Chapitre 8 Commérages

Au début, le chauffeur de bus avait pensé que cette femme essayait de le tromper avec des excuses ridicules pour pouvoir descendre du bus, mais à son grand étonnement, l'homme dans cette voiture noire semblait réellement capable de faire des choses horribles...

« Où allez-vous descendre ? » Se souvenant de la BMW qui venait d'être propulsée sur le côté, le chauffeur a dégluti de peur et a regardé Patricia.

« N'importe où, c'est bon. Dès que vous l'aurez semé, je descendrai du bus. »

De l'autre côté de la fenêtre, Zac continuait de l'appeler par son nom, mais Patricia l'ignorait ostensiblement tandis qu'elle donnait des instructions au chauffeur.

Dans la voiture, Zac était tellement en colère qu'il voulait casser le volant. Comment cette femme osait-elle l'ignorer ?

Peu importe à quel point il criait à haute voix, Patricia ne s'est pas tournée vers lui.

Il était de plus en plus furieux, mais il n'y avait rien à faire. Il ne pouvait même pas heurter latéralement le bus, car il ne voulait pas risquer de mettre Patricia en danger.

« Arrêtez le bus tout de suite ! Sinon, quand je vous attraperai, je ferai en sorte que vous ne puissiez plus rester dans l'Alask ! » Comme il était inutile de faire entendre raison à Patricia, Zac a commencé à menacer le chauffeur à la place. Malheureusement, cela a eu l'effet inverse de ce qu'il voulait.

Le conducteur a été tellement effrayé par les paroles de Zac qu'il a immédiatement appuyé sur l'accélérateur et est passé dans l'espace entre les voitures, mettant une distance croissante entre le bus et la voiture de Zac.

Zac ne s'était jamais attendu à ce que le chauffeur ose se débarrasser de lui de cette façon. Il voulait se faufiler pour suivre le bus, mais c'était impossible à cause des embouteillages. Il ne pouvait heurter qu'un nombre limité de voitures avant que sa propre voiture ne subisse trop de dégâts.

Dans le bus, Patricia surveillait attentivement la route. Quelques secondes après que la voiture de Zac a complètement disparu, elle est rapidement descendue du bus et a hélé un taxi.

Même après qu'elle s'est assise en sécurité dans le taxi, son cœur battait la chamade de peur et elle se tapotait la poitrine pour se calmer.

Elle n'arrivait pas à croire ce que Zac venait de faire. Elle n'osait même pas penser à ce qui se serait passé si Zac avait percuté le bus comme il avait percuté la BMW.

Comment cet homme avait-il soudainement changé à ce point ? Il n'avait jamais été chaleureux et avait toujours conservé son attitude indifférente, alors ce qu'il avait fait aujourd'hui était tout simplement inconcevable. Ce n'était tout simplement pas quelque chose qu'il aurait fait. La détestait-il à ce point ?

Après avoir fait un détour de plus d'une heure, le taxi est finalement arrivé à Veyron Company, l'entreprise dans laquelle Patricia travaillait. Elle était chef de groupe du département de planification.

Lorsque Patricia est entrée dans le bâtiment, toutes les personnes présentes sur le chemin l'ont saluée, mais après cela, elles se sont rassemblées et ont commencé à discuter entre elles.

Sans dire un mot, elle est calmement montée dans l'ascenseur et a appuyé sur le bouton de l'étage du département de planification.

À cet instant, le département de planification était dans le chaos. Tous les employés étaient réunis en groupes et bavardaient entre eux.

« Hé, tu as entendu ? Mme Su a divorcé de son mari ! »

« Bien sûr ! Personne n'a pu manquer cette grande nouvelle. »

« Hier, Mme Sampson a pris un jour de congé. J'ai demandé à Lily ce qu'il en était et elle m'a dit que Mme Sampson était à la maison avec son mari, mais je ne m'attendais pas à ce que la nouvelle de leur divorce tombe aujourd'hui ! »

« Oui ! Monsieur Zac Reynolds est le président du Groupe Reynolds, qui est la première entreprise du secteur depuis quelques années. Donc, peu importe la pension alimentaire que Mme Sampson a reçue lors du divorce, elle doit avoir perdu beaucoup plus ! »

« Ce qui est bizarre, c'est que les médias n'ont jamais osé rapporter quoi que ce soit sur monsieur Reynolds. Alors comment une nouvelle aussi importante sur son divorce a-t-elle pu être diffusée comme ça ? »

« Eh bien... C'est peut-être à cause de Mme Sampson ? »

« À mon avis, ça doit être cette femme sans vergogne, Patricia Sampson, qui a fait quelque chose.

Sinon, pourquoi divorceraient-ils aussi soudainement ? D'ailleurs, monsieur Reynolds est tellement discret qu'il ne laisserait jamais les médias dévoiler une nouvelle aussi importante. Peu importe comment je vois les choses, il y a quelque chose d'étrange dans leur divorce. » « Tu as raison, je le pense aussi... »

Ces personnes étaient tellement plongées dans leurs commérages qu'elles n'ont pas remarqué que le sujet de leur conversation, Patricia Sampson, se tenait à la porte.

