e faire ? Non seulement je n'ai pas un sou pour payer ma première tranche et en plus où commencer les révisions ? Je suis en retard pour ne pas dire très en retard!!! Jules avait déjà engagé sa lecture et moi j'étais là tout calme évasif et perdu ne sachant où commencer! Après avoir passé une demi- heure à me questionner intérieurement je me lève soudainement et m'adresse à Jules - Gars je vais devoir te laisser! Je rentre mais demain je viens pour que tu me tires un peu, je suis à la traîne. - Attends! (il me regarde surpris et inquiet à la fois) Kemayou ? Ne me dis pas que sérieusement tu ne savais pas que les examens étaient proches ? - Je savais... mais... pas si proche ? - Ke- ma- you!!! Et tu préfères commencer les révisions demain? On parle d'environ 12 unités d'enseignement ! - En fait j'ai un truc à gérer aujourd'hui, je m'en libère rapidement et je viens. - OK! Je suis en poste, je vais faire quelques notes comme ça tu pourras y passer rapidement. - Merci mon frère! Je suis sorti de là le plus doucement possible pour ne pas alarmer Jules mais tout mon corps fonctionnait 100 à l'heure, il me fallait trouver de l'argent pour gérer ma première tranche! Je prends une moto rapidement, elle me laisse à mon entrée je prends directement la direction du secteur de papa Tagni à l'heure ci il fallait que je lui mette la pression! Une fois devant sa maison je tombe sur son fils. - Le père n'est pas là! Il est sorti! - Ok c'est pas grave, tu lui diras que je suis passé! De toutes les façons je passerai demain matin! - D'accord! Qui pouvait m'aider dans une situation pareille ? Je ne voyais pas! C'est dans la même ambiance que j'ai débuté la semaine mais bon j'ai quand- même eu la force d'engager avec les révisions! Il est vrai que j'avais la tête et l'esprit ailleurs mais je faisais le minimum! Toute la semaine, étant super occupé par les révisions, je n'ai pas pu rencontrer pa'a Tagni! Le stress voulait ma mort mais qu'allais- je faire ? De tous les côtés il y'avait pas moyens ma mère femme au foyer, il est vrai qu'elle faisait le commerce mais suite à sa maladie le médecin lui avait formellement demandé d'arrêter! Être en contact avec le feu chaque jour n'était pas du tout facile pour elle! Elle a vendu les beignets haricots plusieurs années donc il était temps pour elle de prendre sa retraite! Sa maladie était l'une des choses qui selon moi avait achevé leurs économies! Je pouvais quand- même comprendre mon père! Ce soir- là à mon retour du campus j'ai tout de même décidé d'aller voir papa Tagni, dans l'espoir d'avoir une réponse favorable! Une fois chez lui, je trouve sa femme assise au salon je la salue - Bonsoir mon fils je suppose que c'est le père que tu veux voir. - Oui la mère! - Prends place tu l'attends il prend sa douche je vais le prévenir que tu es là. - Merci la mère! Je m'assois et la regarde se déplacer, je finis par me perdre dans mes pensées. Je priais de toutes mes forces qu'il vienne avec de bonnes nouvelles, bref je gardais espoir! Une dizaine de minutes après, je le vois arriver, il vient directement à ma rencontre avec son pagne au rein, je me lève dès que je le vois pour le saluer en m'inclinant légèrement en signe de respect . - C'est comment mon fils ? - Je vais bien papa et toi ? - Ça va! (il s'assoit et me fait signe de m'assoir). Il reste silencieux un bon moment, la tête baissée, comme s'il lisait dans mes pensées net quand je veux lui parler il prend la parole. - je sais pourquoi tu es là, tellement tu as été patient et parce que tu es mon fils, s'il y avait quoi que ce soit je t'aurai prévenu. Silence - J'ai même un autre chantier qui commence demain, là- bas au moins il gère par jour. Tu pourrais venir! - Je ne peux malheureusement pas (j'étais sérieusement abattu puis...) en fait papa je vais composer à partir de mercredi. - Ah OK! - Je comptais sur cet argent pour payer mes frais d'école sinon je ne pourrais pas composer. - Eh! Mon fils tu vas faire comment ? - Papa Tagni si tu peux même faire quelque chose pour moi et nous gérons ça au paiement ça m'irait. Il garde le silence un bon moment l'air de réfléchir. - Mon fils, la situation est vraiment compliquée parce que moi- même là où je suis ça ne va pas fort! J'allais encore dire quoi le père là venait de tuer entièrement mon moral, il ne me restait plus qu'à chercher une