Lorsque nous nous étions rendu sur les lieux, la maison était dans un bordel sans non. Il y avait des morceaux de verres qui jonchaient le sol et la femme présentait une légère coupure au niveau de sa main droite. Mon collègue s'était chargé de parler à son mari et moi à la femme.
Je lui avais demandé si elle souhaitait porter plainte et c'est sans surprise que celle-ci avait refusé. Malheureusement, c'était très courant de nos jours. Elle s'était excusée de nous avoir fait déplacer pour rien et je m'étais empressé de lui répondre « nous ne nous déplaçons jamais pour rien. Le plus souvent, ça permet de calmer la situation et que si elle avait besoin de nous, on viendrait encore s'il le fallait »
Une fois mon rapport terminé, je m'empressais de le rapporter à mon chef d'équipe. Je frappais à la porte de son bureau, mais je n'obtenais aucune réponse. Alors, je le déposais dans la petite boite aux lettres poser devant la porte de son bureau.
Je retournais dans le mien et m'emparais de mon téléphone. Devrais-je lui envoyer un message ? Je ne pense pas qu'Élérina prendrait l'initiative de le faire. Elle aurait bien trop peur de me déranger alors que moi, je n'attendais que ça. Jamais Élérina ne me dérangerait.
« Tu es libre ce soir ? » Et j'appuyais sur l'émoticône envoyer.
Elle répondit immédiatement « oui pourquoi ? »
« Je passe te prendre à 19 heures devant chez toi »
« Comment je dois m'habiller ? »
« Comme tu veux, je t'invite à manger chez moi »
« Ah tu sais cuisiner ? »
« Bien sûr et heureusement d'ailleurs. Sinon, je me ridiculiserais devant une si charmante jeune fille comme toi »
« J'ai hâte de goûter à ta queue »
« Désole... Désolé. C'est le correcteur d'orthographe. Mon Dieu, j'ai honte »
« Du calme, ça m'arrive aussi parfois »
« Je serais prête pour 19 heures »
« J'ai hâte de te revoir »
« Moi aussi. À ce soir »
Plus je m'approchais de chez elle, plus mon cœur s'emballait. Ouais, j'étais en train de tomber amoureux. En arrivant devant son immeuble, je la voyais parler avec le garçon de la dernière fois. Est-ce qu'ils sont en couple ? Vivaient-ils ensemble ? Je coupais le moteur et je sortis de la voiture.
- Bonsoir ma belle. Tu me présentes à ton ...
- Ami. James, je te présente Joshua. Joshua, voici James mon meilleur ami et confident. Florian n'est malheureusement pas présent ce soir, mais je te le présenterais aussi.
- Enchanté, dis-je à James en lui tendant ma main.
- Tout le plaisir est pour moi. Ça fait plaisir de rencontrer la personne dont j'entends parler à longueur de journée.
- James, le sermonna-t-elle !
- Bah quoi ? C'est vrai. Tu n'as plus que ce mot-là à la bouche. Joshua par-ci. Joshua par-là.
- T'exagère !!
- Pas du tout. Enfin bref. J'espère que tu ne la feras pas souffrir, dit-il en me lançant un regard d'avertissement.
- Tu as ma parole que je la traiterais comme une reine.
- Dans ce cas, on est fait pour s'entendre. Bon je vous laisse les tourtereaux. Passez une bonne soirée et surtout ne faites pas de bêtises.
- James !!! Ça suffit !!!
- Oui chef, dit-il en faisant le mouvement du salut.
- Je suis vraiment désolé. Il voulait absolument te rencontrer.
- C'est normal, cela prouve qu'il tient à toi et puis son avertissement à mon encontre ne fait que le prouver et puis, cela m'a permis d'apprendre que tu leur parlais sans cesse de moi, dis-je en lui faisant un clin d'œil.
Elle rougit. J'aimais la faire rougir. Elle était vraiment parfaite à mes yeux. Je lui ouvrais la portière de la voiture et elle s'installa confortablement sur le siège. Je contournais celle-ci et m'installais derrière le volant.
Le trajet jusqu'à chez moi ne prendrait qu'une quinzaine de minutes. Pour ce soir, j'avais prévu des spaghettis bolognaises. Je trouvais ça super romantique dans les films d'amour.
Pour briser le silence qui régnait dans l'habitacle, je décidais de poser des questions.
- Vous vivez ensemble ?
- Oui, on loue l'appartement tous les trois.
- Ça fait longtemps que vous êtes en colocation ?
- Oui, ça va faire six ans cette année.
Je ne lui dirais jamais, mais j'étais jaloux qu'elle vive avec deux autres hommes que moi. J'aimerais être à leur place. J'aimerais la voir tous les matins en me réveillant. Je voulais dormir tous les soirs à ses côtés en la prenant dans mes bras.
– Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit plus tôt, mais honnêtement, je n'en voyais pas l'utilité. Après tout, ce sont mes meilleurs amis et ...
- Eh du calme, tu n'as pas à te justifier. Surtout pas avec moi. J'ai confiance en toi et je sais que tu es une fille bien et sérieuse.
– Merci. Ça me touche beaucoup ce que tu dis.
– Je le pense.
Durant tout le reste du trajet, elle garda sa tête posée sur la vitre et regarda la ville plongée dans le noir. Quant à moi, je me contentais de conduire et parfois, je jetais quelques coups d'œil dans sa direction. Je voulais cette fille plus que tout. Elle me plaisait beaucoup. Je voulais tout d'elle. Son amour, sa tendresse, son premier baiser, sa première fois. Je voulais son cœur et surtout, je voulais passer ma vie à ses côtés.
Oui, je sais que ça paraissait un peu rapide, mais je sentais tout au fond de moi que c'était la bonne. Quelque chose me disait que la femme qui se tenait à mes côtés serait la femme avec qui je passerais le restant de ma vie.