Mais cette dernière ne l'écoutait même pas car elle prit ses jambes à son coup après avoir ramassé son sac qui était tombé par terre. Elle courut pour ouvrir la porte et s'enfuit à toute vitesse.
- Attends Dieyna, s'il te plait je...
Ahmadou était devant le pas de sa porte, il n'avait pas pu retenir Dieyna et en cet instant il se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour qu'il fasse ce qu'il venait de faire. Avec ce qui vient de se passer il pouvait être sûr qu'elle n'aurait même plus envie de le voir. Mais il se persuada que c'était parce qu'il n'aurait jamais vraiment pas pu se retenir , il voyait tellement d'innocence dans son regard. Il avait tout de suite voulu la prendre dans ses bras, la protéger quand l'irréparable se produisit. D'habitude il savait comment se maîtriser devant les femmes mais là c'était tout à fait différent. Il se surprit à se demander ce qu'elle allait penser de lui après ce qui venait de se passer tout à l'heure. Néanmoins il se rassura qu'il n'y avait nullement de quoi s'inquiéter de la sorte, tout en de promettant de se racheter par tous les moyens. De toutes les façons c'était lui Ahmadou Ndao, et il obtenait toujours ce qu'il voulait.
Il suffisait tout simplement d'établir le plan adéquat et cela il savait très bien s'y prendre et sans aucun problème.
Mais il fallait d'abord qu'elle est à nouveau confiance en lui ce qui n'était pas du tout gagné. Mais évidement il saurait bien comment s'y prendre.
Pendant ce temps Dieyna était dans la rue entrain de courir comme une forcenée. A vrai dire elle ne savait même pas où elle allait en ce moment, ni là où elle se trouvait d'ailleurs, ni même comment elle avait fait pour atterrir à cet endroit. Elle se baissa pour voir qu'elle ne portait même plus de chaussures, elle avait dû les laisser quelque part en courant. Elle comprenait mieux pourquoi les gens la regardaient bizarrement comme ça. Une voiture avait même failli l'écraser durant sa course effrénée.
Elle s'arrêta un instant de courir pour s'asseoir à même le sol tout en se demandant ce qui lui arrivait. Elle ne pouvait même pas expliquer ce qui lui avait pris de courir comme ça dans la rue. Ahmadou avait certainement dû la prendre pour une folle ou pour une fille coincée. Car oui c'est ce que tout le monde pensait d'elle, Raky ne le lui disait pas directement mais Dieyna savait que c'est ce qu'elle pensait elle aussi.
Et c'était triste mais malheureusement elle n'y pouvait rien, elle était comme ça et n'en ai pas honte du tout. Au collège, quand un garçon lui faisait une déclaration d'amour, la jeune fille préférait fuir plutôt que de lui répondre. Cela était très dur de vouloir ressentir des choses dont on avait en même temps peur, elle avait peur de ce sentiment qu'elle ne voulait pas prononcer et qui était l'amour. A force de se faire des films dans la tête et se disant que personne ne voudrait d'une fille comme elle, elle avait créé un mur entre elles et les autres. Un mur qu'il était difficile de briser dû à sa dureté et à sa résistance.
Mais désormais elle avait fermement décidé de changer et de prendre sa vie en main, elle se dit qu'elle allait essayer de donner sa chance au premier homme qui daignerait lui faire des avances cette fois ci. Enfin, s'il existait encore, vu qu'ils la fuyaient tous.
Après cette nouvelle résolution , elle leva la tête pour se rendre compte de l'obscurité qu'il y avait là où elle se trouvait. Il devait se faire tard apparemment , elle se leva donc d'un coup et décida de rentrer chez elle. Son téléphone était éteint, elle ne pouvait donc pas savoir quelle heure il faisait.
Comme elle aurait pu s'en douter, ses parents se faisaient un sang d'encre à son sujet. Ils essayaient par tous les moyens de s'informer auprès de toutes leurs connaissances.
Sa mère Anta était elle aussi très inquiète et n'arrêtait pas d'appeler tous ses contacts pour savoir si Dieynaba ne s'y était pas rendue.
- Oui merci Ahmadou, oui je te tiendrais au courant.
