L'amour interdit avec mon professeur
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Je marche lentement jusqu'à la cuisine moderne mais pas du tout à mon goût : placards en bois laqué, poignées en laiton doré, plans de travail en marbre luisant, énorme frigo américain à la façade miroir... C'est fou comme ces gens aiment le clinquant. Alors que j'ai grandi avec une mère qui a chiné tout ce qu'elle possédait en brocante, qui m'a appris à aimer le patiné, le vintage, les fringues dénichées en friperie et les objets d'occasion qui ont déjà eu plusieurs vies.

« Si ça brille, c'est qu'il faut gratter pour aller voir ce qui se cache sous le vernis, Lemon... »

Je secoue la tête en entendant la belle voix cassée de ma mère qui me manque. J'arpente les pièces suivantes en y jetant seulement un œil, bureau cossu, salle à manger fastueuse, enfilade de chambres qui ont toutes l'air inhabitées sauf une : sur un grand lit reposent trois housses à vêtements transparentes semblant contenir des... uniformes. Je m'en approche doucement et découvre un petit morceau de papier planté sur l'un des cintres et marqué à mon nom.

Lemon Chamberlain

Plus aucun doute : cette chambre est la mienne. Et ça ne fait pas un pli non plus : j'ai besoin de parler à quelqu'un. Je retourne en courant jusqu'à l'entrée, sors de mon sac mon vieux PC portable recouvert d'autocollants et l'allume tout en revenant vers la chambre. Je farfouille sur le bureau en bois clair, ignore les brochures de lycée mises en évidence et trouve un petit carton plié avec le mot de passe du WiFi. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si mon oncle compte me traiter longtemps comme la cliente VIP d'un hôtel. Peut-être qu'on s'habitue vite à tout ce confort, vu comme c'est pratique... Mais c'est tellement loin de mon monde et de mes habitudes de vie que ça me gêne. Je crois que je ne suis pas près de m'y faire.

Je vais m'adosser à la porte fermée et me laisse glisser jusqu'au sol pendant que mon Skype s'agite. La magie d'Internet me transporte en quelques secondes jusqu'en Louisiane et dans la chambre de mon meilleur ami. Une seule heure de décalage horaire : je trouve Caleb dans la même position que moi, assis par terre à côté de Trinity, la troisième roue de notre carrosse bancal mais qui nous a toujours menés loin. Ensemble. Depuis la maternelle.

– Vous êtes là ! m'écrié-je.

– Ouais... Et pas toi, râle ma meilleure amie.

– C'est pas comme si elle avait le choix...– Je serais jamais partie, moi.

– Trinity, commence pas...– Ben vas-y, Caleb, défends-la.

Et tous les deux se mettent à se chamailler comme toujours, mais surtout comme si je n'existais pas. J'observe sa dégaine à lui, son crâne quasiment rasé pour cacher à quel point il est blond, ces chiffres romains tatoués sur son avant-bras qui ont rendu ses parents fous de rage et lui ont valu trois mois sans sortir, ses dents du bonheur à elle et ses dreadlocks courtes qui s'agitent quand elle s'énerve – c'est-à-dire lors une phrase sur deux. J'ai un pincement au cœur de les connaître si bien et de les savoir si loin. Parce qu'il n'y a qu'eux qui me connaissent comme ça.

– Eh, je vous rappelle que c'est moi qui viens d'être déracinée, privéed'une mère, forcée à déménager et à changer de lycée après juste deux semaines de cours, envoyée dans une école privée où je ne me ferai jamais d'amis et où on va même m'imposer comment m'habiller.

– Je crois qu'elle gagne..., chuchote le blond.

– Ouais, t'as gagné..., confirme la brune.

– Merci, pas la peine de m'envoyer le trophée. Il y a déjà des bibelotsrutilants et inutiles partout ici...

– Alors, montre le palace ! lance Caleb.

– Non, les uniformes ! essaie Trinity.

– J'ose même pas aller les regarder..., soupiré-je.

