Chapitre 6 Chapitre 6

POINT DE VUE de ANNA

Comme j'avais déjà l'argent en ma possession, j'ai rapidement rejoint l'hôpital pour régler la facture de ma mère. Pendant que j'attendais le reçu, j'ai regardé autour de moi dans l'espoir de trouver le Dr. Andrew pour lui exprimer ma gratitude ; mais, il n'était pas encore là.

"Merci..." J'ai offert à la femme à la caisse un sourire amical et, bien qu'elle ne puisse pas voir mon visage dans son entièreté à cause du masque que je portais, elle a quand même réussi à me retourner le sourire.

Je me suis dirigée vers l'ascenseur en me pinçant le nez à cause de l'odeur piquante du désinfectant et d'autres substances que je hésitais à identifier. Je n'ai jamais été fan des hôpitaux et si ma mère n'était pas si malade, je n'aurais jamais posé un pied dans cet établissement.

J'ai pris une grande respiration réconfortante alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient, révélant la chambre où ma maman reposait, espérant toujours guérir.

Quand j'étais dans le taxi plus tôt, je m'étais endormie avec des souvenirs de la nuit passée dans les bras du petit ami de ma sœur qui envahissaient mon esprit et perturbaient mes rêves. Franchement, j'étais même surprise d'avoir réussi à dormir un peu. J'ai été reconnaissante envers le chauffeur de taxi qui m'a réveillée à notre arrivée à la banque où je devais sécuriser la moitié de l'argent que j'ai obtenu de mon père et le déposer sur mon compte, car je n'avais besoin que de mille dollars pour le traitement de ma mère.

Prudemment, j'ai fait mon chemin jusqu'à la chambre de ma mère, espérant qu'elle ne demanderait pas de nouvelles de papa et de Louisa. Bien que je sache que je devrais répondre à toutes ses questions bientôt, mes nerfs étaient trop tendus après la rencontre avec Harold la nuit dernière.

J'ai ouvert brusquement la porte et suis entrée, consciente du bruit de voix étouffées qui émanait de la pièce. Comme le sac à perfusion était vide, une infirmière le remplaçait par un nouveau.

"Celestine..." ma mère a levé les yeux et s'est lentement redressée à mon entrée. "Tu es revenue..."

En m'avançant davantage dans la pièce, j'ai affiché un sourire que j'espérais joyeux. "Maman..." Je me suis penchée pour l'embrasser sur le front. Sa peau était froide contre mes lèvres. "Comment ça va ? Tu as faim ? Tu veux manger quelque chose ?"

"Le personnel de l'hôpital a apporté les repas aux patients plus tôt. J'ai déjà mangé..." elle a dit en souriant et en prenant ma main, la glissant dans sa couette. "Ton père ne t'a-t-il pas demandé de passer la nuit chez lui ? Il neige dehors. Tu n'as pas froid?"

Mon cœur s'est immédiatement réchauffé grâce à son geste. J'ai secoué la tête et dit : "Je n'ai pas froid maman... Ne t'inquiète pas pour moi."

J'ai remarqué que les yeux de maman étaient rouges. Avait-elle pleuré pendant mon absence ? Alors qu'elle tirait sur ma main, m'invitant à m'asseoir à côté d'elle, elle a soudainement remarqué mes cheveux sous ma capuche. "Tes cheveux..."

J'ai été surprise pendant un moment par la réalisation que je ne pouvais pas enlever la perruque que je portais actuellement.

"Oh..." J'ai enlevé la capuche de mon manteau et passé mes doigts dans les cheveux synthétiques blonds que je portais. "C'est... Louisa. Je suis tombée sur elle quand je suis allée emprunter de l'argent à papa et elle se coiffait. Elle m'a demandé de me joindre à elle, alors, j'ai... essayé cette couleur. C'est moche ?"

"Non... non." elle secoua la tête. "Cela te va bien. Je peux maintenant voir Louisa en toi. Je suis heureuse de savoir que vous vous entendez bien."

"Bien sûr! Nous sommes sœurs..." si seulement tu savais maman...

"A-t-elle... a-t-elle dit quelque chose pour moi ?" Je pouvais voir de l'espoir dans ses yeux et je n'ai pas le cœur à la blesser.

"Oh... oui," je vais devoir mentir. "Elle... elle m'a dit qu'elle viendrait te rendre visite une fois que son emploi du temps serait libéré." Mes yeux étaient un peu fuyants. Je ne voulais pas qu'elle découvre dans mon regard que je mentais ou elle serait blessée.

La lueur dans les yeux de maman s'estompa immédiatement, mais elle ne réagit pas. Elle pouvait sentir que ma sœur ne viendrait pas la voir, alors... son expression s'est transformée en une de déception et de solitude. En fait, nous savions toutes les deux que Louisa hésitait à nous reconnaître ; maman nourrissait seulement l'espoir.

"Au fait, papa m'a rappelé de te dire de prendre soin de toi et de ne pas oublier de prendre tes médicaments..." J'ai rapidement détourné l'attention de la conversation de ma sœur en changeant de sujet.

Ses yeux retrouvèrent leur lueur malicieuse, et elle m'adressa un sourire sévère. Je pouvais sentir qu'elle aimait toujours mon père. "Anna... écoute-moi. Promets-moi que tu ne solliciteras pas ton père pour une aide financière à l'avenir. On ne sait pas ce que sa femme penserait si elle voyait ton père te donner de l'argent. Ma condition n'est pas soignable d'une manière ou d'une autre. Donc, il n'y a aucun sens dans..."

"Maman..." je devais l'interrompre. "Ne dis pas des choses comme ça. Je ferais tout pour ton traitement et fais-moi confiance, maman... tu seras guérie."

Elle secoua un peu la tête puis me tira doucement pour que je puisse reposer ma tête sur son épaule.

"Tu n'as pas à t'inquiéter pour papa et sa famille, maman... Il m'a dit que je peux aller lui rendre visite à tout moment. Je suis aussi sa fille et il a dit que si j'ai besoin d'argent, il suffit que je le lui dise et il me le donnera. Il ne supportera pas de me voir perdre ma mère."