C'était El Hadj le père de Dieyna qui venait de raccrocher d'avec Ahmadou au téléphone. C'était normal parce qu'il s'inquiétait pour Dieyna, elle devait rentrer depuis bientôt deux heures. Mais là toujours rien, aucun signe de vie. Il l'avait appelé en vain pour savoir où est ce qu'elle était mais il n'arrêtait pas de tomber sur sa boite vocale.
C'est pourquoi il d'ailleurs décidé d'appeler ce dernier pour lui demander si sa fille avait bien quitté son domicile. Et il lui avait assuré qu'elle était partie depuis bien longtemps. Il était là à se demander où est ce qu'elle pouvait bien être jusqu'à cette heure aussi tardive de la nuit.
L'inquiétude fit place à de la colère tout d'un coup car ce n'était pas dans ses habitudes de rentrer aussi tard. En tout cas il attendait d'un pas ferme des explications claires et limpides de la part de Dieynaba.
El Hadj fût interrompu de ses pensées parce que quelqu'un sonnait à la porte, il accourut pour voir qui c'était tout en espérant au fond de lui que ce soit sa fille.
Et Dieu merci c'était Dieyna qui se tenait au pas de la porte d'entrée, même si elle était totalement méconnaissable. On aurait dirait qu'elle s'était battue ou autre chose dans le genre. En tout cas elle était bel et bien là, il n'y avait donc plus à s'inquiéter de quoi que ce soit. Il l'accueillit avec un plateau de questions auxquelles elle fût incapable de répondre.
- Mais où était tu bon sang Dieyna! Ta mère et moi te cherchons depuis.
- Anta!! elle est là! Dit-il pour informer sa mère et aussi la rassurer
Il se retourna ensuite vers sa fille, toujours avec plein de questions à lui poser.
- Et qu'est ce qui t'es arrivé ? tu n'as pas l'air bien. Je t'ai appelé plus de 25 fois Dieyna. Tu pense qu'à mon âge, je peux encore supporter que tu me fasse peur à ce point? Ta mère et étions morts de peur.
Anta accourut pour accueillir sa fille et aussi stopper El Hadj dans sa lancée. Dieynaba elle, était toujours là devant la porte la tête baissée ne savant absolument pas quoi dire.
- Oh Laisse là El Hadj, tu ne vois pas qu'elle est fatiguée ? Bon viens là ma chérie, tu vas prendre un bon bain, te reposer et venir dîner, d'accord ?
Elle daigna enfin parler quand sa mère arriva pour la rassurer.
- Oui maman, j'y vais fit-elle avant de monter dans sa chambre. Mais elle entendit bien la dernière phrase que lui lança père toujours furieux contre elle
Moi : Ne crois pas que ça s'arrête là, tu me dois des explications demain ! dit-il avant de se diriger lui aussi vers sa chambre suivi de sa femme.
Dieyna était à présent sous la douche depuis presque une heure de temps, c'était tellement relaxant ces gouttes d'eau qui tombent sur mon corps , lui permettant de se noyer dans ce son qu'elles produisaient dès qu'elle entraient en contact avec le sol carrelé des toilettes. Cela lui permettait d'oublier un peu cette rude journée qu'elle venait de passer.
Mais le fait de tourner le robinet pour fermer la chasse la ramena tout de suite à cette dure réalité de la vie,car en même temps elle devrait penser à une explication valable à donner à son papa. Il est peut être très gentil mais il ne supporte pas qu'on le prenne pour un idiot. Elle ne pouvait donc pas me permettre de lui dire du n'importe quoi comme justification. Mais elle n'osait pas non plus lui dire ce qui s'était réellement passé, elle ne pourrait même pas le regarder en face.
Mais elle se rassura en se disant qu'elle avait jusqu'au lendemain dans l'après-midi pour trouver une justification digne de ce nom, elle avait donc largement le temps d'y penser. Elle ne tarda pas à tomber dans les bras de Morphée. Elle avait un mal de tête atroce et cela ne se calmerait que si elle s'endormait.
Alors qu'elle était dans un profond sommeil, elle fût réveillée par son téléphone qui vibrait sur la commode juste à coté du lit. Elle l'avait branché hier avant de se coucher car la batterie était complètement à plat. Elle jeta un rapide coup d'œil à l'heure et il faisait 03H55. Elle se rendit compte qu'elle avait dormi pendant assez longtemps car son ventre commençait à crier famine. Elle voulut s'enquérir de la raison pour laquelle son téléphone vibrait tout à l'heure, aussi le déverrouilla t-elle. Il s'agissait d'un message d'un numéro qu'elle ne connaissait pas et qu'elle n'avait pas reçu plus tôt certainement à cause du portable qui était éteint ou au réseau car l'heure de réception était aux environs de 20 heures.
