Je serre le poing sous la table.
- Bon et si tu arrêtais de vouloir sauter tout ce qui bouge on pourrait peut-être travailler. Dis-je en avalant une gorgée de café.
- Détends toi. Me dit-il. En même temps, tu as vu le morceau ?
Je regarde ma jolie voisine. Cette robe lui va magnifiquement bien, elle fait ressortir ses rondeurs, sans être vulgaire elle est drôlement sexy. Sur une autre fille, j'aurais trouvé ça moche, ses cheveux sont défaits. Je m'imagine entrain de passer ma main dans ses cheveux, l'allonger là sur une table, remonter sa robe et...
- Vas falloir te calmer. On est là pour parler du business. Lui dis-je pour essayer de reprendre contenance.
Il se secoue la tête et me regarde.
- Bien. Cole dis-je en regardant ce dernier. Où en est la cargaison de Russie ?
- Ne t'en fais pas. Tout est sous contrôle. On devra la recevoir d'ici à quelques semaines.
Les affaires reprennent. Il faut que les gars sachent qui est leur nouveau leader. Spider et moi avons eu l'idée d'organiser une fête pour cela. Cole et Lucas sont d'accord. La fête aura lieu chez moi, je voulais être à l'aise dans un endroit qui m'est familier.
- Tu penses que les russes sont réglos ? lui demande Lucas.
- T'en fais pas, je gère ils savent que nous sommes à cran en ce moment alors ils n'ont pas à me chercher. Au niveau où j'en suis je pourrais bien faire sauter quelques cervelles sans le moindre remord.
Je regarde Cole, il a eu un passé très difficile, sa mère était une proxénète et en plus une junkie. Il s'est quasiment élevé tout seul. Sauf que quand on grandit dans les quartiers dangereux de New-York on doit faire un choix pour sa survie. Alors Cole a fait le choix que tout adolescent de douze ans aurait fait pour survivre. Il a rejoint un gang.
Il a commencé comme dealer à douze ans, cette vie il la vit depuis toujours. Des choses pas bien il en a déjà fait des tonnes. On est tous confrontés souvent à se salir les mains.
Mais c'est un gars bien, qui est devenu mon ami au fil du temps. Mais ces derniers temps il est tracassé par quelque chose nous le voyons tous. J'en envie qu'il m'en parle mais je ne peux pas l'y forcer non plus. Quand il aura besoin de moi, il viendra me voir. Puis Spider change de sujet et nous parlons de la fête de ce soir.
- Je peux inviter des nanas ? Me demande t'il. Allez vieux ! Ça fait combien de temps que tu t'es pas couché sur de bons et gros nichons ? Me demande t'il en mimant une énorme poitrine.
Bon d'accord vas-y. Lucas et lui se tapent dans la main en rigolant. Nous continuons à parler de tout et de rien quand mon regard se pose sur elle. Elle discute avec un client. Ils ont l'air un peu trop familier à mon goût. Elle devrait juste se contenter de servir et de se barrer y'a pas à discuter comme ça avec les clients. Et ça se voit en plus que ce salaud veut se la faire, suffit juste de voir son regard. Je me rends soudain compte que j'accorde trop d'importance à cette nana. Que Spider ramène donc des filles je me ferai un plaisir de les sauter et une fois cela fait, cette jolie blondinette, sa voix douce, sa peau laiteuse et son regard transperçant disparaîtront de ma tête. Je finis ma tasse et je dis au revoir aux gars.
- Où vas-tu ? Me demande Cole. Bien que je n'ai aucune explication à les rendre. Je lui réponds quand même.
- Je vais saluer mon passé. Puis je me lève et je sors. Je prends ma voiture et fonce dans l'Upper East Side. Spider a pu réunir des informations sur elle, je sais notamment qu'elle a ouvert une boutique tout près de chez elle.
Ça a toujours été son rêve, elle désirait avoir sa propre marque. Je m'arrête chez un fleuriste et commande des fleurs de lys, ses préférées. Je les fais mettre joliment dans un vase, avec un message d'amour. Plus de haine que d'amour. << Bonjour ma coccinelle. Je t'ai manqué ?>>. Je fais livrer les fleurs à sa boutique certain qu'elle y sera. Je démarre ma voiture, et je continue mon chemin jusqu'à la boutique.
Une fois sur place, je prends place dans un café terrasse juste en face de celle-ci. Je ne veux rien manquer du spectacle. Je déplie mon journal et attends le livreur de fleurs. J'allume une cigarette, mauvaise habitude que j'ai prise en prison. Quinze minutes plus tard, je vois la fourgonnette avec l'enseigne du fleuriste chez qui j'ai pris des fleurs .
