L'amour interdit avec mon professeur
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Chapitre 3 Chapitre 3

«

Caleb se marre et la fait taire en lui jetant un coussin en pleine face. Je coupe Skype avant que mes larmes aux yeux me trahissent. J'abandonne mon vieil ordinateur portable sur le bureau à côté de celui flambant neuf. Et je me décide enfin à aller découvrir ces déguisements qui sont censés m'habiller tous les jours de toute cette maudite année.

J'ai fui lâchement, suis allée descendre une canette de soda trouvée dans le frigo, avant de revenir les affronter.

Chemise blanche, veste et jupe bleu marine, cravate et écusson bordeaux.

Ces trois uniformes que je suis en train de déplier en faisant la grimace représentent tout ce que je déteste. Ils réussissent l'exploit d'être à la fois prétentieux, standardisés, rétrogrades, sans âme, sans vie... et merveilleusement sexistes.

– Que tu le veuilles ou non, tu porteras une jupette bien courte, unechemise moulante et une veste cintrée, femme ! entonné-je d'une voix d'homme préhistorique.

Faites qu'il n'y ait pas de caméras de surveillance, dans le coin...

Par miracle, le dernier ensemble est assorti d'un pantalon et non d'une jupe, mais ça ne m'empêche pas de le haïr presque autant que les deux autres.

– Ce n'est pas un fut' qui me sortira de cet enfer, murmuré-je.

Face au miroir, dans cette chambre de crâneuse, je serre les dents et me déshabille avant de passer le déguisement. Je boutonne la chemise, zippe la jupette, clippe la cravate et enfile la veste bleue en dernier. Une fois enfermée dans ce costume étriqué, je me force à étudier de près l'espèce de blason moyenâgeux cousu sur mon sein gauche et sur lequel ressort distinctement en lettres blanches :

Saint George's School

– Exactement le même écusson que ta mère a détesté porter il y a vingtans...

Je sursaute au son de cette voix, me retourne brusquement en direction de la porte et croise le regard contrit de mon oncle en costard gris et lunettes à épaisses montures noires.

– Bonjour, Lemon. Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

– Bonjour..., bredouillé-je en croisant les bras comme si j'avais unenudité à cacher.

– Je sais, je ne vis plus seul désormais : il va falloir que je prenne l'habitude de frapper. Mais pour ma défense, la porte n'était pas fermée...

Je me contente d'une moue contrariée et cet étranger au sourire agréable s'invite dans « ma » chambre en me tendant la main. Je décline ce geste étrange, à mi-chemin entre politesse rigide et tendresse too much, alors Ezra range sa main dans sa poche et ajoute doucement :

– Tu vas t'y faire Lemon, je te le promets.

– À quoi, exactement ?

– À tout. Cette ville, cet appartement, cette famille, cet uniforme, cettenouvelle vie. Je sais que ça ne sera pas évident au début, mais... – Tu penses vraiment pouvoir te mettre à ma place ?

Je ne voulais pas l'agresser, c'est sorti tout seul. Mais Ezra n'a pas l'air de m'en vouloir. Il s'adosse au mur de ma chambre et me confie d'une voix patiente :

– J'étais destiné à être chirurgien, j'ai choisi la politique. On attendait demoi que je rejoigne le camp des Républicains, je suis devenu le conseiller d'une sénatrice démocrate. Je devais épouser une belle et riche héritière, pondre trois ou quatre gosses à la lignée parfaite, il se trouve que j'aime les hommes et que je ne tiens pas à engendrer qui que ce soit. Ta mère et moi, on a toujours été les moutons noirs des Chamberlain. Mais elle a choisi de partir, moi de rester.

Ma gorge se serre en l'entendant évoquer ma mère. Je n'en reviens pas qu'il se confie à moi comme ça, qu'il s'ouvre quand mon premier réflexe a été de lui sauter à la gorge. Je me rends compte qu'il me veut peut-être du bien finalement, que maman avait raison à son sujet.

