Le Grand Retour de l'Ex-Femme
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Chapitre 3

La pluie tombait en un crachin froid et régulier, assorti à la morosité du cœur d'Élise. Elle ne savait pas où aller, comment échapper aux décombres de sa vie.

Elle renvoya son chauffeur, voulant être seule.

Elle erra sans but dans les rues de la ville, une silhouette solitaire sous un parapluie noir. La ville animée, avec ses lumières vives et ses foules joyeuses, ne faisait que la rendre plus isolée.

Elle s'arrêta devant un petit magasin de musique. Une chanson triste jouait, les paroles racontant une histoire d'amour et de perte qui lui semblait douloureusement familière.

« Les promesses... à quoi servent les promesses ? »

Elle resta là longtemps, le mot « promesse » résonnant dans son esprit.

Elle se souvint de la première fois qu'elle avait rencontré Adrien. Elle était une enfant perdue et effrayée, tout juste retrouvée par la riche famille Simon après avoir été perdue pendant des années. Il était le golden boy de la famille Kennedy, un ami de son frère aîné.

Il avait promis de la protéger à l'époque. Il l'avait appelée sa petite sœur.

Elle l'avait appelé « Adrien », comme tout le monde. C'était un terme affectueux, un symbole de leur proximité.

Quand tout avait-il si mal tourné ? Était-ce lorsque sa famille était tombée en disgrâce, un désastre qu'il imputait à son père ? Était-ce lorsqu'il avait été forcé de l'épouser pour sauver ce qui restait de son entreprise ?

La pluie se transforma en averse. La nuit tomba.

Elle rentra dans une maison vide et un lit froid. Le sommeil n'offrait aucune échappatoire. Sa maladie entraînait de terribles cauchemars.

Elle rêva qu'Adrien la quittait, qu'il se tenait avec Héloïse, leurs mains enlacées. Dans le rêve, il la regardait avec une haine pure. « C'est toi qui lui as tout pris, » l'accusait-il.

Un contact froid sur sa joue la réveilla.

Elle ouvrit les yeux pour voir le visage d'Adrien penché sur elle, son expression froide et illisible dans la pénombre.

« Adrien, » murmura-t-elle, encore à moitié endormie.

Il fronça les sourcils. « Tu faisais un cauchemar. Tu appelais un nom. »

« Cédric, » dit-elle, essayant de s'asseoir. Elle ne voulait pas qu'il sache pour sa maladie. « Je rêvais juste de mon frère. »

Il la coupa. « Ton frère ? Ou ton amant ? »

L'accusation la frappa comme un coup physique. « De quoi tu parles ? »

« Ne joue pas à l'idiote avec moi, Élise, » ricana-t-il. « Je vous ai vus ensemble. À l'hôpital. Tu me prends pour un imbécile ? »

Il l'attrapa, la tirant dans une étreinte brutale. Son odeur, un mélange de pluie et de quelque chose d'unique à lui, emplit ses sens.

Elle se débattit contre lui, l'injustice de son accusation la rendant malade. « C'est mon médecin ! Et mon frère ! »

Il prit sa résistance pour de la culpabilité. Son étreinte se resserra, ses gestes devenant plus violents, plus punitifs.

Un filet de chaleur coula de son nez. Elle savait que c'était du sang, mais il était derrière elle et ne le verrait pas.

Soudain, il s'arrêta. Ses yeux tombèrent sur le flacon de pilules sur sa table de chevet.

« N'oublie pas de prendre tes médicaments, » dit-il, sa voix dégoulinant de sarcasme.

Elle se souvint de sa conversation avec Héloïse à l'hôpital. Il avait promis d'emmener Héloïse voir les meilleurs médecins. Il s'inquiétait pour la santé d'Héloïse.

Cette pensée fut une nouvelle vague de douleur. Sa gorge se serra, et elle ne put parler.

Elle ne dormit pas du reste de la nuit.

Le lendemain matin, son téléphone sonna, strident et urgent. C'était son assistante.

« Madame Simon, il y a un problème à l'entreprise. Plusieurs de nos projets clés ont été sabotés. Et... et Mademoiselle Lindsey est ici, prétendant être l'héritière légitime. »

Élise sentit un frisson lui parcourir l'échine. « Je sais. J'arrive. »

Elle s'habilla et se dirigea vers le bureau, son esprit un tourbillon de douleur et de confusion.

En chemin, elle se pencha en arrière et ferma les yeux, les souvenirs l'inondant. Elle se souvint d'avoir été retrouvée, de la confusion de sa nouvelle vie. Elle se souvint d'une autre fille, Héloïse, qui avait été prise pour elle, vivant sa vie pendant des années. Quand la vérité éclata, Héloïse fut gardée dans la famille, traitée comme une princesse, tandis qu'Élise était toujours l'étrangère, la remplaçante.

Elle arriva au dernier étage. La porte de son bureau était ouverte.

Héloïse était assise dans un fauteuil roulant, un sourire suffisant sur le visage. Adrien se tenait à côté d'elle, sa main reposant protectricement sur son épaule.

« Regardez qui est là, » dit Héloïse, sa voix dégoulinant d'une fausse sympathie. « Pauvre Élise. Tu as l'air affreuse. »

Élise ne répondit pas. Elle regarda simplement Adrien.

Soudain, deux gardes de sécurité apparurent. « Madame Simon, » dit l'un d'eux, la voix ferme. « Vous êtes accusée d'espionnage industriel et de sabotage de projets de l'entreprise. Veuillez nous suivre. »

            
            

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