Le complot amoureux, sa vengeance fatale
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Chapitre 4

Amandine Colin POV:

Un craquement de branche sous mon pied. Trop fort. Le bruit a percé l'air, gâchant le tableau idyllique de leur trahison. Les trois têtes se sont tournées vers le buisson de roses. Silence. Un silence pesant, lourd de leurs secrets.

Christie a été la première à retrouver ses esprits, son sourire de façade rapidement restauré. « Amandine ! Ma chérie, tu es là ! Tu ne devrais pas te fatiguer. » Sa voix était mielleuse, trop mielleuse.

Renaud, lui, était livide. Ses yeux, habituellement si calculés, brillaient de panique. « Amandine ! Que fais-tu debout ? Tu devrais te reposer. » Il a tenté de se ressaisir, son bras se posant sur l'épaule de Christie, un geste qu'il a vite retiré.

L'autre homme, un inconnu aux traits durs, a juste froncé les sourcils, méfiant. Maël, lui, fixait ses parents, un petit bonhomme perdu dans ce drame d'adultes.

« Je... je cherchais un peu d'air frais, » j'ai balbutié, forçant un air de confusion, mon corps encore faible. Une douleur sourde traversait mes côtes brisées. Mais je ne pouvais rien laisser transparaître. « Les odeurs de l'orphelinat... elles sont si fortes. » Une vérité qui, dans mon état, sonnait comme une excuse plausible.

J'ai titubé légèrement, accentuant ma faiblesse. Renaud a réagi immédiatement, se précipitant vers moi, son visage à nouveau soucieux. « Viens, ma chérie, je te ramène. Tu es trop faible. » Sa main a agrippé mon bras, et j'ai senti le dégoût monter en moi.

Alors qu'il me guidait loin d'eux, j'ai jeté un regard en arrière. Christie me fixait, un sourire fin aux lèvres, un mélange de triomphe et de mépris. Elle était sûre de sa victoire.

Renaud m'a ramenée à la voiture, son silence pesant. Il était nerveux, je le sentais.

« Amandine... tu as entendu quelque chose ? » Sa voix était basse, chargée de tension.

J'ai relevé mes yeux vers lui, un voile de lassitude dans mon regard. « Entendu quoi, Renaud ? Seulement le vent dans les roses et les rires des enfants. Je suis si fatiguée. Mon esprit est... embrouillé. »

Il a semblé se détendre, un soupir de soulagement s'échappant de ses lèvres. Son ego était si grand qu'il ne pouvait imaginer que je pouvais le duper. Il pensait que mon esprit était aussi brisé que mon corps.

Mais mon esprit était plus clair que jamais. J'avais compris la complexité de son piège. L'accident, le poison pour l'odorat, Maël, Christie, l'héritage. Tout était imbriqué dans une toile machiavélique.

Il voulait ma destruction, ma dépendance. Il voulait que je sois incapable de diriger la Maison Colin, afin que son fils illégitime puisse hériter de tout. Son plan était cruel, méthodique, et diaboliquement intelligent.

« Bien sûr, ma chérie, » il a dit, sa voix à nouveau douce, « tu es épuisée. Repose-toi. Le voyage en Bretagne te fera le plus grand bien. »

Je l'ai laissé me bercer d'illusions, jouant à la femme blessée qui acceptait son sort. Pendant ce temps, mon esprit planifiait.

Je les ai vus depuis la fenêtre de ma chambre d'hôpital, le soir même. Renaud, Christie et Maël. Ils formaient une image parfaite de la famille, riant, s'embrassant. C'était un coup de poignard en plein cœur.

J'avais tout donné pour lui. Mon amour, ma confiance, mon héritage. Et il avait tout piétiné.

Une rage froide s'est installée en moi. Une rage transformée en détermination. Je ne serais plus la victime. Je ne serais plus la femme brisée qu'il voulait que je sois.

Je me suis juré que je me relèverais. Je me suis juré qu'il payerait cher. Très cher.

