L'Alpha Tout-Puissant et la Compagne Défendue
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Chapitre 5 5

Il attrapa mon téléphone, curieux, mais je le lui arrachai des mains avant qu'il ne puisse composer le numéro de son père.

- Laisse tomber. Ils géreront ça eux-mêmes, murmurai-je en évitant son regard.

Il poussa un soupir long et rauque en rejetant sa tête en arrière, puis je vis la lumière dorée du matin commencer à percer la canopée. Je tournai les yeux vers la forêt. Une pensée s'imposa d'elle-même dans mon esprit : Kaël était sûrement déjà éveillé. Peut-être même qu'il courait à travers les sentiers boisés, le torse ruisselant de sueur, l'allure féroce et irrésistible.

- Alors, c'est donc ça que je dégage chaque jour... triste, vraiment, marmonna Ayden.

- Hein ? fis-je, perplexe.

Il haussa les épaules, puis s'éloigna vers la chambre. Je restai figée un instant, fixant les arbres, et mes lèvres s'étirèrent malgré moi en un sourire tendre. J'avais souri, bêtement, sans m'en rendre compte. Je me hâtai d'effacer toute trace de ce sourire coupable. J'avais toujours moqué Ayden quand il fixait le vide avec un sourire rêveur... et voilà que j'étais prise à faire exactement la même chose. Kaël occupait mes pensées, trop intensément. Il fallait que je garde mes distances. Il ne fallait surtout pas qu'il voie à quel point sa simple présence me rendait fébrile.

Un rire m'échappa, nerveux. Rien qu'à repenser à la nuit dernière, j'étais certaine qu'il aurait bien du mal à dissimuler ses émotions, tout comme moi. Un instant, j'eus envie de lui envoyer un message, de lui souhaiter une bonne journée... mais je n'avais même pas son numéro. Je me contenterais de suivre ce fil invisible, cette force mystérieuse qui me tirait vers lui à travers la forêt.

En revenant dans la chambre, je fronçai les sourcils en découvrant Ayden empilant des objets absurdes sur Bastien pour le réveiller : mon matelas, mon oreiller, des serviettes, du shampoing... une scène digne de nos expéditions de camping passées.

- Va-t'en ! grogna Bastien depuis les entrailles du matelas.

Je ne pus m'empêcher de rire et attrapai ma veste.

- Je vais prendre le petit-déjeuner, lançai-je en quittant la pièce.

Toujours pas lavé, encore en jogging et baskets, torse nu sous ma veste que j'avais vaguement refermée, les cheveux en pagaille. Tamia détestait que je sorte ainsi. Elle, dès le réveil, était apprêtée comme pour un défilé. Elle me traitait de paresseux, mais je ne comprenais pas pourquoi se préparer avant d'aller s'entraîner.

La salle à manger de l'hôtel était presque vide. Je choisis une table près de la fenêtre. Bien que l'heure ait dépassé 17h, le soleil d'été inondait encore les rues. Je regardai les passants en tailleurs et costumes filer vers leurs obligations. Kaël me revint aussitôt en tête. À quoi ressemblait-il au réveil ? Probablement sublime, même endormi. Il avait cette beauté sauvage, presque indécente.

Je secouai la tête, agacée par mes propres pensées. Pourquoi pensai-je autant à lui ? C'était épuisant. L'instinct d'accouplement me rendait folle.

- Elian ! râla Tamia en tirant mes cheveux à son arrivée.

Je la regardai en souriant. Elle grognait parce que mes cheveux refusaient de se coiffer.

- J'ai oublié mon fer à lisser, dit-elle, contrariée.

- Tant mieux. Tu es encore plus belle comme ça.

- Tu as raison. Magnifique, ma belle, ajouta Ayden en apparaissant derrière elle et en déposant un baiser sur sa joue.

Elle poussa un soupir désespéré en voyant Bastien s'asseoir en face, tout aussi négligé que moi.

- Qu'est-ce que vous êtes, vous deux ?!

