Le Millionaire Qui Vivait Dans Mon Salon
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Chapitre 4 Chapitre 4

– st oui... Pour Georgie. Vous pouvez commencer quand ?

Il marque un temps d'arrêt, plisse ses yeux dont je n'arrive toujours pas à distinguer la couleur. Mais il s'y allume une lueur vive, soudain, un éclat qui ressemble à de la joie pure, une excitation impossible à masquer. Et qui vient encore me chatouiller au mauvais endroit.

– Lundi matin ? propose son bel accent irlandais.

– OK.

– Vraiment ?

– Oui... Et ne me faites pas changer d'avis, Gallagher.

– Promis. Je viendrai avec le contrat. Et mon copain qui s'occupe dugros œuvre.

– Votre... copain, oui, très bien.

– Mais je m'installerai ici seul, pas d'inquiétude.

– Je ne suis pas inquiète, mens-je à moitié. Mais vous rénoverez rapidement une chambre pour qu'on puisse accueillir un autre locataire. Je ne veux pas vivre en tête à tête avec un inconnu. Même s'il a un tattoo arc-en-ciel sur le biceps...

– Entendu.

Il me tend son sourire le plus avenant et sa main délicate. Je la serre doucement, en me demandant si mon tout premier choix d'adulte indépendante n'est pas en fait la pire décision de ma vie.

Brody Tête-à-Claques Gallagher est quand même affreusement sexy.

Clac : la porte du 10, Golden Lane se referme derrière lui.

Il est pile à l'heure et s'est servi de la clé que je lui ai donnée, mais j'ai quand même un sursaut en le voyant débarquer « chez moi ». Je reste à l'observer de loin, depuis la cuisine semi-ouverte, courageusement planquée derrière mon mug de thé. Mon nouveau « colocataire ». Le premier de toute ma vie. Il porte un chino kaki qui lui fait de jolies fesses, même d'ici, des boots à lacets, un T-shirt à rayures marines et blanches et mon cerveau recommence à lutter contre ses préjugés.

C'est parce qu'il est décorateur qu'il a du goût pour s'habiller. Pas parce qu'il est gay. Tous les décorateurs d'intérieur ne sont pas gays. Tous les gays ne sont pas aussi lookés. Arrête de le mater. Et s'il n'était pas gay ? Et si c'était juste une couverture pour me trucider ? Mais pourquoi est-ce qu'il me fait autant d'effet ?

Je ravale mes questions pendant qu'il marche vers moi, sac sur l'épaule et main dans la poche. Il me sourit de toute sa nonchalance mais ma mauvaise tête du matin prend bien soin de ne pas le saluer en premier.

– Salut, coloc !

Son accent irlandais, son air détaché, ses yeux clairs et rieurs, sa bouche charnue et toujours provocatrice : Brody Gallagher a bien trop d'atouts pour lui. Je feins l'indifférence pendant qu'il pose ses affaires sur le parquet du salon. Il vient me taper dans la main pour me saluer. Après un de recul, je lui rends son high five et décide de jouer la familiarité, moi aussi, pour me mettre au même niveau que lui.

– Il y a du café pour moi ? demande-t-il.

– Il y en a si tu en as apporté.– Je vois, on n'est pas du matin... – « On » boit du thé, c'est tout.

– Je vais donc aller chercher le reste de mes affaires... et du café.– Très bonne idée.

Voilà Tête-à-Claques qui repart en direction de l'entrée, salue poliment un voisin sur le palier, échange quelques mots que je ne perçois pas puis revient poser un gros carton ouvert sur le plan de travail de la cuisine. Il en sort une machine à café dernier cri, trouve où la brancher et se met à ouvrir tous les placards comme s'il était chez lui.

– En haut à gauche, les mugs.

– Merci. Il a l'air sympa, le petit vieux sans cheveux. Mais son chien afait un AVC, non ?

Je ne peux pas m'empêcher de sourire.

– Je crois que tu cernes très mal les gens et les bêtes. Mortimer O'Donnell est un vieil aigri égoïste et Bijou est juste moche mais en parfaite santé.

– Ça vous fait plein de points communs, dis donc ?

Le petit malin fier de sa blague s'adosse à un placard et me fixe longuement, en attendant ma repartie. Je ne lui ferai pas ce plaisir.

– Tu ne devais pas venir avec ton copain ?

– Shane arrive. Je prends la chambre film d'horreur, alors ?

– Comme tu veux. Je suis dans celle du fond, la savane.

– Je peux mettre un coup de blanc sur le papier peint, si tu as peur dedormir avec les lions et les moustiques.

– Je devrais survivre, merci...

Entre cette énième provocation et cette gentille attention, mon cerveau ne sait plus sur quel hémisphère danser. Nos regards s'aimantent une seconde de trop et c'est la sonnette qui vient nous sortir de là.

– Au boulot ! soupire Brody en quittant la cuisine – et mes yeux.

Il revient rapidement avec un dénommé Shane, un grand blond à cheveux mi-longs qui ne porte pas de moustache mais une grosse caisse à outils métallique, et qui me salue d'un coup de menton.

– Je pense qu'on va commencer par abattre cette cloison aujourd'hui.

En adressant cette phrase à son copain, Gallagher attrape une masse et balance un coup sec dans le mur entre cuisine et salon. Je sursaute et tente de protester.

– Quoi, déjà ?! L'architecte n'est pas censé montrer des plans d'abord ? Attendre l'accord du propriétaire ? Organiser une réunion de chantier, ce genre de choses ?

– Plus tard...

– Je vois, ton seul plan c'est de me découper en morceaux et m'enterrersous la baignoire, c'est ça ?

– Je n'ai pas de scie sous la main, là...

– Mais toujours une blague nulle sous le coude, apparemment.

Shane s'éloigne vers le salon en se marrant, pendant que Brody s'approche à nouveau de moi dans la cuisine.

– Je te l'ai dit, mes méthodes ne sont pas conventionnelles. Je ne cernepeut-être pas très bien les êtres, mais les espaces, les pierres, la lumière, c'est mon truc. Il faut que ce mur tombe, Ada.

Et c'est mon cœur qui me dégringole dans les talons quand je l'entends prononcer mon prénom.

Il perçoit mon trouble et tourne lentement sur lui-même pour me présenter son dos.

– J'ai les mains prises mais les plans sont dans ma poche arrière, si çat'intéresse. Le contrat aussi.

L'architecte écarte les bras, une masse dans une main et un mug dans l'autre, mais je ne vois plus que ses fesses moulées dans ce pantalon kaki. Et son foutu demi-sourire quand il tourne son visage vers moi en attendant que je réagisse. Mais à la place, je prends la fuite.

– Pas le temps ce matin, on en reparle plus tard. Et ne cassez rien !

Je balance cet ordre en étant persuadée que personne ne va m'écouter, et je me replie dans la savane à grandes enjambées.

J'ai profité des deux jours du week-end pour aménager ma chambre et acheter le minimum vital : un matelas, un petit bureau, un tapis poilu, quelques cintres et un miroir en pied. Dans une supérette du coin, j'ai trouvé de la vaisselle pour la cuisine, des serviettes jaunes qui jurent merveilleusement dans ma salle de bains saumon et de quoi me nourrir pour quelques jours.

Ça cogne toujours à cœur joie, au salon. Tout en me vengeant sur un paquet de Haribo, je m'empare de mon téléphone et vide mon sac :

[Ethel, je suis foutue ! Incapable de savoir si mon architecte est gay ou pas. De quelle

            
            

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