précipite vers la sortie. J'ai hâte de retourner dans mon lit et de me perdre dans ce monde que nous appelons "dormir".

Je vois de loin le chauffeur à côté de la limousine et aucun membre de ma famille autour.

Ce n'est pas grave, ils peuvent être occupés.

Je marche vers le véhicule et le conducteur sourit légèrement en guise de salutation. Professionnellement, il m'ouvre la porte et je m'installe confortablement dedans en poussant un soupir de soulagement. Il attend que son collègue finisse de mettre mes valises dans le coffre arrière et après ça, il démarre.

En cours de route, j'ai commencé à ressentir des maux de tête à cause du manque de sommeil. Néanmoins, je contemple le paysage par la fenêtre mais plus la voiture roule, plus le paysage semble s'éloigner et se brouiller à mes yeux.

* * *

* *

- Monsieur? Monsieur? J'entends de mon sommeil.

J'ouvre les yeux et les ferme aussitôt à cause de la lumière intense offerte par le soleil déjà au zénith. Lentement, je les rouvre en fronçant les sourcils et vois le chauffeur se pencher pour me réveiller. Pauvre gars, il n'a pas osé me caresser.

Je sors de la limousine et marche droit vers la villa sans oublier de dire bonjour aux quelques domestiques qui s'affairent ici et là. La porte d'entrée est déjà ouverte, ce qui est bizarre car elle est généralement toujours fermée.

- Surprendre!!!! Il y a des voix entrelacées alors que je ferme la porte derrière moi.

Je lève les yeux et trouve toute ma famille en train de me sourire avant d'ouvrir les bras. Tout le monde est venu m'embrasser sauf mon grand-père Massaer.

- Et toi grand-père ? Je ne t'ai pas manqué ? je lui demande d'un ton taquin, toujours souriant.

- Petit ingrant, c'est moi qui dois me déplacer pour t'embrasser ? Il me répond d'une voix faussement agacée, ce qui suscite chez tout le monde un rire qui devient collectif.

Je m'approche de lui et me penche un peu pour l'enlacer. Il est dans un fauteuil roulant, mais taquine toujours comme d'habitude.

Mon cousin, Sidy, descend les escaliers deux par deux dès qu'il me voit.

- Hé mon frère, tu as enfin décidé de rentrer chez toi, me dit-il en m'examinant, visiblement ravi et surpris.

- Tu sais même, pas besoin de faire un schéma, réponds-je en essayant de lui faire comprendre toute la situation.

- Il était temps en tout cas, ajouta ma mère d'un air satisfait.

Ma petite sœur Marie me serre à nouveau dans ses bras et me murmure à l'oreille :

- Où est mon cadeau?

Elle est mon amie, ma conseillère après grand-père. Elle est la seule de la famille à pouvoir me comprendre à travers un seul regard. Ma petite soeur adorée. Je l'aime beaucoup je l'avoue mais j'aime aussi l'embêter.

- Ne t'inquiète pas, je t'ai ramené ton cadeau mais d'abord je veux un bon massage, très relaxant avant de te le donner, rétorque-je en me frottant les mains. Face à ce geste, elle se dégage de mes bras en boudant.

Et dire qu'elle a vingt trois ans !

- Je ne veux plus de ton cadeau, tu peux le garder, ajoute-t-elle en tirant sa bouche.

- C'est comme tu veux ma petite soeur chérie. Puisque tu boudes, je vais le donner à Arame ! Elle l'acceptera avec plaisir, je souris.

Et il a suffi que je prononce ce nom pour qu'elle dessine encore plus ses lèvres, croisant les bras sur sa poitrine.

- Laisse-la mourir mais elle ne touchera pas à mon cadeau !

- C'est bon, je ris à haute voix. C'est ce qui m'a le plus manqué, un vrai fou rire !

Arame est, en fait, ma petite amie... eh bien, je veux dire la fille que j'ai présentée à mes parents. Mais apparemment ma famille ne l'apprécie pas tant que ça, surtout ma petite sœur. Je me demande même s'il s'est jamais passé quelque chose entre eux. Court...

Je vois qu'elle fait de son mieux pour ne pas sourire et garde toujours les bras croisés. Je lui fais un bisou sur la joue et vais m'asseoir à côté de ma mère sur le canapé.

- Comment vas-tu? Et votre voyage ? demande-t-elle en me caressant la tête du bout des doigts.

Oh la la! ça me donne envie d'y dormir !

- Ça s'est très bien passé maman.

- Dieu merci, souffle-t-elle.

Tout le monde semble ravi de mon retour à la maison. Ils ont tous le sourire aux lèvres. Marie et Grand-père discutent calmement et Sidy y participe de temps en temps car il est très occupé sur son smartphone. Maman et moi parlons de mon séjour aux USA, tout en boissons, jus purs sénégalais et apéritifs. Dans tout cela, je constate que la seule personne manquante est mon père. Je pense qu'il doit être au bureau mais je dois être sûr.

Je lève la tête de l'épaule de ma mère pour lui faire face.

- Mon? Je l'interroge.

- Hmmm?

- Et papa?

- Retour au travail chérie.

Je hoche la tête puis reviens à ma position initiale.

- Cheikh ?

- Oui mon?

- Nous devons parler, tu sais.

- Suffisant pour? je demande en fronçant légèrement les sourcils.

- Va prendre une douche et repose-toi, après on parlera.

- Ok, je rétorque en me levant difficilement du canapé. Disons que je voulais juste qu'elle arrête de me caresser la tête.

Avec un sourire au coin de la rue, je fais un clin d'œil à Marie en disant au revoir aux autres. Elle comprend rapidement mon geste et se lève pour me suivre.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022