- Chut ! De l'énergie positive, Tammy, répondit Bastien en posant un doigt sur ses lèvres.

Elle tenta de lui attraper la main mais il esquiva habilement. Ayden lui donna une petite tape dans le bras. Nous avons ri.

Les deux heures suivantes passèrent entre blagues et plans pour les prochains jours. Puis vint le moment de partir, de marcher vers l'inconnu. Vers lui. Kaël.

Plus nous avancions vers la forêt, plus une étrange angoisse montait en moi. Comme un avertissement silencieux.

Je m'arrêtai net à la lisière.

- Tu as son numéro ? demandai-je à Tamia.

Peut-être pourrait-il nous rejoindre, éviter ce pressentiment malsain.

- Tu veux courir ? plaisanta-t-elle.

- Non. Je veux organiser une rencontre... en ville.

- C'est nouveau, dit Ayden, les yeux rivés sur moi. Je ne t'ai jamais vu avoir peur.

- Je n'ai pas peur ! sifflai-je, vexée. Je ne suis juste... pas prêt.

Bastien, ignorant la tension ambiante, courut en avant.

- Allons-y !

Un craquement. Mon cœur bondit. Je courus à sa suite... et m'arrêtai net.

Un loup immense, au pelage brun foncé, me fixait.

Un grondement sourd se fit entendre à ma droite. D'autres loups apparurent, sortant lentement de la végétation. Ils appartenaient tous à la meute de Lumeris. Leurs odeurs ne mentaient pas. Mais leur posture trahissait une nervosité. Kaël ne les avait visiblement pas prévenus de notre arrivée.

L'un d'eux grogna de nouveau, pressant Bastien de reculer et nous de les suivre.

Je plissai les yeux.

Je n'étais pas une louve quelconque.

J'étais une Alpha. Et ces loups le savaient.

Pourtant, ils n'affichaient aucun signe de respect. Ce loup, celui qui se tenait devant moi avec arrogance, ignorait manifestement qui j'étais.

Et il allait vite le découvrir.

« Nous ne sommes pas là pour nous battre, juste pour voir votre Alpha. Nous le trouverons nous-mêmes sans problème », dis-je.

Mais à peine ces mots avaient franchi mes lèvres que l'atmosphère sembla se figer, comme si le vent lui-même retenait son souffle. Une tension surnaturelle s'infiltra dans l'air. Les arbres alentour cessèrent de bruisser et les oiseaux, de chanter. Les loups en face de nous échangèrent des regards, puis éclatèrent d'un rire moqueur, rauque, presque inhumain. L'un d'eux – un colosse au regard vitreux – retroussa les lèvres, découvrant des crocs menaçants, et grogna d'une voix plus forte, comme s'il voulait nous écraser de son autorité.

Je sentis mes muscles se contracter, chaque fibre de mon être se préparant au combat malgré mes paroles pacifiques. Leur chef nous jeta un regard hautain, son arrogance dégoulinant comme du poison. Mon sang commença à bouillir. Ils pensaient pouvoir nous intimider ? Quelle erreur...

« Qu'est-ce qu'on fait ? » murmura Ayden en s'approchant de moi.

C'est à ce moment précis que tout autre loup, sans notre sang Alpha ou Bêta, aurait levé les mains en signe de paix. Mais Bastien, qui avait grandi à nos côtés – Tamia, Ayden et moi – n'était pas comme les autres. Notre audace lui avait déteint dessus. Il était devenu tout aussi fier, tout aussi imprudent.

« Nous ne les suivons pas », déclara-t-il sans hésiter, s'adressant à moi par télépathie.

J'hochai la tête, le regard toujours planté dans celui de leur chef. S'ils avaient demandé poliment... peut-être aurions-nous coopéré. Mais leur ton impérieux avait tout gâché.

« Ne les tuez pas », ordonnai-je à mes compagnons. « Juste les assommer. »

Mon esprit fulminait. Kaël allait me le payer. Me faire gaspiller de l'énergie si tôt le matin ? Impardonnable. Même une miette d'énergie m'était précieuse.

                         

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