L'amour interdit avec mon professeur
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Chapitre 4 Chapitre 4

– Non. Ma sœur a choisi sa vie. Elle a choisi la liberté. Et sans ça, tu neserais jamais venue au monde...

– Devenir chanteuse... Vivre de petits concerts par-ci par-là... Suivreun mec qui ne voulait pas d'elle... Avoir un enfant toute seule à 22 ans... Couper les ponts avec toute sa famille... Elle n'a pas arrêté de faire les mauvais choix, murmuré-je dans un soupir las.

– C'était son droit.

Je plonge mes yeux dans son regard brun profond et devine que cet homme a en lui plus de combats et de colère que son sourire rayonnant le laisse croire.

– Je sais que tu lui en veux... Mais la pression que ta mère a ressentie,je la connais bien. En étant gay dans ce milieu, au sein de cette famille où on attend de toi que tu files parfaitement droit... – Ils le savent ?

– Je n'ai jamais fait de coming out officiel, les gens s'en doutent maisn'en parlent pas. J'ai choisi de vivre ma vie discrètement, comme je l'entends mais sous silence. C'est plus simple pour moi. Tant que je ne fais pas de vagues, mes proches s'en accommodent.

– Tu ne fais rien de mal !

– Je n'ai pas eu le courage de ta mère, avoue le dandy en souriant. Decrier haut et fort qui je suis. Elle était une artiste, une âme libre, virevoltante, elle étouffait ici. Elle a bien fait de partir. Ils ne lui ont jamais pardonné, moi si. Mais je ne l'ai pas imitée, parce que j'ai vu aussi le mal que ça lui avait fait.

– Elle n'a jamais réussi dans la musique, mon père l'a larguée avant manaissance... Et aujourd'hui...

– Aujourd'hui on l'écoute et on chasse les mauvaises pensées !

Mon oncle monte à nouveau le volume et la voix de ma mère nous enveloppe comme de la soie. Les larmes aux yeux, je tends la main à l'homme qui m'a ouvert sa porte et serre sa paume dans la mienne. Il sourit à ce contact. Je grimace en me rappelant que je suis tout sauf tactile, normalement. Mais à cet instant, Ezra Chamberlain est à peu près tout ce que j'ai. Tout ce qui me reste de famille. Et je me sens soulagée d'avoir atterri chez lui.

Mais le moins pire de tous se charge vite de me remettre les idées en place. Petite piqûre de rappel sur l'amertume de la vie.

– Je ferai de mon mieux pour te protéger, Lemon. Mais crois-moi, toutn'est pas si joli par ici. Aussi brillant, aussi propre, aussi séduisant que ça en ait l'air. Il va falloir que tu apprennes à déjouer les tours de certains esprits malveillants qui voudront te renvoyer d'où tu viens.

– Je sais, marmonné-je. Les citrons dans la gueule, la limonade qu'ilfaut faire quand même... – Quoi ?

– Rien rien, Ezra. Rien.

Et je mords dans ma pizza hors de prix, au goût soudain amer.

Je savais que la Saint George's School serait un tout autre monde que le mien, mais je n'aurais jamais imaginé ça. Des garçons en chemise blanche, veste chic et cravate bordeaux, qui ont l'air d'avoir été habillés comme ça toute leur vie, des filles sophistiquées aux jambes parfaites et coiffures étudiées, des adolescents radieux sans le moindre signe de lutte intérieure, des sourires éclatants, des voix qui portent, des sacs et des chaussures qui brillent. Tout le monde se ressemble ou presque. Et personne ne semble manquer d'assurance, d'allure ou d'ambition.

Caleb et Trinity détesteraient autant que moi cette bande de flambeurs insouciants... Ils n'ont pourtant pas des gueules d'ange. Et je ne sais pas trop ce que je trouverais sous le vernis, si j'avais la mauvaise idée de gratter. Tout chez eux me semble dangereux.

