Quelle surprise pour lui, quand après avoir fini sa tirade, la Kinnari si pleine d'amour le gifla lui disant qu'il ne méritait pas d'être un Kinnara et qu'elle espérait de tout cœur qu'il ferait partie des solitaires.
- Et moi donc, fut sa seule réponse.
Furieuse, la Kinnari partit... avant de revenir trente secondes plus tard pour lui voler un baiser. Il n'était pas du tout prêt pour ça, qui aurait pu l'être ? La Kinnara était tellement énervée qu'elle le gifla à nouveau.
- Ce n'est pas ma faute, dit-il.
- Tu es tellement réfractaire que tu as fait en sorte que ça ne marche pas ! cria-t-elle avant de s'en aller pour de bon.
Alors qu'ilétait sur le chemin du retour, il se mit à réfléchir. Était-ce vraiment de sa faute ? La seule chose dont il était sûr était qu'ilne voulait pas être le jouet ou l'outil d'un dieu pour aider des humains...
- J'espère quand même que ça s'est mieux passé pour Aï, dit-il avant d'arriver à leur endroit.
Mais il resta la bouche ouverte quand il arriva sous l'arbre... Il était déjà là... et l'attendait.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il.
- Ben, je t'attends, j'ai bien cru que tu ne reviendrais pas...
- Moi ? C'est moi qui pensais que tu ne reviendrais pas. Que tu trouverais ta paire et que tu irais droit sur Terre.
- Euh, pas vraiment.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Rien... Elle n'a même pas pu attendre cinq minutes avant de m'embrasser et ce baiser était juste étrange. Je pensais qu'on était là pour apprendre les choses de l'amour mais à part si l'amour est bizarre, je n'ai rien appris... Alors je me dis que c'est sûrement mieux pour moi de rester là.
- Je suis désolé pour toi.
- Tu n'as pas à l'être, et toi c'était comment ?
- Horrible, je suis sûr que tu vas te moquer de moi si je te raconte.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Elle m'a giflé.
- Quoi ?
- Deux fois...
- QUOI ?
Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.
- Est-ce qu'elle t'a fait mal ? demanda Aï en passant délicatement ses doigts sur ses joues.
- Non, c'est juste que je ne m'attendais pas à ce que l'amour soit aussi douloureux...
À nouveau, ils éclatèrent de rire si fort qu'ils finirent dans les bras l'un de l'autre pour ne pas tomber. Une fois l'euphorie passée, ils se retrouvèrent assis par terre et il commença à réfléchir.
- Elle m'a dit que c'était de ma faute si ça n'avait pas marché car je n'y croyais pas. Tu penses que c'est possible ?
- Je ne sais pas, je pense que si vous étiez fait pour être ensemble, vous auriez dû ressentir quelque chose, c'était ça la règle.
- Tu dois avoir raison... Les règles, les règles, les règles... Tu aimes vraiment ça.
- C'est la seule chose sur laquelle tu peux compter, répondit Aï.
- Tu es sûr ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Peut être que tu pourrais compter sur qui tu es, ce que tu ressens ou encore ce dont tu as envie ?
Il prit un peu de temps pour réfléchir.
- Ce que je ressens ?
- Oui, qu'est-ce que tu as ressenti quand elle t'a embrassé ?
- Je t'ai déjà dit, c'était juste bizarre.
- Bizarre comment ?
- Bizarre comme si ce n'était pas la personne avec qui je voulais partager ce moment... répondit Aï, en regardant ses pieds.
- C'est sûr, tu ne savais rien d'elle. Qui voudrait échanger sa salive avec un inconnu...
- Tu ne comprends pas.
- Comprendre quoi ? demanda-t-il intrigué.
- Rien, répondit son ami énervé.
Aï se leva et lui tourna le dos, prétextant qu'il voulait retourner sous l'arbre... En fait, il se sentait rougir à nouveau et ne voulait pas le montrer.
