Des cendres: Une seconde chance
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Chapitre 9

L'infirmière entra avec une seringue. « Ceci aidera à soulager la douleur, Mademoiselle de la Roche », dit-elle, sa voix d'une douceur professionnelle. Elle injecta le liquide clair dans la perfusion d'Héloïse.

Héloïse attendit le soulagement béni, l'engourdissement promis pour voler le feu de ses os.

Il ne vint jamais.

Au lieu de cela, la douleur s'intensifia. Elle passa d'une douleur profonde et lancinante à un brasier déchaîné et dévorant. C'était mille fois pire que l'extraction elle-même. Un feu chimique et brut se propageait dans ses veines.

Son corps se mit à convulser, se cambrant sur le lit en spasmes violents et incontrôlables. Un cri étranglé s'arracha de sa gorge. Quelque chose n'allait pas du tout.

Le visage de l'infirmière devint blanc de panique. Elle vérifia la seringue vide, puis le flacon d'où elle provenait. « Ce n'est pas de la morphine ! » hurla-t-elle. « Quelqu'un a échangé les flacons ! »

L'architecte de ce nouvel enfer était, bien sûr, Juliette. Allongée dans son propre lit d'hôpital, elle avait trouvé un moyen d'infliger une dernière torture exquise. Elle n'avait pas seulement voulu la moelle osseuse d'Héloïse ; elle voulait qu'elle en souffre.

Pendant ce temps, Dominique se dirigeait vers la chambre de Juliette. Son esprit était un champ de bataille. Il avait ce qu'il voulait. La moelle qui sauverait la vie de Juliette était en route pour le laboratoire. Il aurait dû se sentir soulagé, voire juste.

Au lieu de cela, tout ce qu'il pouvait voir était le regard dans les yeux d'Héloïse. La haine pure et sans mélange. La façon dont elle avait reculé à son contact. C'était un regard de finalité, d'une porte qui se claque pour toujours.

Il s'arrêta dans le couloir. Il ne pouvait pas aller voir Juliette. Pas encore. Une panique soudaine et irrationnelle le saisit. Il devait y retourner. Il devait voir Héloïse. Il devait s'assurer que l'analgésique fonctionnait. Il devait voir si peut-être, juste peut-être, il y avait une lueur d'autre chose que de la haine dans ses yeux.

Un médecin l'intercepta. « Monsieur Valois, nous avons besoin de vous. L'état de Mademoiselle Normand se déstabilise. »

« Plus tard », cingla Dominique en le bousculant.

« Mais monsieur, c'est urgent ! »

« Héloïse est plus urgente », se surprit-il à dire, les mots le surprenant lui-même. Il se dit que c'était juste de la culpabilité, un besoin de s'assurer que la personne qu'il venait de brutaliser était à l'aise. C'était le moins qu'il puisse faire. Il s'attendait à la trouver dormant paisiblement, la douleur enfin partie.

Il ouvrit sa porte violemment et se figea.

La scène était d'une horreur pure. Héloïse se débattait sur le lit, son corps contorsionné par une crise, un faible gémissement d'agonie s'échappant de ses lèvres. Son visage était pâle et luisant de sueur.

« Qu'est-ce qui se passe, bordel ? » rugit-il en se précipitant à ses côtés.

L'infirmière terrifiée essayait de la maintenir. « Le médicament ! Il a été échangé ! Ce n'était pas un analgésique ! »

La vérité s'abattit sur Dominique. Non seulement il l'avait soumise à une douleur inimaginable, mais son ordre de soulagement avait d'une manière ou d'une autre conduit à son empoisonnement. Sa tentative d'une petite gentillesse était devenue une autre couche de torture.

« Héloïse ! » cria-t-il en lui prenant la main. Elle était brûlante. Elle s'agrippa à lui, sa prise étonnamment forte, ses yeux grands ouverts dans un appel silencieux et désespéré.

Il se tourna vers le personnel médical, sa voix un hurlement furieux. « Trouvez qui a fait ça ! Je veux qu'on les trouve maintenant ! »

Il berça la tête d'Héloïse, essayant de la calmer, murmurant des excuses sans signification.

Et puis, l'infirmière qui vérifiait ses signes vitaux laissa échapper un hoquet horrifié.

« Monsieur Valois... elle... elle ne respire plus. »

La première pensée arrogante de Dominique fut que c'était impossible. Aucune douleur ne pouvait être pire que la culpabilité qui le consumait. Elle faisait juste du cinéma. Mais ensuite, il baissa les yeux sur son visage.

Ses yeux étaient clos. Sa poitrine était immobile. La prise désespérée sur sa main s'était relâchée.

                         

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