Mon Amour Bafoué, Ma Revanche Naissante
img img Mon Amour Bafoué, Ma Revanche Naissante img Chapitre 4
4
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
Chapitre 11 img
img
  /  1
img

Chapitre 4

Léa POV:

Aurélien se tenait là, devant moi, sa chemise ouverte et froissée, son corps à peine dissimulé derrière un semblant de pudeur. Une image de désordre, de panique. Mes larmes coulaient toujours, mais maintenant, elles étaient silencieuses, une rivière amère creusant son chemin sur mes joues.

« Léa, mon amour, pourquoi tu pleures ? » Sa voix était douce, remplie d'une fausse sollicitude. Il a fait un pas hésitant vers moi. « Tu es malade ? »

Malade. C'était ça, son interprétation. Pas brisée, pas trahie. Juste malade. Il ne voyait rien, ne comprenait rien. Mon regard s'est fait dur, glacial.

Ses yeux sont tombés sur mon attelle, puis sur les bandages qui recouvraient ma cheville. Il a pâli. Le masque de l'indifférence a glissé, révélant une surprise, une panique authentique cette fois.

« Mon Dieu, Léa ! Ta cheville ! » Il s'est agenouillé devant moi, son visage proche du mien. « Comment c'est arrivé ? Qui t'a fait ça ? »

L'hypocrisie a serré ma gorge. Je l'ai regardé, mes yeux secs maintenant, vidés de larmes. Cet homme. L'homme qui m'avait abandonnée, qui m'avait brisée, qui m'avait jetée aux loups. Et maintenant, il jouait l'ignorant. Mon rire, court et amer, a résonné dans le silence de la pièce.

« Aurélien, ne fais pas semblant, » j'ai dit, ma voix calme, presque glaciale. « Tu sais très bien ce qui s'est passé. »

Une lueur de compréhension, ou plutôt de gêne, a traversé ses yeux. Il a secoué la tête, essayant de se ressaisir.

« C'est le gala, n'est-ce pas ? La chute ? Pardonne-moi, ma chérie. J'étais tellement pris par Samira. Elle n'allait pas bien. » Son excuse, usée et prévisible, m'a donné envie de hurler. « Mais ne t'inquiète pas, mon ange. Ensemble, nous allons surmonter ça. Je vais prendre soin de toi. »

Il a tendu la main, essuyant une larme imaginaire sur ma joue. Sa caresse était vide, ses mots creux. Mon cœur, autrefois si vulnérable à ses charmes, était maintenant un bloc de pierre. Il s'est levé, s'est dirigé vers la cuisine.

« Je vais te chercher un verre d'eau, ma chérie. Tu as l'air fiévreuse. »

Je l'ai regardé s'éloigner, son dos large et familier. Un sourire amer a étiré mes lèvres. Neuf ans. Neuf ans de ma vie. Je l'avais rencontré à la fac, lui, le professeur charismatique, le prodige de l'architecture. J'avais été sa meilleure élève, puis sa protégée, puis sa partenaire, et enfin... sa femme officieuse. Il m'avait tout appris, m'avait façonnée. Nuit après nuit, il m'avait cajolée, m'avait dit que j'étais son génie, sa force motrice. J'avais cru à chaque mot, à chaque geste.

Mais maintenant, tout était remis en question. Ses attentions, ses louanges, ses cadeaux. Étaient-ils pour moi, ou pour l'ombre qu'il essayait de recréer ? La pensée m'a déchirée. Cette relation que j'avais idolâtrée, c'était un conte de fées toxique, une immersion dans le cyanure. Et je venais de m'en rendre compte, le cœur et le corps brisés.

Il est revenu, un verre d'eau à la main. « Bois, ma chérie. »

J'ai pris le verre, mes doigts tremblants. « Aurélien, j'ai besoin d'être seule. Je vais aller dormir dans la chambre d'amis. »

Son visage s'est décomposé. « Quoi ? Mais pourquoi ? Je suis là pour toi. »

« Je... je ne peux pas bouger ma jambe, » j'ai menti, la ruse s'échappant de mes lèvres. « J'ai besoin de plus d'espace. Et... la vue sur le jardin est plus apaisante. »

Il a hésité, puis a acquiescé. Il m'a portée jusqu'à la chambre d'amis, m'installant doucement sur le lit. Il a essayé de se glisser sous les draps, sa main cherchant la mienne.

« Je resterai avec toi, » a-t-il murmuré.

« Non. » J'ai retiré vivement ma main. « J'ai juste besoin de repos. S'il te plaît. »

Une sonnerie de téléphone a résonné dans la pièce. Sa propre sonnerie. Il a regardé l'écran, son visage changeant.

« C'est... c'est un ami. Il ne va pas bien. Je dois y aller, Léa. » Ses yeux m'ont imploré. « Je reviens vite. »

Je savais qui était cet "ami". Samira.

« Va. » Ma voix était un murmure.

Il a embrassé mon front, un baiser froid et distant. Puis il a quitté la pièce, se dirigeant vers son bureau, sans doute pour prendre ses clés. J'ai entendu la porte de l'appartement se fermer.

J'ai pris mon téléphone, mon cœur battant la chamade. J'ai ouvert Instagram, tapé le nom de Samira. La dernière publication. Une photo d'elle, rayonnante, un bouquet de roses rouges dans les bras. La légende : "Merci pour cette nuit magique, mon amour. Je me sens si bien."

Mon regard s'est posé sur le reflet dans l'objectif de son téléphone. Le reflet d'un homme. Un homme que je connaissais. Aurélien. Il prenait la photo, son visage souriant d'un bonheur que je n'avais jamais vu sur ses traits ces dernières années.

Mon pouce s'est levé, un geste automatique, puis il a cliqué sur le petit cœur sous la photo. J'ai aimé la publication. Un acte de défi silencieux. Une déclaration de guerre que seule moi comprehendrais.

Puis, j'ai éteint mon téléphone. La pièce était plongée dans le noir. La douleur physique de ma cheville était devenue insignifiante face à la douleur lancinante de la trahison. Une nouvelle clarté, froide et brutale, s'est installée dans mon esprit. Je savais ce que je devais faire.

                         

COPYRIGHT(©) 2022