Il se leva aussi, courut vers son ami, attrapa son poignet et l'obligea à se retourner pour lui faire face. Il mit une main derrière sa nuque et l'autre sur sa hanche.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Aï sous le choc.
- Je pense que tu le sais déjà même si tu ne peux pas le dire.
D'un seul geste, il obligea Aï à se rapprocher et le regardant dans les yeux, il approcha ses lèvres. Le cœur d'Aï battait la chamade à un point qu'il n'arrivait plus à se rappeler comment respirer. Il pensait vraiment qu'il allait s'évanouir, mais plus il se rapprochait et plus sa résistance diminuait. Aï était hypnotisé par ses lèvres... Comment leur dire non ?
Il embrassa la lèvre inférieure d'Aï doucement... et instantanément ils se sentirent connectés de la même manière qu'ils étaient reliés à la nature. Ils pouvaient deviner les envies et les désirs l'un de l'autre. Ce doux baiser de présentation ne tarda pas à se transformer en un baiser sulfureux, chacun mordant presque l'autre.
Aucun des deux Kinnaras ne voulait que ce moment s'arrête. C'est pourquoi dès qu'Aï ouvrit la bouche pour gémir, iln'hésita pas et engouffra sa langue à la recherche de son alter ego. Quand illa trouva, ce fut à son tour de gémir. Comment aurait-il pu imaginer expérimenter une sensation aussi forte ? Leurs corps étaient littéralement collés. Leur baiser s'intensifia à nouveau... Une vague de chaleur s'empara alors d'eux... Même nus, ils irradiaient et plus que de la chaleur ; ils étaient tous les deux excités.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il en regardant leurs mini membres.
- Comment je pourrais le savoir ?
- Tu penses qu'on est une paire ? demanda Aï.
- Tu as encore un doute ? répondit-il.
- Aucun doute, dit Aï en l'embrassant à nouveau.
À nouveau après un baiser passionné, les deux Kinnaras furent excités.
- Je crois que c'est lié aux baisers, dit Aï.
- Peut-être que c'est ce que Kâma a appelé « relation sexuelle », répondit-il.
- Alors c'est interdit.
- Sûrement, mais n'oublie pas que je peux désormais ressentir tes désirs et cette fois, tu n'as pas envie de suivre les règles... répondit-il.
Et il avait tellement raison. Depuis leur premier baiser, Aï n'était plus capable de réfléchir. Il était pris dans un grand tsunami d'émotions et pas que les siennes. Sa paire avait la capacité de savoir exactement quoi faire pour lui faire du bien.
Il l'empoigna pour être à nouveau collé à lui et l'embrassa mais cette fois ce fut un peu plus brutal. Sa langue goûta chaque recoin de la bouche de son ami devenu amant avant de s'entrelacer avec son alter ego. Pendant ce temps, sa main caressait son dos jusqu'au creux de ses reins.
- Humm, gémit Aï.
Ils étaient toujours excités et devinrent durs comme l'acier avec ce dernier baiser. Avec sa main, il prit les deux membres durs et commença à les frotter l'un contre l'autre.
- Humm, gémit Aï encore plus fort.
- Je sens que ça pourrait être encore meilleur...
- Tu veux ma mort !
- Quelle belle manière de mourir...
Il le poussa contre leur arbre, cet arbre qui a vu leur amitié se développer, voyait maintenant leur amour éclore. Appuyé contre l'arbre, Aï le vit se rapprocher encore et encore, ne lui laissant aucune chance de s'échapper... Il prit à nouveau les deux membres dans sa main.
Ils étaient en symbiose et se frottaient l'un à l'autre... Il n'y avait plus qu'eux sur Himavanta.
Rapidement, Aï fut submergé par toutes ces émotions et finit par lâcher sa semence après une longue contraction abdominale. C'était une sensation incroyable et tout ce qu'il désirait c'était faire connaître cette sensation à la personne qui lui faisait face.