"Pardonne moi Dieyna, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris et je suis vraiment désolé. J'espère que tu vas bien et que tu es bien arrivée chez toi. Je te promets que ça ne se reproduira plus. Bonne nuit. Ahmadou"
Elle sut automatiquement l'expéditeur de ce message, celui là elle l'avait même oublié, mais tout ceci c'était à cause de lui.Mais elle décida quand même de lui répondre pour le rassurer un peu et paraître courtoise "Oui je suis bien arrivée merci et oublions cet incident. Bonne nuit."
Elle refermai son téléphone et descendit pour grignoter quelque chose dans la cuisine. Et c'est là qu'elle entendit son père et sa mère se disputer dans la cuisine. Cela était quelque chose d'assez inhabituel, ces deux là ne se disputaient jamais, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Dieyna les surnommait le couple parfait. Mais là c'était quand même différent, en plus elle entendait son papa qui haussait le ton ce qui n'était guère dans ses habitudes.
Elle décida de se rapprocher pour voir ce que c'était tout en se persuadant que c'était ses oreilles et son cerveau qui lui jouaient des tours dû à la faim qui la tenaillait. Mais cette fois ci elle en fût plus que convaincue quand elle entendit les dernières paroles de son père.
- Tu ne penses pas qu'on lui a assez menti, comme ça ? Tu devrais peut être dire à Dieyna que....
- Me dire quoi ? qu'est-ce que tu dois me dire maman ?
Anta et son mari sursautèrent en entendant la voix de leur fille Dieynaba. Elle se demanda depuis combien de temps sa fille était là, devant la porte de la cuisine à les écouter. Elle s'inquiéta sur le fait qu'elle ait entendu toute la conversation qu'elle venait d'avoir avec El Hadj. Mais elle essaya du mieux qu'elle pouvait de masquer ses craintes, en répondant à sa fille.
- Quoi ? Non je n'ai rien à te dire voyons ! ton père ne faisait pas allusion à toi
Son mari qui était lui devenu impassible depuis l'intervention de Dieyna, décida enfin de prendre la parole afin de venir au secours de sa femme.
- Euh oui oui tout à fait ma chérie, ne t'inquiète pas, cela n'a rien à voir avec toi !
Elle les regarda tous les deux, quelque peu convaincue de ce qu'elle venait d'entendre puis leur répondit.
- Ok alors, je vais me recoucher moi, bonne nuit papa et bonne nuit maman
Il se précipitèrent pour lui répondre en chœur : Bonne nuit chérie !
Les craintes de Anta furent dissoutes tout d'un coup mais elle n'était pas très rassurée par rapport à ce qui venait de se passer et elle ne tarda pas à en faire part à son époux.
- Ça nous apprendra à discuter dans notre chambre dis-elle en traçant son chemin pour se diriger vers leur chambre. Et il la suivit lui aussi mais elle ne lui adressa plus la parole et se coucha dès qu'elle arriva dans la chambre. Elle prit le soin d'éteindre sa lampe de chevet faisant semblant de dormir mais elle n'y arrivait tout simplement pas.
Ce que El Hadj lui avait dit lui avait beaucoup fait réfléchir, mais elle ne pouvait pas leur révéler ce lourd secret. Ce secret elle le gardait enfoui au plus profond de son cœur depuis des années et des années pour ne pas dire des décennies. Alors ce ne serait pas maintenant qu'elle allait le révéler au monde. Elle avait tout fait pour que cela reste inconnu pendant tout ce temps.Elle ne pouvait pas faire tomber tout ce château de cartes qu'elle avait pris le temps de minutieusement construire tout de même. Elle s'avoua qu'elle avait commis une erreur et n'importe qui en commettait d'ailleurs, mais elle avait réussi à se racheter , du moins elle le croyait très fort.
Anta faisait tout pour rendre sa famille heureuse. E ses enfants sont tous tant qu'ils étaient, étaient comblés, alors elle osait penser que cela suffisait largement. Mais malheureusement elle ne pouvait s'empêcher d'y penser surtout quand je suis seule. Cependant elle essayait de ne rien laisser paraître.
