Sa revanche glaciale : Une héritière vengeresse
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Chapitre 2

Point de vue d'Alix de la Roche :

La salle de bal a sombré dans une cacophonie de cris et d'appels frénétiques à la sécurité. L'air, autrefois rempli de bavardages polis et du tintement des verres, était maintenant épais de panique.

« Que se passe-t-il ? »

« C'est... n'est-ce pas Alix de la Roche ? Celle qu'Augustin a mise à la porte il y a cinq ans ? »

« Mon Dieu, elle est complètement dérangée. »

Les murmures tourbillonnaient autour de moi comme des vautours autour d'une proie. Ils avaient raison. J'étais dérangée. Augustin m'avait dérangée.

« J'ai entendu dire qu'il lui avait envoyé une vidéo... de son cheval... »

« Il a fait quoi ? C'est monstrueux. »

« Chut ! Les Valois vont t'entendre. N'empêche, revenir comme ça... elle doit être désespérée. »

Je les ai tous ignorés, mon attention rivée sur Augustin. Il regardait sa main ensanglantée, mais il ne grimaçait pas de douleur. Un sourire lent et étrange se dessinait sur son visage. C'était le sourire d'un prédateur à qui l'on venait de rappeler à quel point il aimait la chasse. Cette vision m'a fait parcourir un frisson de haine pure.

Cassandre, toujours au sol, a rampé à ses côtés, ignorant sa propre blessure. « Gus, ça va ? Cette salope... elle t'a fait mal ! »

Elle m'a foudroyée du regard, son visage un masque de fureur et de larmes. « Comment oses-tu ? Après tout ce que les Valois ont fait pour toi, espèce d'orpheline ingrate ! Tu devrais être à genoux pour le remercier, pas pour l'attaquer ! »

J'ai laissé échapper un rire court et sans humour. « À genoux ? C'est ce qu'il t'apprend maintenant, Cassandre ? À être un bon petit animal de compagnie ? »

J'ai promené mon regard de son visage strié de larmes au regard sombre et possessif d'Augustin. « Il t'a bien dressée, en tout cas. Tu as parfaitement maîtrisé le numéro du "chien fidèle". »

Augustin s'est placé devant elle, me la cachant. Le geste était si familier qu'il m'a retourné l'estomac. Il faisait toujours ça, protégeant son dernier jouet tout en essayant de briser l'ancien.

« Notre relation est terminée, Alix, a-t-il dit, sa voix dangereusement basse. Tu as été chassée. Tu n'as aucun droit d'être ici, et tu n'as certainement pas le droit de la toucher. »

« J'ai tous les droits », ai-je craché en retour.

Il a fait un pas de plus, sa silhouette imposante projetant une ombre sur moi. « La seule personne que j'aime, c'est Cassandre », a-t-il dit, les mots une pique délibérée. Je savais qu'il ne l'aimait pas. Augustin était incapable d'aimer. Il n'était capable que d'obsession et de possession. « Comment un déchet comme toi a-t-il pu entrer ici ? Retourne dans le caniveau d'où tu viens. Tu ne feras plus jamais partie de cette famille. »

Il m'a regardée de haut, l'image même du dédain aristocratique. Le même regard qu'il m'avait lancé le jour où il m'avait jetée dehors avec rien d'autre que les vêtements que je portais.

« Et tu paieras pour ce que tu as fait au visage de Cassandre, a-t-il sifflé. Je m'en assurerai. »

La sécurité se frayait enfin un chemin à travers la foule. Augustin leur a fait signe, un geste désinvolte du poignet. L'un des gardes, un homme costaud que je ne reconnaissais pas, s'est approché de moi avec précaution. Augustin a alors fait quelque chose qui m'a glacé le sang. Il a plongé la main dans sa veste, a sorti un petit couteau à fruits orné de son couvert, et l'a tendu au garde.

« Donnez-lui une arme, a ordonné Augustin, son sourire s'élargissant en un rictus terrifiant. Faisons en sorte que le combat soit équitable. Je veux la voir se briser. »

J'ai juste ri. Le son était rauque et brisé, résonnant dans la salle de bal soudainement silencieuse. « Tu penses que tu peux me briser, Gus ? Ça fait des années que tu essaies. Tout ce que tu as fait, c'est me rendre plus forte. »

Le garde a hésité, regardant les yeux fous d'Augustin puis les miens, déterminés. Je n'ai pas attendu. J'ai arraché le couteau de la main d'Augustin, son poids froid et solide un réconfort.

J'ai pointé la lame sur son cœur.

« Tu es pathétique, ai-je murmuré, ma voix tremblant d'une rage qui couvait depuis cinq ans. Tu crois que c'est un jeu ? Tu crois que tu as encore du pouvoir sur moi ? »

Mon rire est devenu plus fort, plus sauvage. « Tu ne comprends pas, n'est-ce pas ? Je ne suis pas revenue pour jouer. Je suis revenue pour réduire ton monde entier en cendres. »

Le souvenir des derniers moments d'Éclair a traversé mon esprit. Le hennissement terrifié, le son froid et industriel du pistolet d'abattage. L'image de moi, à genoux dans la boue, suppliant Augustin de l'épargner. Il avait juste ri, ce même sourire cruel sur son visage. Il m'avait traitée de pathétique, ce jour-là aussi.

« Tu vas le regretter, Gus, ai-je dit, ma voix tombant dans un sifflement venimeux. Je jure sur la tombe d'Éclair qu'un jour, tu t'agenouilleras devant moi et tu supplieras pour la pitié que tu ne lui as jamais montrée. Et je rirai, tout comme tu l'as fait. »

Le sourire sur son visage a disparu, remplacé par une mine renfrognée et furieuse. Il savait que j'étais sérieuse. Il savait que le jeu était terminé.

« Et toi, ai-je dit en tournant mon regard vers Cassandre, qui se cachait derrière lui, tu seras juste à côté de lui. »

Mon rire sauvage a résonné dans la salle alors que la sécurité m'encerclait enfin. Mais ils étaient trop tard. Le premier coup de feu de ma guerre avait déjà été tiré.

            
            

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