La Maîtresse Indésirable Devient La Reine De Sa Rivale
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Chapitre 4

Le lendemain matin, la limousine blindée attendait dans l'allée circulaire, silencieuse et imposante comme un corbillard.

Je me tenais près de la portière ouverte, attendant.

Damien est sorti de la porte d'entrée, son bras enroulé solidement autour de la taille de Vivian.

Il la guidait sur les marches comme si les escaliers étaient minés.

Il m'a jeté un coup d'œil, une lueur de culpabilité passant dans ses yeux, mais sa prise sur elle ne s'est pas desserrée.

« Tu t'assois à l'arrière avec nous », a dit Damien à Vivian. « Estelle, prends le strapontin. »

Le strapontin.

Face à eux.

Je suis montée et me suis assise à reculons, forcée de les regarder pendant que la voiture s'éloignait.

Damien a passé tout le trajet à discuter des protocoles de sécurité avec Vivian.

« J'ai doublé la garde au périmètre », a-t-il dit, couvrant sa main de la sienne. « Personne ne t'approchera. »

Il ne m'a pas regardée une seule fois.

Nous sommes arrivés à *L'Éclat*, une boutique qui blanchissait plus d'argent pour le Milieu qu'elle n'en gagnait en vendant des robes.

Le personnel s'est précipité pour nous accueillir.

« Monsieur Santini », a dit le directeur en s'inclinant légèrement. « Nous avons préparé le salon privé. »

Damien a hoché la tête. « Montrez à Estelle la collection de mariée. Ce que vous avez de mieux. »

Il est resté aux côtés de Vivian, la guidant vers un canapé en velours, agissant comme son garde du corps personnel pendant qu'on me conduisait vers les portants de soie blanche.

J'ai choisi une robe au hasard.

C'était une coupe sirène avec des manches en dentelle. Magnifique. Inutile.

Je l'ai enfilée dans la cabine d'essayage et je suis sortie sur le podium.

Damien a levé les yeux de son téléphone.

Pendant une seconde, le masque est tombé.

Il m'a regardée avec ce désespoir brut et affamé qui m'avait tenue piégée pendant huit ans.

« Estelle », a-t-il soufflé en se levant. « Tu es... »

« Je veux l'essayer », a interrompu Vivian.

Le charme s'est rompu.

Damien s'est tourné vers elle, clignant des yeux comme s'il sortait d'une transe. « Quoi ? »

« Je n'ai jamais eu de vrai mariage », a dit Vivian en faisant la moue. « Aaron et moi nous sommes mariés en secret. Je veux juste voir ce que ça fait. Juste une minute. »

C'était un jeu de pouvoir. Pur et simple.

« Vivian, c'est la robe d'Estelle », a dit Damien, mais sa voix manquait de conviction.

« S'il te plaît, Damien ? » Elle a touché son ventre. « Pour le bébé ? Je veux qu'il sente sa mère heureuse. »

Damien a soupiré et m'a regardée.

« Estelle, *Tesoro* », a-t-il dit, utilisant le surnom qui me faisait autrefois flancher. « Ce n'est qu'une robe. Laisse-la avoir ce moment. Ce sont les hormones. »

Je l'ai regardé.

J'ai regardé l'homme qui était censé être mon protecteur.

« Prends-la », ai-je dit.

Je suis retournée à la cabine d'essayage, j'ai descendu la fermeture éclair de la robe et je l'ai tendue à l'assistante.

Quelques minutes plus tard, Vivian est apparue dans la robe. Elle était trop serrée, tendant aux coutures, mais elle se pavanait devant le miroir.

« Tu peux me la fermer ? » m'a-t-elle demandé en souriant narquoisement dans le reflet. « J'ai si mal aux bras. »

Damien m'a fait un signe de tête. « Aide-la, Estelle. Ne la laisse pas trébucher. »

Je me suis approchée derrière elle.

J'ai tendu la main vers la fermeture éclair.

« Tu as l'air ridicule », ai-je chuchoté pour qu'elle seule puisse entendre.

Les yeux de Vivian ont rencontré les miens dans le miroir.

« J'ai l'air d'une Reine », a-t-elle chuchoté en retour.

Puis, elle a tendu la main et a attrapé le lourd portant de mannequins à côté de nous pour prendre la pose.

Elle l'a tiré fort, perdant l'équilibre.

« Damien ! » a-t-elle crié.

Le portant, chargé de vingt-cinq kilos de métal et de tissu, a basculé.

Damien a bougé avec une vitesse qui n'était pas humaine.

Il s'est projeté à travers la pièce.

Il n'a pas cherché à m'atteindre.

Il a plongé sur Vivian, l'écartant du métal qui tombait, protégeant son corps avec le sien, l'enveloppant dans un cocon protecteur.

Le support en fer s'est écrasé.

Pas sur le sol.

Sur moi.

La barre de métal a percuté mon épaule et mes côtes avec un craquement écœurant.

Je me suis effondrée, le poids me clouant au parquet.

Une douleur fulgurante a explosé dans ma poitrine, me coupant le souffle.

Je suis restée là, dans les débris, haletante, le goût du cuivre dans la bouche.

Damien s'est relevé en vitesse, soulevant Vivian, la vérifiant frénétiquement pour la moindre égratignure.

« Tu es blessée ? Est-ce que ça a touché le ventre ? » a-t-il crié.

« J'ai peur ! » a gémi Vivian, enfouissant son visage dans son cou.

« Préparez la voiture ! » a hurlé Damien à ses hommes. « Maintenant ! »

Il l'a soulevée et a couru vers la sortie.

Il n'a pas regardé en arrière.

Il n'a pas vérifié le tas de métal.

Il ne m'a pas vue, brisée sur le sol, regardant son dos disparaître à travers les portes vitrées.

                         

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