Mais pourrait-elle tenir encore longtemps ? C'est la question qu'elle n'arrêtait de se poser, avec cette chose qui la rongeait de plus en plus et de jour en jour. Quoi qu'il en soit elle se dit qu'elle essaierait de trouver une solution à cela avant que ça ne dégénère et qu'elle ne soit plus en mesure de tout gérer.
La gravité de la chose étant que même son propre mari ignorait ce lourd secret, mes enfants aussi. Son aînée Khadija elle, elle était au courant mais elle l'avait su par pur accident. Mais cette dernière ne serait pas un obstacle pour sa mère vu qu'elle vivait à l'étranger avec son mari, elle n'allait pas du tout la gêner, étant trop occupée à prendre soin de sa petite famille.
Moussa et Ahmed, ils étaient encore des enfants, et elle savait qu'elle risquait de les perturber si jamais elle leur avouait cela. Et ça lui fendait énormément le cœur quand ils lui lancent leur regards innocents, elle avait très mal. Parfois même elle se surprenait à se demander quel genre de mère est ce qu'elle était pour pouvoir infliger cela à sa famille.
Alors que sa femme était couchée près de lui, El Hadj lui aussi ne pouvait s'endormir aussi facilement. Elle lui tournait certes le dos , mais il était persuadé qu'elle ne dormait pas. Il aurait tellement voulu la prendre dans ses bras, la serrer très fort, la rassurer, mais elle le fuyait tout bonnement.
Il ne savait pas pourquoi mais depuis la naissance de Dieyna, son épouse avait complètement changé. Elle se braquait pour un oui ou pour un non, elle ne se confiait plus à lui et elle faisait tout pour l'éviter. Il passait le plus clair de son temps à se demander ce qui avait pu se passer entre eux ? comment en étaient-ils arrivés là sa femme et lui ?
Cette femme était pleine de vie avant, toute joyeuse et El Hadj l'aimait profondément et c'était toujours le cas mais il n'arrivait plus à la comprendre. Elle ne supportait même plus que je la touche, quand elle sort de la maison pour aller travailler, elle faisait tout pour rentrer assez tard pour ne pas avoir à l'affronter pendant la journée.
Mais cette nuit elle lui avait dit quelque chose qui lui travaillait l'esprit depuis lors.
Ils étaient tous les deux dans la cuisine en train de discuter de tout et de rien, ce qui arrivait rarement ces temps ci d'ailleurs. Et il avoue que cela lui avait énormément manqué, la voir sourire devant ses blagues ou quand ils se racontaient leurs souvenirs.
Ils discutaient donc tranquillement dans la cuisine quand il a évoqué la naissance de Dieyna et là elle s'est tue et son mari a vu dans son regard quelque chose qu'il n'est pas parvenu à déchiffrer, mais après y avoir repensé il fût convaincu que c'était de la tristesse, de l'amertume. Et ensuite elle lui a dit quelque chose qu'il n'oubliera jamais..
- Pardonne moi El Hadj !
- Mais pourquoi donc me dis tu ça ? que se passe t-il ma chérie ?
- Je ne peux encore rien te dire maintenant, sache juste que je suis désolée
Et elle se jeta sur son époux en pleurs. El Hadj essayait tant bien que mal de la consoler mais à cet instant précis il ne comprenais plus rien de ce que sa femme lui disait. Et c'est ce qu'il voulait plus que tout, comprendre et pouvoir à son tour l'aider comme elle avait toujours su le faire pendant toutes ces années de mariage.
- Parles moi Anta, dis moi ce qui ne va pas et ensemble nous essayerons de le résoudre
Mais cette dernière semblait être déterminée à ne rien lui dire en ce moment. Il se résigna donc en entendant les dernières paroles qu'elle lui dit
- El Hadj, tout ce que je peux te dire pour le moment c'est que......
- Je ne peux encore rien te dire maintenant, sache juste que je suis désolée
Et elle se jeta sur son époux en pleurs. El Hadj essayait tant bien que mal de la consoler mais à cet instant précis il ne comprenais plus rien de ce que sa femme lui disait. Et c'est ce qu'il voulait plus que tout, comprendre et pouvoir à son tour l'aider comme elle avait toujours su le faire pendant toutes ces années de mariage.