autre solution si elle existait. Je suis rentré péniblement à la maison en réfléchissant sans trouver de solution, qui pouvait bien m'aider ? Je venais à peine d'entrer dans la maison juste le temps de me servir de l'eau à boire j'entends, - Sam! Samy! Samuel!!! Crie Laura ma petite sœur lorsqu'elle me voit. - Ouiii lui répondais- je en me tournant. Qu'est- ce qu'il y'a? Pourquoi tu cris mon nom comme ça ? Lui disais- je en lui faisant face. - Gars c'est chaud ? - Quoi donc ? - Ils ont également programmé les examens chez vous ? - Oui oui! - Et tu commences quand ? Me demande- t- elle. - Mercredi et toi ? - Mardi! Je n'ai que la journée de lundi pour aller gérer ma première tranche à la banque, tu t'imagines le monde qu'il y aura là- bas ? - Le pater t'a géré ? Il t'a finalement donné les sous ? - Quel pater ? Tsuips! Tu l'ignores ? - C'est pour ça que c'est chaud! - Je dis que hein! Heureusement que j'ai pensé à tonton Rodrigue. - Pour faire quoi! Dis- je agressivement. - Ekieuh (Dit- elle en sursautant). - Pour faire quoi ? Comment ? C'est quoi pourquoi tu es agressif comme ça, j'ai dit quoi de mal ? Je t'ai simplement dit que j'ai parlé à tonton Rod... - Je m'en fous! Dis- je en lui coupant la parole. Silence (ma sœur me regarde les yeux grandement ouverts sans dire un mot. Je reprends mon souffle me calme et continue de parler plus posément.) - je ne pense pas que nous avons besoin de lui Elle m'a d'abord regardé bizarrement avant de continuer - Comment ça ? Samy on va prendre l'argent ou ? - Je ne sais pas encore mais on n'a pas besoin de lui! - Hum si tu as une solution tant mieux parce que si tu comptes sur papa ...hmmmm mieux je ne dis rien. Et de toute façon ça me fera de l'argent en plus. - De l'argent en plus ? Tu dis ? - Oui oui et à toi aussi! - Moi? Explique- toi! (dis- je curieux). - J'ai appelé tonton Rodrigue tout à l'heure, j'ai expliqué notre situation et c'est réglé! Silence - Bref il nous gère demain après la cérémonie de voir bébé chez lui, j'avais même déjà oublié que c'était demain. En tout cas, pour le remercier je crois que je vais lui faire un bon plat en plus du nkui (mets traditionnelle chez les bamilékés dans la région de l'ouest)... - Hum ça vous engage moi je ne suis pas dans vos trucs là (j'ai pris la direction de ma chambre sans vouloir entendre plus). - Ekieuh tu comprends même bien ? (elle me suivait sans même vouloir comprendre que ça ne m'intéresse pas) je te dis qu'il nous donne l'argent pour l'année entière ééééh. Je n'ai même plus dit un mot, je suis entré dans ma chambre et j'ai fermé derrière moi lui donnant ainsi l'occasion de ne plus me suivre. - Ah bah! Dit- elle. J'ai mis la musique sur mon portable, mis mes écouteurs et monté le volume à fond. J'ai même dormi ainsi avec la musique à fond dans mes oreilles, c'est de fort bruit sur ma porte qui m'ont réveillé au matin. J'enlève péniblement mes écouteurs. - Petit papa! Sam ? Toc toc! Ekieuh Laura tu dis qu'il est là! - Oui ma'a il est là! Je me lève et ouvre la porte - Depuis que je cogne ? - Mater Je n'ai pas suivi je dormais. - C'est quel sommeil ça, un homme ne dort pas comme ça hein... il est presque 8h du matin tu dors quoi ? Hum! Est- ce que je pouvais lui dire que j'avais les écouteurs dans mes oreilles, elle allait encore plus faire de sermons sur « les choses des blancs que nous utilisons à tort et à travers », j'ai suivi sans rechigner tout ce qu'elle disait. - ... pardon faut venir me fendre le bois, nous serons même en retard, ta sœur et toi vous faites tout pour me mettre en retard aujourd'hui lorsque votre père va revenir vers 13h il va commencer à bavarder sur moi alors que c'est vous deux. Elle se tourne vers Laura - Je dis que hein! Élisabeth est où ? Laura hausse les épaules en réponse - Ah bah! Tous pareils! Celle- là est dans cette maison comme si elle n'y était pas, quand tu as besoin d'elle tu ne la vois jamais! Les gens dans ce quartier ont des enfants plus que moi et on n'entend pas leur voix, moi je n'ai que trois du premier au dernier ça ne vaut pas la peine, toujours entrain de me faire parler... Dès que ma mère avait un programme et que deux de nous trois le lui faisions traîner c'était parti pour le bavardage, elle allait parler jusqu'au lendemain si possible mais concernant Élisabeth elle avait raison, on ne la voyait que lorsque