Aï prit donc en charge la suite des opérations... Ils échangèrent de place et il le força à s'appuyer contre l'arbre avant de se mettre à genoux. Il prit le mini membre, plus si mini que ça, dans sa bouche. Il était sûr qu'il allait apprécier...
Il ne pouvait pas s'empêcher de gémir, son cœur était au bord de l'arrêt. Il ne lui fallut d'ailleurs pas plus que quelques mouvements de va-et-vient avant que son ventre ne se contracte et qu'il ne lâche sa semence. Il avait néanmoins pris le temps d'écarter Aï, quelques secondes avant la libération.
Il l'aida ensuite à se relever, ils se sourirent puis s'embrassèrent. Ce dernier baiser était doux, rempli de toutes les émotions qu'ils venaient de partager
- Tu es vraiment ma moitié, mon éternel amant, dit-il.
- Et toi tu seras mon éternel mari, répondit Aï.
Ils s'enlacèrent tendrement.
À ce moment, Kâma apparut :
- Qu'est-ce que vous pensez être en train de faire ?
- Ce que vous avez demandé, nous sommes un couple, répondit-il.
- Je vous ai dit que les Kinnaras devaient s'accoupler au Kinnaris.
- Désolé, mais à aucun moment cela n'a fait partie des règles à suivre, dit Aï.
- Je SUIS celui qui fait les règles ! Et votre couple n'est pas possible, il n'est pas normal, je ne l'autorise pas.
- Mais nous l'avons ressenti, la connexion était vraie, on le sait, dit-il.
- Cette connexion ne peut pas être comparée à celle liant un Kinnara à sa Kinnari !
- Je suis sûr que c'est la même et peut être même est-elle plus forte, ajouta-t-il en prenant la main d'Aï.
- Ah vraiment ? répondit Kâma très en colère.
Les deux secouèrent la tête pour dire oui.
- D'accord, voyons voir à quel point votre lien est fort.
- Comment ?
Kâma prit une grande inspiration pour descendre de sa colère et expliqua :
- On va jouer à un nouveau jeu. Vous aurez sept vies sur Terre. À chaque vie, vous devrez vous retrouver et construire une relation. Si vous ne vous retrouvez pas ne serait-ce que dans une seule vie, l'un de vous reviendra ici et vous vivrez séparés pour l'éternité.
- Comment seront nous que nous nous sommes trouvés l'un l'autre ? demanda-t-il.
- Vous avez été si prompt à goûter aux relations sexuelles, même si c'était interdit... Vous saurez donc après votre première fois ensemble. À ce moment-là, vous vous souviendrez d'Himavanta et de vos autres vies.
Les Kinnaras se regardèrent.
- Tu sais que je te retrouverai toujours, dit-il.
- Je n'ai pas peur, répondit Aï.
- Entendu ! dit Kâma. Commençons tout d'abord par vous trouver un nom. Vous le porterez dans chacune de vos vies.
Kâma fit une pause :
- Tu penses être meilleur que les dieux. Je vais t'appeler Théo, à toi de me montrer le monde tel que tu le vois...
Kâma se tourna alors vers Aï et dit :
- Tu sembles être ce qu'il a de plus précieux. Je vais donc t'appeler Mani.
Théo et Mani se regardèrent.
- Mani, tu seras à tout jamais le joyau de ma vie.
- Je ne t'oublierai jamais Théo.
- Bien sûr que si, vous allez vous oublier l'un l'autre... dit Kâma en soupirant.
Il regarda les deux Kinnaras se sourirent et les interrompit.
- Êtes-vous prêt pour le départ ?
Théo et Mani s'enlacèrent et s'embrassèrent une dernière fois, puis ils firent face à Kâma.
- Nous sommes prêts, répondirent-ils en cœur.
- On se revoit bientôt... dit Kâma, certains que leur couple ne résisterait pas à une seule vie sur Terre