Quand L'Amour Revient Avec un Enfant
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Un truc.

Un fils.

J'ai un fils.

À combien de personnes vais-je devoir balancer cette vérité qui ne veut pas sortir ?

Les jumeaux Baxter et Dexter étaient avec moi – et avec June – en fac de droit. Je ne sais pas par quel miracle ils ont intégré l'Académie de police de Miami l'année dernière. Résultats scolaires plus que moyens, physiques hors norme, têtes dures et cœurs gros comme ça, ces deux-là sont aussi épuisants qu'attachants. Les avoir pour colocs pendant un an m'a fait me dépasser. Et oublier celle qui n'était pas là. Qui rêvait d'entrer à l'Académie de police avec moi. Et qui ne le fera jamais.

Elle a fait d'autres choix.

– Harry, tu viens ou pas ? Ça va être froid ! s'impatiente Athena, perchéesur un tabouret de bar.

– Écoute, je..., hésité-je en frottant mes cheveux encore humides.

– OK, OK, pas la peine de chercher une excuse, va courir, va nager, vafaire ce qui te fait du bien !

Elle se lève et me rejoint au milieu du loft. Elle me fixe droit dans les yeux, comme elle le fait toujours pour me dire qu'elle sait, qu'elle comprend, que ça va. Elle me plaque un baiser sur les lèvres et me fourre un bagel entre les dents. Puis s'éloigne en se tortillant dans sa petite robe blanche, parfaitement consciente que je la mate, avec ses cheveux qui balaient sa chute de reins comme pour me narguer d'avoir raté le coche. Elle ramasse son sac et me balance un de ses sourires enjôleurs avant de claquer la porte. Aussitôt venue, aussitôt repartie. Zéro emmerdement. Athena ne râle jamais, n'est ni jalouse, ni possessive, ni curieuse, ni envahissante. Elle n'exige rien de moi, à part que je sois heureux avec elle.

Comment je pourrais vouloir autre chose que ça ?

J'ai un truc à régler, et il faut que je le règle maintenant.

Liv m'a donné l'adresse. Elle m'a demandé de faire attention à moi, de rouler prudemment, de réfléchir avant d'agir ou de prononcer des mots que je regretterais. Même si elle sait très bien que je ne ferai rien de tout ça. Elle a probablement prévenu mon frère. Eux, ils se disent tout. Ils ne se cachent rien.

Ma nouvelle Camaro roule à vive allure en direction d'Orlando, comme si elle connaissait le chemin. Je n'ai plus de temps à perdre. Je dois rencontrer mon fils. Me confronter à June. Plonger dans la vague même si elle doit m'entraîner très loin. Ce n'est pas elle qui va décider, cette fois. Du quand, du comment, du pourquoi. C'est moi qui reprends mon destin en main. À moi de jouer l'effet de surprise.

Jouer... Le mot ne pourrait pas être plus mal choisi.

Pendant les sept heures de route, je ne fais aucune pause. Mon réservoir tient le choc. Mon cerveau, moins sûr. J'ai assez de temps pour me poser toutes les questions du monde. Fenêtres grandes ouvertes, cheveux au vent, musique à fond pour éviter le silence et les souvenirs qui affluent. Mes road trips avec June. Mes jeux de gamin avec June. Nos défis, nos joutes verbales à l'infini. Ses foutues barres de chocolat pour tout repas. Nos passages sur la banquette arrière. Le corps de June. La bouche de June. Le regard de June. Je me suis remis d'elle, je crois. Mais je n'ai jamais pu oublier tout ça.