- Réponds moi Anta, je t'en prie ma chérie. Tu ne vois pas à quel point c'est dur pour moi de te voir souffrir comme cela sans pouvoir rien faire ?
Mais cette dernière semblait être déterminée à ne rien lui dire en ce moment. Il se résigna donc en entendant les dernières paroles qu'elle lui dit
- El Hadj, tout ce que je peux te dire pour le moment c'est que je suis désolée pour tout
Cependant c'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de vouloir en savoir plus. Aussi continua de lui poser des questions espérant peut-être qu'il pourrait la pousser à bout et qu'elle avouera.
- Parle moi Anta, dis moi ce qui ne va pas et ensemble nous essayerons de le résoudre
- El Hadj, tout ce que je peux te dire pour le moment c'est que je ne suis peut être pas celle que tu crois et tu le saura bientôt
- Mais de quoi parle tu donc ? Pourquoi est ce que tu me dis cela et pourquoi est ce que tu t'excuse de la sorte ?
- Cela te concerne toi et Dieyna El Hadj, mais je ne peux encore vous le révéler mais c'est pour bientôt. Fais moi confiance et sois patient.
- Anta, tu me fais peur là , qu' y a-t-il mon amour?
- Ce secret, El Hadj, je l'ai gardé pendant des années et des années et tu ne t'en es jamais aperçu
Et là cela semblait être la goutte de trop et aussi celle qui a fait déborder le vase. Il ne pouvait supporter ce qu'il venait d'entendre, sa femme lui mentait depuis des années et des années, cela était juste inconcevable pour El Hadj.
- Des années ? Tu te rends compte ? tu nous cache des choses à moi et à ma fille depuis des années ? Tu ne pense pas qu'on lui a assez menti, comme ça ? Même pas à moi mais tu devrais peut être dire à Dieyna que....
- Me dire quoi ? qu'est ce que tu dois me dire maman ?
Et c'est là que Dieyna était arrivée, ils n'avaient donc pas pu terminer leur discussion de peur d'éveiller d'autres soupçons.
Dieynaba s'était retirée elle aussi et avait aussi tant bien que mal de s'endormir malgré ce qu'elle venait d'entendre. Elle était certes peu convaincue par ce que lui avait dit ses parents mais elle n'en fit pas cas car demain serait un autre jour.
Lendemain elle se réveilla plus que sereine et se dit qu'elle allait essayer d'oublier tout ce qui s'était passé ces derniers jours et qui lui taraudait l'esprit sans cesse. Elle se leva donc pour aller prendre sa douche, elle avait école et elle ne voulait pas y arriver en retard.
Sous la douche, elle repensait à comment elle allait faire pour regarder Ahmadou en face aujourd'hui ? Comment est ce qu'elle allait devoir se comporter ? Qu'est ce qu'il allait penser d'une fille comme elle ? Tant de questions qui lui traversaient l'esprit et auxquelles elle n'avait aucune réponse. Mais elle se dit qu'elle prendrait le temps d'y repenser à son retour, C'était la meilleure chose à faire.
Comme elle se l'était promis, Dieyna avait décidé de donner sa chance au premier garçon qui lui ferait la cour, elle choisit de s'y mettre donc pour ne pas les déplaire. En plus de ça, elle avait tous les atouts nécessaires, une vraie sénégalaise, Dieynaba l'était. Elle était très belle et en plus avait des formes là où il fallait, il ne reste plus qu'à ajouter un peu d'artifices pour avoir la totale.
Pour commencer cette transformation, elle se mettrai donc un peu de maquillage désormais.
Elle prit la trousse de maquillage que lui avait offerte Raky à son dernier anniversaire et qu'elle n'avait presque jamais utilisé et il était temps. Elle s'appliqua du rouge à lèvres de la célèbre marque de makeup Mac, un peu d'eye-liner, du mascara et le tour était joué. Elle n'arrivait même plus à se reconnaître , il faut croire que le maquillage savait faire des miracles.
Après tout ceci, elle opta pour un sac à main noir assorti à sa robe noire et blanche, des compensées noires, un beau petit collier et c'était fini, elle était prête.
Dieyna sortit de la maison en courant, pourvu qu'elle n'arrive pas en retard se disait-elle. Elle déteste vraiment arriver en cours après les autres, et elle avait ses raisons car tout le monde la regarderait à ton arrivée et cela était vraiment gênant, surtout pour elle qui n'aimait pas être remarquée.