Je me fais toute petite en avançant dans le grand hall du lycée où sont alignés les casiers aux portes métalliques rutilantes. Même les cadenas m'éblouissent. Je perçois des bribes de discussions politiques, des plaisanteries que je ne capte pas, et à chaque pas en avant, c'est comme un rouleau compresseur qui m'avale. M'écrase. Je n'aurai jamais la repartie, l'audace, la fierté suffisantes. Jamais les codes. Même me fondre simplement dans la masse me semble soudain au-dessus de mes forces. Je n'ai jamais été aussi consciente de mes longs cheveux ni blonds ni bruns, juste lâchés, de ma frange ni raide ni bouclée, de ma taille tout juste moyenne, de mon absence de maquillage. Je me sens déguisée dans ce chemisier classe que je n'ai même pas rentré dans mon pantalon un poil trop grand. Toutes les autres lycéennes ont l'air d'avoir choisi l'option jupe plissée et jambes sexy. Toutes marchent dans le couloir comme si le lycée leur appartenait. Et tous les mecs se rincent l'œil comme si ces filles étaient, avaient été ou seraient un jour à eux.

Bande d'imbéciles heureux...

Je n'ai pas besoin d'avoir passé plus de cinq minutes ici pour savoir que je les déteste tous. Que cet endroit sera mon enfer. Je me glisse en soupirant jusqu'au numéro de casier qui m'a été donné. Je pense à ma Louisiane, à mes meilleurs amis restés là-bas, à ma mère et mon monde qui me manquent. Ce n'était pas le paradis, loin de là, mais c'était chez moi. Je sors mon téléphone portable en espérant un signe d'eux qui me ferait me sentir moins seule.

– Eh la nouvelle, t'as deux semaines de retard !

Le garçon qui s'adresse à moi a des biceps énormes, une raie sur le côté, un joli minois et un sale sourire forcé, affreux mélange de fils à papa et de beau gosse qui porte sa veste sur son épaule, tenue par un doigt.

– Crois-moi, si j'avais le choix, je serais arrivée encore plus en retardque ça. Genre jamais.

Il se marre et me regarde de la tête aux pieds, comme s'il vérifiait que cette phrase est bien sortie de moi, la gamine insignifiante qu'il a sous les yeux.

– Mais c'est qu'on a de la repartie..., siffle-t-il.

– Mais c'est qu'on parle comme un vieux con...

– Toi et moi on va se plaire, j'adore les filles vulgaires, ça me changerade celles d'ici.

Et cet abruti m'arrache mon portable des mains, le tient haut au-dessus de ma tête pour m'empêcher de le récupérer et se met à entrer son numéro dans mon répertoire.

– G. R. I. F. F. I. N., épelle-t-il. S'il n'y a qu'un seul prénom à retenirici, c'est le mien.

– Dans quel monde tu vis pour croire que je vais appeler un mec quim'a volé mon téléphone ?

– T'inquiète pas, je vais te rendre cette bouse...

Et l'idiot musclé me tend mon vieux portable du bout des doigts, comme s'il avait peur de se salir. Cette petite scène attire du monde autour de nous et les rires moqueurs commencent à fuser.

– Et toi c'est... ? me demande le fameux Griffin.

– C'est personne.

Je récupère mon téléphone, le jette dans mon casier et claque bruyamment la porte métallique. J'essaie de m'éloigner mais mon nouvel ami me bloque le passage de son large corps, main plaquée sur mon casier, petit sourire de prédateur et torse penché vers moi jusqu'à me frôler.

Dans mon ancien lycée, je lui aurais déjà collé mon genou entre les jambes, sans hésiter. Mais je choisis de faire profil bas. Un pas à gauche, Griffin me suit ; un à droite, il m'imite ; je recule, il avance ; je fonce, il résiste. Toute sa bande de copains profite du spectacle en ricanant. Je croise le regard d'une fille au visage ingrat, elle semble hésiter à prendre ma défense mais Griffin la rembarre juste quand elle ouvre la bouche pour murmurer :

– Je crois que c'est bon, là...

            
            

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