Quand l'alpha pleure sa luna
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Chapitre 5 Chapitre 5

Chapitre 5

L'aube s'était invitée sans ménagement, projetant une lumière crue à travers les rideaux. Addison mit un moment à comprendre où elle se trouvait. La veille, ses souvenirs s'étaient éteints quelque part entre le goût salé de ses larmes et le froid humide des bois où elle avait sombré d'épuisement. Et pourtant, c'était bien dans la suite Alpha qu'elle se trouvait à présent.

Une fragrance douce, mélange d'agrume et de miel, vint à sa rencontre. Ce parfum, elle aurait pu le reconnaître entre mille.

- Gamma Levi... murmura-t-elle.

Ses lèvres esquissèrent un sourire fragile, mais son regard demeurait terne, vidé. Ce n'était pas la première fois que Levi la ramenait ainsi ; plus d'une fois, il l'avait retrouvée assoupie à son bureau de Luna, trop absorbée par ses tâches pour songer à rejoindre sa chambre, ou bien effondrée d'épuisement. Il veillait sur elle avec constance, mais cette sollicitude lui serrait le cœur : ce rôle aurait dû appartenir à son compagnon.

La pensée suffit à raviver la douleur, comme une vieille plaie qui se remet à saigner.

Un éclat de rire, clair et féminin, la tira de ses réflexions. La fenêtre était restée entrebâillée. Addison s'approcha, poussée par une inquiétude instinctive.

- Zion ! C'est splendide ici ! gazouillait Claire, accrochée à son bras avec la légèreté d'une enfant comblée.

Il lui répondit avec un mélange de gravité et de tendresse, la guidant le long du sentier de pierres. Ils venaient du côté du jardin qu'Addison avait façonné elle-même au fil des années, chaque massif, chaque allée portant l'empreinte de ses mains.

- Si cela te plaît, je t'y accompagnerai aussi souvent que tu le souhaites, déclara-t-il d'une voix chaude, presque caressante.

Addison resta figée derrière la vitre. Zion, grand et solidement bâti, portait sur sa peau hâlée l'éclat du soleil. Ses cheveux noirs de jais et ses yeux d'un vert intense dessinaient un visage à la fois noble et dur, comme sculpté dans une pierre vivante. Claire, à ses côtés, semblait la promesse d'un printemps éternel : chevelure blonde dansant au vent, iris couleur miel illuminés d'un sourire éclatant. Ensemble, ils formaient un tableau harmonieux, insupportablement beau.

Elle ne sut dire combien de temps elle les observa. Puis, soudain, Zion leva la tête. Leurs regards se croisèrent. La chaleur qu'il offrait à Claire s'évanouit, remplacée par un éclat tranchant comme une lame. La haine - ou pire, le dégoût - s'y installa sans voile, s'imposant comme une évidence. Ses lèvres se courbèrent en un rictus glacial.

- Tout va bien ? souffla Claire, posant sa main sur son torse.

Il lui prit les doigts avec une douceur qui jurait avec la dureté de ses yeux rivés sur Addison. Par le lien mental, sa voix rugit dans l'esprit de la jeune femme :

- Ne tente rien tant que je suis là. Tais-toi. Fais-toi oublier.

Puis, comme si cette ombre n'avait jamais existé, il se tourna vers Claire, ses traits adoucis par une sollicitude palpable.

- Pardonne-moi... J'ai été brusque. Je ne veux ni t'effrayer, ni troubler notre petit.

Ses doigts glissèrent dans les cheveux de la jeune femme, geste tendre qui resserra le nœud dans la gorge d'Addison. Elle ne sentit ses larmes que lorsqu'elles vinrent s'écraser sur sa main, posée sur le rebord de la fenêtre. Le contraste entre ces gestes, cette douceur, et l'hostilité qu'il lui réservait la lacéra. Elle retint ses sanglots, par peur de déclencher une nouvelle vague de colère.

Depuis le retour de Zion et des guerriers, une semaine entière avait passé. Pas un seul instant il n'avait cherché sa compagnie. Il n'avait quitté Claire d'une semelle, lui accordant une attention inébranlable. Toute tentative d'approche de la part d'Addison se soldait par des reproches cinglants, parfois devant témoins, avec une cruauté qui la forçait à se retrancher dans son bureau.

Elle se persuadait que sa répulsion pour elle était plus forte que le lien conjugal, et que ce rejet suffirait à étouffer tout instinct d'attachement. Mais, elle, ne pouvait échapper à cette attraction invisible, semblable à celle d'une abeille prisonnière du parfum d'une fleur.

Un léger coup frappé à la porte la sortit de ses pensées.

- Entrez.

Un jeune oméga apparut, tête basse.

- Luna Addison... L'Alpha vous convie à dîner dans la salle à manger.

Elle resta interdite. Une invitation ?

- A-t-il ajouté quelque chose ?

Le serviteur hésita.

- Oui... Il souhaite que vous portiez une tenue élégante.

Le cœur d'Addison bondit. Une mince étincelle d'espoir vint réchauffer ses entrailles glacées. Peut-être était-ce là un premier pas vers une réconciliation. Elle voulait croire que, malgré leurs blessures, certains liens refusaient de se rompre.

Mais au fil des heures, une appréhension sourde prit la place de cette chaleur. Si elle avait prêté davantage attention au ton du messager, peut-être aurait-elle compris que cette convocation n'annonçait rien de bon.

                         

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