Le lendemain, les préparatifs pour mon départ vers la Bretagne étaient en cours. Renaud m'a accompagnée jusqu'à la voiture, toujours avec ce masque de l'époux éploré.

« Tu vas me manquer, ma chérie. Reviens-moi vite, en pleine forme. »

J'ai hoché la tête, un petit sourire triste. « Je te promets de revenir. »

Mon ton était ambigu. Il l'a pris pour une promesse de retour à lui. Je savais que c'était une promesse de retour pour moi-même, et pour ma vengeance.

J'ai regardé par la fenêtre de la voiture s'éloigner la Maison Colin, mon foyer, mon empire. Bientôt, il ne serait plus le leur.

Renaud avait organisé une grande fête pour Maël, une célébration de l'« adoption ». Les invités, des membres de la haute société, des amis communs, tous ignoraient la vérité. Ils y verraient une preuve de ma grandeur d'âme, de mon acceptation de cet orphelin. Quelle mascarade !

Lors de la fête, je me suis isolée, observant la scène avec détachement. Mon loup mort en moi, j'étais devenue une observatrice froide. J'ai entendu des chuchotements. « Pauvre Amandine, son mari est si dévoué. » « C'est une bénédiction pour cet enfant. » Leur ignorance était blessante.

Puis, une voix familière, celle du père de Renaud, a résonné près de moi. « Enfin, un héritier mâle. Colin ne perdra pas son nom. » Il a ri, un rire gras et satisfait.

J'ai regardé Maël, qui jouait avec une petite voiture. Renaud s'est agenouillé devant lui, ouvrant un écrin en velours. À l'intérieur, le médaillon de la famille Colin, transmis de génération en génération. Symbole de notre lignée.

« Ce médaillon est à toi, mon fils. Le jour où tu dirigeras la Maison Colin, tu comprendras sa valeur. »

Christie s'est approchée, posant sa main sur l'épaule de Renaud, son regard brillant de fierté. « Notre fils, Renaud. »

Renaud l'a embrassée, un baiser passionné, sans se soucier des regards. Mon cœur s'est serré. Tout cet étalage, cette célébration, n'était qu'une mise en scène pour moi. Pour me briser.

Une force nouvelle a explosé en moi. Trop c'est trop.

Je me suis dirigée vers la salle de bain, les larmes coulant enfin. Tout l'amour que j'avais porté à Renaud s'est transformé en cendres. J'ai arraché mon alliance, un simple cercle d'or qui avait symbolisé mon esclavage. Je l'ai jetée dans les toilettes, regardant l'eau l'emporter.

Christie est entrée, son sourire triomphant. « Amandine, ma chérie. Tu n'as pas l'air bien. »

Elle s'est approchée, son regard plein d'une cruauté déguisée. « Tu sais, Renaud et moi... nous avons une longue histoire. Toi, tu n'étais qu'un... intermède. »

Elle a ri. Un rire aigu, perçant. Et puis, sans prévenir, elle m'a poussée. Ma tête a heurté le lavabo. Une douleur fulgurante. Le sang a coulé le long de ma tempe.

« Tu es si pathétique, » elle a craché. « Toujours à ma façon. Maintenant, je prends ta place. Et personne ne te croira. »

Elle s'est effondrée, hurlant, « Amandine ! Que fais-tu ? Calme-toi ! »

Renaud a défoncé la porte, son visage déformé par la fureur. Il a soulevé Christie, son regard plein d'inquiétude.

« Christie ! Mon amour, ça va ? »

Il m'a pointée du doigt, ses yeux lançant des éclairs. « Amandine ! Qu'est-ce que tu as fait ? Tu es devenue folle ? »

Il a ignoré ma blessure, mes larmes. Il ne voyait que Christie, sa victime.

« Pourquoi t'en prends-tu à elle ? Elle est si gentille. Tu es jalouse ? »

Il avait choisi son camp. Il avait choisi sa trahison.

            
            

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