notre père était là, un peu garçon manqué et benjamine elle avait tout pour déranger celle- là mais restait mon petit ange. - Je dis hein Laura, la mater à quel programme aujourd'hui ? - Le programme sur lequel tu as dit ne pas être intéressé. Je fais un feedback rapide, ah oui! Je me dis intérieurement que j'ai intérêt à faire vite et disparaître d'ici avant qu'il ne constate que je ne suis pas là. Je fais rapidement ce qu'elle m'a demandé de faire. Je prends une douche rapide et me prépare. Net lorsque je veux sortir pour aller trouver Jules pour réviser je tombe sur mon père à la porte, Malheureusement ! - Ah! Tu es déjà prêt, c'est bien! Où sont les autres ? - Probablement à l'intérieur. - Mais va les chercher ? Ma mère sort en demandant aux filles de se dépêcher. - Faites vite, j'ai demandé à Papa Jean de venir nous chercher avec sa voiture. Je m'avance pour partir. - Je dis hein Monsieur, dis mon père. J'ai dit que papa Jean allait venir nous chercher tu n'as pas compris ? - J'ai bien compris! - Et alors ? - Je n'irai pas là- bas. - Que quoi ? - Je ne peux pas! Je dois aller réviser je compose à partir de mercredi. - Tu vois! Vois ton fils! (dit- il en s'adressant à ma mère), quand je vais demander quel genre d'homme c'est... au lieu d'aller chez Rodrigue pour avoir une occasion de faire quelque chose de sa vie, il va perdre le temps sur des choses sans importance. Regarde le! Silence - Le bon exemple t'a fait quoi ? Prends exemple sur mon frère! Au lieu de tes choses- là! En tout cas, chacun gère sa vie! Je suis sorti sans attendre, au lieu d'aller chez Jules j'ai pris mon téléphone, puis... - Non! En face c'est mieux! J'ai directement changé de route. Je me suis retrouvé devant sa porte me posant des questions intérieurement je cogne ? Je ne cogne pas ? Je me demandais si c'était une bonne idée, mais une chose était certaine j'avais envie de la voir, de lui parler, de lui dire ce que je sais, ce qu'elle ignore de lui, de ce sale type! J'avais envie que tout revienne dans l'ordre elle me manquait énormément, surtout dans ces moments où j'avais le plus besoin de soutien, d'une personne pour m'écouter et me comprendre! Je suis resté devant sa porte un bon moment puis finalement j'ai cogné. Elle a guetté de sa fenêtre. - Je te promets que je suis venu en paix, en fait, j'ai laissé un ou deux de mes bords chez toi. Elle ouvre et me cède le passage, pendant que je fouille je prends également de ses nouvelles, elle répond de façon évasive évitant bien- sûr mon regard. Je m'arrête, me rapproche d'elle, de ma main je relève son menton et la regarde intensément. - Émilie... Silence - Émilie. Dis- je d'une voix faible... je soupire reprends mon souffle avant de poursuivre... - Mais qu'est devenue l'Émilie que j'ai connue ? Toute gentille, souriante (je lui caresse la joue), ma Émilie! Silence - Ma puce que s'est- il passé ? Pour....pourquoi ? Pourquoi tu ne nous donne pas une chance ? Pour... pour... pourquoi tu ne me fais pas confiance ? Émilie pourquoi tu as changé ? On avait des projets... Je parlais en- là caressant j'ai commencé par le visage ensuite je descendais progressivement dès que je touche le bout de son sein que j'ai senti durcir elle arrête ma main. - Samuel s'il te plaît arrête! - Émilie je sais que tout comme moi tu as envie ... dis- moi que je me trompe... - Sam arrête s'il te plaît arrête de dire ça ... Entre toi et moi il n'y a plus rien tu ne peux pas me dire « ma Émilie », aujourd'hui je suis avec Rodrigue, c'est lui que j'aime! Il me comprend et prend bien soin de moi... Silence - Je me sens bien avec lui désolée... désolée Sam il ne peut plus rien se passer entre nous. Mon sang n'a fait qu'un tour, je n'arrivais pas à croire qu'elle me dise ça, jusqu'à me dire qu'elle l'aime. Entendre Émilie me faisait davantage de mal, je me sentais une fois de plus humilié et rabaissé je n'arrivais pas à digérer ce qu'elle me disait, surtout quand je l'imaginais en pleine action avec ce petit diable, d'un coup je ne sais ce qui s'est passé, mais j'étais envahi d'une colère qui n'avait pas de nom et elle qui n'arrêtait pas de parler, de me dire que je n'étais pas à la hauteur, je n'arrivais pas à m'occuper d'elle blablabla. - Plusieurs fois je t'ai parlé de mes problèmes, tu ne me gérais pas. Sam je l'ai dit et je te redis encore j'ai besoin d'un homme