Une femme ordinaire dans la foule a jeté par hasard un coup d'œil à la porte à ce moment, et son visage est immédiatement devenu pâle. « Madame... Mme Sampson... »

Tous les employés se sont figés de peur. Ils se sont regardés furtivement, mais personne n'a osé dire un mot.

Les bras croisés sur la poitrine, Patricia s'est appuyée contre la porte vitrée et les a tous regardés fixement. Elle est restée ainsi un long moment avant de faire un petit sourire et d'enfin entrer.

« Pourquoi êtes-vous tous rassemblés sans rien faire ?

Retournez à vos occupations ! »

« Oui, Mme Sampson », ont-ils tous dit à l'unisson avant de se disperser et de retourner à leurs postes de travail.

Patricia est descendue dans l'allée de la zone commune des bureaux.

Les yeux froids légèrement levés, elle a regardé la femme qui était assise à côté de la porte et a dit : « Lily. »

La femme ordinaire qui avait été la première à la remarquer à l'instant s'est immédiatement levée. « Oui, Mme Sampson. »

« Ne vous a-t-on pas appris comment vous comporter durant les vingt-trois dernières années de votre vie ? » Son visage était froid, mais ses paroles étaient encore plus effrayantes.

En écoutant ce qu'elle disait, les employés assis à proximité ont instantanément baissé la tête, et personne n'a osé parler. Lily Tian a ajusté ses lunettes sur l'arête de son nez et a dit avec anxiété : « Mme Sampson, ce n'est pas ce que vous pensez. Laissez-moi vous expliquer. Je... »

« Apportez le rapport que vous avez rédigé hier à mon bureau. » Patricia a interrompu Lily Tian avec indifférence, puis elle s'est retournée et est entrée dans son bureau.

En regardant la silhouette de Patricia qui s'éloignait, Lily Tian s'est effondrée sur son siège et a soupiré tristement, ne sachant pas quoi faire.

« Lily est condamnée... », a chuchoté quelqu'un.

« Pas nécessairement... Mme Sampson n'est pas ce genre de personne. Elle n'abusera jamais du pouvoir de sa position pour se venger d'affaires personnelles. »

« Tu as raison, mais cette fois, c'est différent, tu ne penses pas ?

Il s'agit d'une affaire sérieuse. Après tout, il s'agit de son divorce... »

Pendant que les autres employés chuchotaient entre eux, Lily Tian se dirigeait vers le bureau de Patricia, un rapport à la main. Elle était sur le point de frapper à la porte quand Patricia a brusquement ouvert la porte et est sortie.

« Mme Sampson... » Lily Tian a levé avec hésitation le rapport qu'elle tenait en main.

« Posez-le sur mon bureau. » Sans la regarder, Patricia est sortie rapidement du département de planification.

Un peu plus tard, dans le bureau du PDG de la Veyron Company...

« Patricia, je sais ce qui t'es arrivé. » L'homme assis sur le luxueux fauteuil pivotant regardait fixement Patricia.

Patricia a hoché la tête et a attendu qu'il continue.

« J'espère que tes affaires personnelles n'affecteront pas ton travail. Bien que le divorce ne soit pas une mince affaire, j'espère que tu seras capable de séparer tes émotions du travail que tu fais. »

Patricia a sincèrement hoché la tête et a dit : « Je comprends. Je ferai bien mon travail. »

Contrairement aux rumeurs, Patricia était inexpressive, sans la moindre trace de chagrin sur son visage.

En la voyant ainsi, le PDG ne pouvait rien dire de plus et a donc laissé Patricia retourner au travail.

Après être retournée à son bureau, Patricia a poussé un soupir de soulagement.

Elle s'est adossée à sa chaise et a regardé les grands immeubles par la fenêtre en verre.

Blottie dans son fauteuil moelleux, Patricia ne semblait pas être la même personne qu'elle était en face des autres. Elle avait le visage triste et son corps était affallé par la fatigue.

Elle était trop épuisée pour penser et trop confuse quant à ce qu'elle devait faire ensuite.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle se reposait sur la moelleuse chaise quand le téléphone sur la table a soudainement sonné.

Lorsqu'elle a regardé le nom sur l'écran, son froncement de sourcils s'est accentué.

Après un long moment, elle a finalement répondu.

« Bonjour. »

Ce n'est que lorsqu'elle a émis un son qu'elle a réalisé à quel point sa voix était faible.

« Patty, où es-tu présentement ? » La voix inquiète de sa mère a traversé le récepteur.

Le téléphone porté à l'oreille, Patricia s'est levée et s'est dirigée vers la baie vitrée. En regardant son propre reflet, qui était désordonné et hagard, elle a dit : « Je vais bien. Ne t'inquiète pas. »

Elle savait que sa mère avait dû voir la nouvelle de son divorce avec Zac.

Il y a eu un long silence à l'autre bout du fil, et après un long moment, sa mère a dit : « Patty, si tu te sens triste, dis-le-moi. Ne garde pas tous tes soucis pour toi. Cela ne fera que te faire te sentir encore plus mal. »