Et dire qu'elle était juste là, en Floride, tout ce temps, tout près de moi... Trois ans plus tard, comment sera-t-elle ? Je l'ai connue gamine, téméraire, insolente, avec les genoux écorchés, des gros mots plein la bouche et des rêves plus grands qu'elle. Je l'ai retrouvée ado, impétueuse, fière, écorchée tout entière, une bombe toujours sur le point d'exploser. Avant de me quitter, elle était sereine, apaisée, du moins je le pensais. Elle me traitait toujours d'emmerdeur, mais elle le faisait en souriant. Elle courait toujours plus vite que moi, mais c'était souvent pour se jeter dans mes bras. J'ai cru qu'elle avait pris goût au bonheur, qu'elle allait nous laisser une chance de réaliser notre pacte d'enfants : être libres, seuls au monde et s'aimer à la vie, à la mort.

– Raté, grogné-je en plissant les yeux face à la route.

Cet échec me fait toujours aussi mal. Un père inconnu, un amour d'enfance, il y a des deuils impossibles à faire.

Mais j'ai beau essayer de toutes mes forces, je n'arrive pas à l'imaginer mère. June. Est-ce qu'elle a toujours son air de peste ? Sa détermination à toute épreuve ? Est-ce que ses lèvres sensuelles débordent toujours de répliques qui font mouche ? Est-ce qu'elle court toujours au lieu de marcher ? Est-ce qu'elle a transmis ça à son fils, au mien ? Est-ce qu'il a fait ses premiers pas à l'âge où les autres bébés gazouillent sans bouger ? Hurlé ses premiers mots avant même de savoir les dire ? Est-ce qu'il a ses yeux noirs et son teint caramel ? Son indépendance et son sale caractère ? Est-ce qu'il a pris de moi, un tout petit peu ? Est-ce qu'il a l'océan qui lui coule dans les veines, lui aussi, même s'il a grandi loin de chez moi ? Ou est-ce que c'est le désert qui l'habite, comme elle ? Est-ce qu'il s'est seulement déjà baigné, juste une fois ? Est-ce que je vais pouvoir lui apprendre ça... ?

– Fermez-la, les questions ! hurlé-je soudain en frappant mon volant.Barrez-vous, les souvenirs à la con !

Une femme qui roule à ma droite me regarde d'un drôle d'air, derrière sa vitre climatisée. J'accélère pour la semer. Retrouver ma solitude. Pouvoir avoir l'air fou, si ça me chante.

– Cette fille m'a tout donné, tout repris..., marmonné-je dans ma barbe.

Ce n'est pas un bébé avec la moitié de mes gènes qui va effacer ça et remettre les compteurs à zéro.

Je ne sais pas qui j'espère convaincre, qui j'essaie de protéger en tirant ces conclusions-là. De toute façon, ça ne marche pas. J'ai déjà le cœur en lambeaux, à vif, comme si mes plaies s'étaient rouvertes à l'instant même où June avait ressurgi dans le paysage. Avec son secret sous le bras.

Enfin arrivé à Orlando, je me gare sur le parking ouvert d'une petite résidence en U, avec un seul étage et des portes toutes pareilles. Une seule fenêtre carrée, un rideau identique, les piaules ressemblent davantage à des chambres de motel qu'à des appartements.

Je ne peux pas croire qu'ils vivent là... alors que j'habite un loft deux fois trop grand pour moi.

Je ne réfléchis plus, je ne peux plus attendre. Je cogne du poing contre la porte 45. J'entends des pas qui courent. On m'ouvre brusquement. Et la bombe m'explose en pleine gueule.

June n'a pas tellement changé. Peut-être un peu plus fine, amaigrie. Les traits tirés, fatigués. Le visage marqué, moins poupin. Quelque chose d'invisible, qui semble la rendre plus vulnérable. Mais toujours brune, brute, sexy à crever. Dans un débardeur trop grand dont une des bretelles lui tombe sur l'épaule, elle tient un petit garçon aussi brun qu'elle. Je ne sais plus où regarder. Ses bras aux lignes musclées, à la peau mate et brillante de chaleur, ont l'air de céder quand elle m'aperçoit. Par réflexe, je me penche vers elle pour empêcher le petit de tomber.

            
            

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