Elle est surprise par sa propre audace ! Ses mots tournent en boucle dans sa tête. Elle réalise qu'une fois que ces bandits auront ce qu'ils veulent, ils la tueront sans hésiter. Elle ne voit que l'arme à feu, elle n'arrive pas à entrevoir le visage de son interlocuteur, mais elle a reconnu la voix de l'homme qui l'a sortie de force de la maison de Rania et qui l'a droguée.
Malgré qu'elle était trop secouée pour voir son visage, mais elle sait que cet homme est hyper dangereux et aspire au pouvoir, avec un maladif besoin de garder le contrôle, telle est sa faiblesse. C'est pourquoi elle a tenté le tout pour le tout.
Après quelques secondes, sa réplique a provoqué l'effet désiré, vu qu'il ne peut pas lui tirer dessus il va vouloir l'affronter face à face. Son coeur tambourine affreusement en entendant le bruit d'une clé dans la serrure. Avec des gestes précis et rapides, elle prend le plus long morceau d'assiette, il est assez tranchant et pointu, mais qui a eu l'idée de laisser une assiette dans cette cellule? Quand elle entend le grincement de la porte qui s'ouvre, elle se place immédiatement près de l'entrée,le dos contre le mur, le morceau d'assiette en main.
-Ma poulette ! Tu vas me redire cela bien en face et on va voir si...
Aïe ! Merde!
Elle a attendu qu'il soit à sa hauteur et lui a planté le morceau d'assiette férocement dans le bras qui tenait l'arme. Ensuite elle lui a donné un coup de pied bien placé dans ses bijoux de famille.
- Ça, c'est pour que tu saches une bonne fois pour toute que je ne suis pas ta poulette!
L'homme ne répond pas car il est plié en deux par la douleur. Alors elle se dépêche de récupérer l'arme car elle sait parfaitement s'en servir grâce à son frère, autrefois elle adorait aller à la chasse avec lui. Elle lui donne encore un coup violent derrière la tête et l'homme perd connaissance dans l'immédiat. Elle le fouille et trouve un canif, des lames tranchantes en acier, un mouchoir et un petit flacon contenant la drogue qui l'avait assommée, elle les récupère et les mets dans les deux poches de sa robe. Elle remercie Rachid du fond du cœur pour ses cours d'autodéfense.
Elle sort rapidement tout en longeant ce couloir crasseux avec la désagréable impression qu'elle ne contrôle pas tout à fait la situation. Au bout du couloir, elle aperçoit un escalier et deux gardes sont postés à côté. Ils ne la remarquent pas tout de suite car elle sait que dans ces genres de situations il faut être très agile et aussi silencieux qu'un fantôme. Alors elle se planque derrière un poteau. Elle n'a jamais tué, et ce n'est pas aujourd'hui qu'elle va commencer mais il faut mettre ces individus hors d'état de nuire.
Elle constate que la première chose à faire c'est de les déstabiliser, pour qu'ils ne puissent pas réagir rapidement et lui tirer dessus. Alors elle sort quatre lames, elle vise deux jambes et en lance deux lames, puis lance rapidement les deux autres dans les jambes de l'autre homme. Ils tombent simultanément et avant qu'ils enlèvent la sécurité de leurs armes elle les tient déjà en joug.
-Pas un geste! Leur dit-elle calmement.
Ensuite elle les assomme avec un coup de pied sur la nuque.
Ses pieds sont nus car elle a laissé ses chaussures de serveuse pratiquement inconfortables chez Rania. Amaya se retient de pleurer car elle doit être forte pour sortir vivante de ce trou à rat. La douleur qui se vivifie au fil des minutes aux niveaux de ses pieds et de ses jambes lui rappelle qu'elle a été blessée. Néanmoins elle continue d'avancer, elle grimpe doucement l'escalier, elle ne sait guère où il mène mais elle avance. Elle tremble légèrement mais une poussée d'adrénaline la guide pour qu'elle puisse s'en sortir.
Quand elle a presque atteint le sommet de l'escalier, elle se fige en voyant un homme de dos qui parle au téléphone.
-Non patron, rien à signaler, tout est calme, l'oiseau est dans sa cage.
Son niveau de stress est au maximum, elle attend que l'homme termine ce coup de fil qui lui a fait froid dans le dos. Et en même temps, cela l'a mis en colère, d'abord cet idiot la traite de poulette, et ensuite l'autre vient juste de la traiter d'oiseau !
Elle n'a pas le temps de s'attarder là-dessus. Elle sort de sa poche le mouchoir et le flacon. Elle asperge le mouchoir de chloroforme et remet le flacon précautionneusement dans sa poche. Et d'une démarche discrète elle avance tout près de cet homme. Heureusement qu'il n'est pas très grand,Amaya le dépasse d'une bonne tête.
Elle prend le mouchoir dans sa main droite et la plaque brusquement sur le nez de l'homme et en même temps avec son autre bras, elle encercle férocement sa gorge, histoire de perturber l'air dans ses voies respiratoires pour le déstabiliser ensuite elle relâche doucement la pression autour de sa gorge et l'homme respire désespérément et inspire par la même occasion la drogue dans le mouchoir. Il tombe immédiatement dans les pommes.
Elle se dépêche d'avancer pour trouver une sortie, elle remarque au passage que la maison est très jolie et moderne, ce qui est très différent du sous-sol.
Le ciel a entendu ses prières car elle a trouvée une porte qui donne sur un escalier qui mène sur une cour entourée d'un immense jardin . Juste devant l'escalier, il y a deux voitures qui sont garées.
Elle est descendue en vitesse et elle se prépare à briser l'une des vitres d'une voiture avec le corps de l'arme qu'elle avait en sa possession.
- Vous êtes si pressée de nous quitter ? Je n'ai même pas eu l'honneur de faire connaissance avec celle qui a mis KO quatre de mes hommes. Lui dit une voix grave et rauque, étrangement calme avec une once d'enthousiasme.