– C'est pour ça que je n'ai pas rejeté Portia comme tous les autres, continue-t-il. Pour ça que je suis le seul de la famille à être venu vous rendre visite en Louisiane. Et aussi pour ça que tu es là, chez moi, à tenter de prendre un nouveau départ. Si tu y mets du tien, je vais tenter de faire pareil. Je n'ai jamais élevé d'enfant et encore moins d'ado, je sais que tu n'as pas été super gâtée en matière de parents, mais peut-être qu'on peut essayer d'être amis, toi et moi.

Soufflée par sa franchise, je l'observe sans parvenir à trouver les mots. – Je... Je ne voulais pas... Je suis désolée... Merci de...

– Lemon, je n'attends ni excuses ni remerciements. Je veux juste aider.J'ai 31 ans, je mène une vie parfois bien remplie et parfois dissolue, une carrière qui me laisse très peu de temps pour prendre soin de qui que ce soit d'autre que moi. Mais tu es ici chez toi, tu ne manqueras de rien, de nombreuses portes vont s'ouvrir sur ton chemin si tu as envie de les emprunter. La seule chose c'est que je ne pourrai pas toujours te tenir la main. Tes choix t'appartiennent, il va falloir que tu sois indépendante.

Compris ?

– Ezra ?

– Oui ?

– Tu pourrais commencer par me nourrir ?

Le politicien aux beaux et grands discours lâche enfin un éclat de rire qui parvient à me réchauffer un peu à l'intérieur. Il défait sa cravate de créateur, se débarrasse de sa veste et me fait signe de le suivre jusqu'à la cuisine. Je m'attends à ce qu'il ouvre des placards, sorte de la vaisselle, quelque chose du frigo, mais sur l'îlot central en marbre, il fait glisser jusqu'à moi tout un tas de prospectus.

– Pizza, japonais, mexicain, chinois, grec, poulet frit, marocain, french cuisine ?

– Je... Je peux cuisiner si tu veux...

– Fais ton choix, insiste-t-il en me tendant une petite bouteille de théglacé. Livrés en quinze minutes chrono !

– Je... Je n'ai pas de monnaie sur moi.

Mon oncle marque un temps d'arrêt, remonte ses lunettes pour mieux me fixer droit dans les yeux, puis soupire en collant son portable à l'oreille. Il passe trois coups de fil d'affilée en tout juste deux minutes, commande une pizza Margherita avec supplément fromage, des sushis et deux salades au nom interminable qui m'échappe totalement.

– Tu es fou, il y en a pour douze !

– La prochaine fois, tu ne feras pas ta mijaurée et tu choisiras quand jete le demande, me répond l'insolent avec un sourire avant de se servir un verre de vin blanc.

Comme il l'a annoncé, les livreurs se succèdent à une vitesse folle et mon ventre se remplit plus vite que la musique. Au milieu de ce dîner gargantuesque, Ezra appuie sur une télécommande et la voix de ma mère se met à résonner en fond sonore. Je repose ma part de pizza et me tourne vers l'enceinte qui laisse échapper ses belles notes jazzy.

– Tu... Tu as son album ?

– Je l'écoute souvent, me confirme son plus jeune frère.

– Vous avez dix ans d'écart, c'est ça ?

– À peu près, oui. Et malgré ça, on était liés plus fort que les autres,Portia et moi.

– Elle t'a abandonné, toi aussi..., réalisé-je alors.

Ezra boit une gorgée de vin, baisse un peu le son et me sourit tristement.

– Il y a dix-neuf ans, elle a tout quitté pour la musique et pour l'amour.C'était ça ou elle crevait ici. Elle avait besoin de s'enfuir de cette cage dorée et j'étais trop jeune pour la suivre... Mais j'ai admiré son courage, je l'ai enviée.

– Tu ne lui en veux pas ?

            
            

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