Elle arriva devant la porte de la classe en courant et malheureusement ce qu'elle craignait se produisit. Comme elle l'avait prédit il y avait 62 yeux braqués sur elle en cet instant à savoir les 30 étudiants et aussi le professeur. Et elle ne supportait vraiment pas ça, mais malgré tout elle marcha tranquillement et arriva à sa table sans aucun problème heureusement pour elle. Elle ne sais pas ce qu'elle aurait fait si elle avait trébuché devant tout le monde, la honte internationale. Ce nouveau changement de look avait un prix plutôt cher à payer, et à ce rythme elle pouvait être sure qu'elle ne viendrait plus jamais à l'heure.
A l'heure de la pause, Dieynaba remarqua que les gens n'arrêtaient pas de se retourner pour la regarder, et elle se demande pourquoi. Quand cela lui revint à l'esprit, c'était probablement dû au maquillage inhabituel qu'elle avait fait vu que d'habitude elle ne mettait que du gloss sur ses lèvres.
-Tu es très belle aujourd'hui !
Elle sursauta pour voir que c'était Mouhamed derrière et qu'il s'adressa à elle.
-Oh désolé de t'avoir fait peur dit-il
Il ignora cette dernière phrase pour répondre à son compliment tout en ironisant.
-Merci pour le compliment, ça veut dire que les autres jours je suis moche ?
- Non pas du tout ma princesse ! C'est juste que c'est beaucoup mieux ce matin
Mouha l'appelait affectueusement sa princesse, et elle trouvait cela trop adorable. Ils étaient encore en train de discuter de choses et d'autres quand ils furent interrompus par une voix.
-Je ne dérange pas j'espère ?
Il s'agissait de Rabia, une nouvelle amie que Dieyna s'était suis faite. Cette dernière était moitié Sénégalaise et moitié Mauritanienne. Dieyna et Mouha l'adoraient trop cette fille et elle le leur rendait bien. C'est leur complice , un peu folle mais ils l'aiment comme ça quand même. Ensemble ils se disaient qu'ils formaient le groupe des trois bataillons tellement ils étaient unis.
-Mais non voyons ! lui dit sa copine Dieyna
-Vous savez je n'aimerai surtout pas interrompre la discussion des 2 tourtereaux
-T'es folle toi, dis Mouhamed en rigolant, bon je vous laisse entre filles.
Après le départ de Mouha, Rabia voulut taquiner un peu son amie avec ses questions.
-Hummm !! ma copine raconte ! quelle mouche t'a piqué même ?
-Mais de quoi tu parles toi ? répondit l'intéressée un sourire en coin
-Cette transformation, tu ne vois pas comment Mouhamed te dévore des yeux ?
Rabia savait être très directe quand elle le voulait, elle prenait pas de gants quand elle avait quelque chose à dire. Et c'était d'ailleurs une des qualités que Dieynaba appréciait le plus chez elle.
-Mais non tu te fais des idées Rabia
-Ouais ouais c'est ce qu'on verra lui lança-t-elle avant de retourner à sa place puisque le deuxième enseignant devait arriver arriver d'une minute à l'autre.
C'état la fin de la pause et Mouhamed revint comme d'habitude s'asseoir à coté de Dieynaba.
Deux heures de temps après c'était la fin du cours et aussi de la journée. Pendant qu'elle était en train de ranger ses affaires quand Mouhamed l'interpella
-Euh Dieyna, j'aimerai qu'on discute ce soir si t'es libre bien sur
-OK il n'y a pas de souci pour cela
-Tu préférerais que je vienne te prendre ou que je t'appelle pour qu'on discute ?
-Euh, je ne sais pas, je te dirai d'ici ce soir inchallah
-ok a plus, bye
-bye Mouha
En route vers la maison, tout en conduisant sa voiture elle se rappela qu'elle avait complètement oublié qu'elle aurait cours avec Ahmadou ce soir. Elle décida qu'elle allait en profiter pour mettre les choses au clair entre eux deux.
Arrivée chez elle que ni son papa ni sa maman n'étaient encore là. Elle monta vite fait prendre sa douche, son déjeuner et en profita pour faire une petite sieste. Elle se réveilla vers 16 heures et demi parce qu'il y avait son téléphone qui vibrait près de son oreiller. C'était un message de Mouha certainement pour lui rappeler sa décision.