Je souris diaboliquement, je n'aurais manqué ce spectacle pour rien au monde. Une vendeuse vient ouvrir la porte à mon livreur, elle veut prendre le bouquet mais je lui ai demandé de lui remettre le bouquet en main propre. Je vois la vendeuse entrer dans une pièce et ressortir quelques instants plus tard. Deux minutes après, la même porte s'ouvre et là je la vois. Katie.
Elle sourit. Elle est sublime, elle porte une robe rouge élégante et sexy, sa crinière noire est retenue par un chignon, elle ferait bander n'importe qui. Mais moi, plus du tout. Je sais bien ce qui se cache derrière tout ce glamour et ce sourire de façade.
Une femme vénale et cupide et surtout la meurtrière de ma sœur. Je la vois discuter avec le livreur qui lui donne le bouquet, elle le prend et signe. Le livreur s'en va. Je vois ses vendeuses venir la féliciter sans doute elles l'envie d'avoir un mari aussi gentil. Je rigole et aspire une bouffée de nicotine, le moment que j'attends arrive.
Elle dépose le bouquet sur la table en souriant et ouvre le petit mot. Je vois son visage se décomposer. Le sourire s'efface pour laisser place à de la terreur. Elle laisse tomber la carte, je vois ses mains trembler d'ici. Elle se saisit du bouquet et le jette par terre. Le pauvre vase se brise en milles morceaux et ses vendeuses la regardent avec étonnement.
Elle sait que c'est moi. Quand nous étions ensemble, j'avais l'habitude de lui faire parvenir ce genre de bouquet avec un petit mot d'amour. C'était notre truc à nous. Des lys encore et toujours pour le plus bel insecte toi ma coccinelle. Elle lance des regards apeurés dans la rue, de là où je me trouve elle ne peut pas me voir. Toute sa belle façade s'est écroulée, je vais la toucher où ça fait mal. Elle se dirige vers l'arrière boutique sûrement pour appeler Stanley et moi je me lève. J'ai autre chose à faire.
Spider m'a aussi dit où fréquente le fils de Katie et de Stanley. Oui, ils ont eu une liaison. Je ne sais pas combien de temps elle a duré, je n'aurais pas été capable de le supporter. Il est dans une école privée du coin, il faut que je m'arrange pour lui parler parce que je suis sûr qu'il doit avoir un chauffeur.
J'arrive pile à la sortie des classes. Je me gare dans un coin, je regarde les élèves sortir. Je sors de la voiture et me dirige vers le portail, je l'aperçois. Un petit garçon de dix ans, avec de magnifiques yeux marrons, il ressemble beaucoup à Stan à son âge. Il sort avec ses camarades avec qui il discute. Je me dirige vers eux, je fais mine de manipuler mon portable et je le bouscule.
- Eh petit ! Je suis vraiment désolé. Je me baisse à son niveau pour l'aider à se relever.
- Ça va monsieur. C'est pas grave. Me répond-il.
- Je m'appelle Brad.
- Conrad.
- Tu me rappelles beaucoup un ami. Nous étions ensemble au FBI. Il s'appelle Stanley Newton.
Le gamin sourit ravi. Mon plan se passe comme prévu.
- Oh ! Mais c'est mon père me dit-il tout fier.
- Sans rire, je me disais bien que tu lui ressemblais.
- Ah oui ? C'est cool de rencontrer des amis de papa. Mais il ne m'a jamais parlé de toi.
- C'est parce que ça fait très longtemps que nous ne nous sommes pas vus. Onze ans je dirais.
Il regarde derrière lui, je me retourne et je vois des hommes en costumes qui se dirigent vers nous.
- Il faut que j'y aille me dit le petit en observant ma casquette avec envie.
- D'accord. Je retire ma casquette et la lui pose sur la tête.
- Je ne peux pas accepter me dit-il gêné.
- Mais si. Elle te va tellement bien. Regarde elle est signée par Teddy Freeman.
Je vois les yeux du petit garçon briller. Et si jamais ton papa te demande, tu diras que c'est de moi et il en sera ravi. Le bambin semble ravi. Je lui dis au revoir et je m'en vais. Tout se passe comme prévu.
Je veux qu'il sache que je suis là. Je suis revenu pour lui. Je veux le rendre dingue, il sera dingue de savoir que je peux m'approcher de sa famille sans qu'il n'y puisse rien. Je rigole rien qu'à penser à sa tête quand il le saura. Je l'imagine arracher la casquette de la tête du petit. Je monte dans ma voiture et démarre avec l'adrénaline pulsant dans mes oreilles. La traque peut enfin commencer.