– Quand même, je t'en veux toujours d'être partie ! gémit ma copine. T'aurais dû te rebeller et rester !

– Et j'aurais vécu où, hein ? Chez toi avec tes quatre frères et sœurs ? Toute seule dans la cave de Caleb pleine de ragondins ? Surtout n'hésite pas si t'as d'autres bonnes idées comme ça.

La jolie Black mâchouille un long bonbon rouge enroulé autour de son index puis m'adresse un doigt d'honneur à peine dissimulé.

– Bon, on peut voir ta chambre ou pas ? insiste Caleb. Juste pour savoir si je commence à économiser pour venir te rendre une petite visite d'environ six mois.

– Toi, si tu me lâches aussi, je t'enferme à la cave avec tes ragondins, lemenace Trinity.

– C'est fou, remarqué-je. Même de loin, vous êtes fatigants !

Mes deux copains se marrent et je me lève pour promener ma webcam dans la vaste chambre, qui doit mesurer quatre fois celle que j'occupais à Timberlane, mon petit patelin de Louisiane. Je leur montre le papier peint doux aux motifs irisés, les tableaux abstraits aux couleurs vives, le vieux miroir cuivré, le couvre-lit beige parfaitement repassé, les dizaines de coussins rappelant les teintes des tableaux, la console blanche laquée qui me servira apparemment de bureau, la petite bibliothèque en bois clair et déjà remplie de livres de cours, le joli fauteuil en cuir à roulettes digne d'une businesswoman, l'immense dressing encore vide mais qui fait couiner Trinity, et enfin l'ordinateur tout neuf à l'écran géant et au clavier extra-plat qui laisse Caleb muet.

Ni eux ni moi n'avons l'habitude d'un tel luxe, d'une telle sophistication.

– C'est presque trop, non ? susurré-je, mal à l'aise.

Je me sens bizarre, soudain, pas à ma place et terriblement gênée pour mes meilleurs amis dont je partage les galères depuis qu'on se connaît. Douze ans. La première rentrée à l'école. Jamais été séparés depuis. Même classe, même quartier, même vie. On n'avait pas grand-chose, tous les trois... Des maisons sans charme dans une petite ville morte, des familles dysfonctionnelles ou à peine mieux, des petits jobs mal payés le soir et le week-end pour se faire de l'argent de poche, des cours au lycée qui nous ennuyaient profondément mais qui aidaient à passer le temps. Et aucune folle histoire à raconter. Mais on s'en contentait très bien : on ne brillait pas, nous trois, mais on avançait dans l'ombre et on aimait ça.

Notre trio nous rendait plus forts. Nous gardait vivants.

Et tout à coup, il y a comme un monde entre nous. Je sais de moins en moins ce que je fais là. Le mal du pays me gagne mais je ne me sens pas le droit de me plaindre. – Je vais vous laisser... – Déjà... ?

– OK...

– Mon oncle ne va pas tarder à rentrer, inventé-je. Mais on se reparlebientôt !

– Nous oublie pas !

– Jure que tu rentreras pour Noël !

– Ou avant !

– Et envoie une photo de ton uniforme, quand tu seras dedans.

– J'essaierai...

– Si ta grosse tête passe encore le col, lance Caleb en se marrant mollement.

– Et si tes chevilles arrivent encore à rentrer où que ce soit, renchéritTrinity avec un demi-sourire.

– J'aime pas quand vous êtes d'accord comme ça, c'est louche...– Ouais..., répondent-ils en chœur.

Je laisse échapper un soupir triste, mon meilleur ami le perçoit.

– Tu vas vraiment nous manquer, Lemmy.

– Mais t'es quand même une traîtresse !

Trinity renifle bruyamment. Elle joue les dures, mais c'est peut-être la plus sensible de nous tous.

– Allez manger un gombo chez Jim pour moi... Extra-spicy !

– Parce que tu comptes partager ton caviar, toi ? rétorque ma pitbull de meilleure amie.

            
            

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