et non d'un jeune...je... - Arrête! Criais- je - Puis je continue - Arrête tes mensonges! Je me suis toujours battu pour te soutenir et m'occuper de toi! - Sam je suis désolée mais lui... - Arrête! Émilie arrête! J'ai bondi sur elle, j'ai commencé à appuyer son cou en criant. - Tu ne peux pas me dire ça! Tu ne peux pas non! Je n'aurai jamais cru que tu étais autant matérialiste... Une pute! - Sam arrête s'il te plaît... Honnêtement je ne la gérais pas, j'avais des envies de meurtre, je continuais sans gêne. Elle n'arrivait pas à crier et moi je criais tellement que j'ai alerté les voisins, la porte étant ouverte, je me suis senti soulevé et arrêté par certaines personnes pendant que d'autres regardaient si elle allait bien, elle toussait en arrêtant sa gorge. - Tu n'es qu'une pute! Une sale pute! - Gars calme toi! Tu as failli la tuer! Dit un voisin. - Lâchez- moi! Demandez- lui ce qu'elle m'a fait! Elle a fait pire! - Je comprends mais ce que tu as fait n'est pas normal, ça mérite même la prison. Me dit la personne qui me retenait. Je me suis calmé, je n'ai plus rien dit, j'étais toujours énervé, très en colère mais il me fallait sortir de cette concession le plus rapidement possible. Ce que j'ai réussi à faire sans savoir trop comment et j'ai filé direct chez Jules. Même ma façon d'arriver l'a alarmé mais je me suis repris même si mon cœur battait à chaque fois que j'entendais des pas, à chaque fois qu'on frappait à sa porte. Il était presque 4h du matin et je n'avais pas réussi à fermer l'œil et encore moins réussi à réviser quoi que ce soit. Je me suis assis un moment puis je me suis dit intérieurement. - Elle n'aura pas le courage de porter plainte. Cette procédure fera plus de mal que de bien. Je me suis rendormi jusqu'au matin. Le temps est très vite passé et la semaine a débuté, dans une atmosphère peu confortable! Le stress voulait ma mort, entre les regrets d'avoir fait du mal à Émilie, et le stress pas rapport à l'examen! Nous étions lundi soir et je n'avais aucune solution pour mes frais de scolarité, même les révisions je n'y étais pas tellement je faisais juste acte de présence car mon esprit était ailleurs et puis être chez Jules était le bon moyen pour ne pas avoir ma famille sur le dos et encore moins entendre parler de Rodrigue et ses exploits, du fait que je sois un fainéant et tout le reste. Le jour- là, j'ai fouillé et refouillé mon répertoire sans me fatiguer. Je me demandais bien qui pouvait me prêter de l'argent nécessaire pour payer au moins la première tranche! J'ai pensé à Cédric un de mes amis d'enfance qui a quitté le quartier il y a plusieurs années! Je lance directement l'appel ça sonne longtemps il finit par prendre. - Allô gars! - Oui mon frère comment tu vas ? - Je vais bien le grand Sam et toi ? - Gars je suis là. J'ai besoin de te parler tu es où ? - Papa laisse seulement je viens comme ça d'arriver à Bafoussam, la mater a encore chuté je suis entrain de voir comment faire pour l'emmener à Yaoundé! Silence - Je t'assure la mater ne va pas bien. Allô allô...Tu es là ? - Oui oui ...je te comprends gars beaucoup de courage. - Oui dis- moi tu voulais me parler. - Non non ça va laisse tomber à ton retour. - D'accord je te tiendrai au courant. - Ok! Courage mon frère. - Merci. J'allais encore dire quoi j'étais juste cassé et brisé. Cédric avait tellement l'air abattu avec tout ce qui était arrivé à sa mère! Je pouvais le ressentir dans sa façon de parler, il était tellement triste et désespéré! Je voulais pas en ajouter d'autres! Mardi matin aux environs de 11h, je me suis séparé de Jules lui donnant rendez- vous le lendemain à l'Université pour les examens mais, en mon âme et conscience je savais très bien qu'il y ait de fortes chances que je n'y sois pas! Une fois au quartier, je marche machinalement sans regarder derrière moi, à distance je vois un Monsieur parler avec ma petite sœur Laura devant notre concession dès que je me rapproche. - Heureusement que tu es arrivé je m'apprêtais déjà à t'appeler! - Ah bon ? - Oui c'est toi que le Monsieur cherche. - Bonsoir Monsieur Kemayou Samuel! Je suis maître Ndoume Alain huissier de justice! Je suis là pour vous donner ça (dit- il en me tendant un papier format A4) Je prends et constate que c'est une convocation! - Vous êtes attendu jeudi matin au commissariat central de Douala.