Sa grande sœur Karidja a dix-neuf ans et va bientôt aller en mariage. Son petit frère Adama vit le plus souvent chez sa tante par manque de moyens de ses parents.
Kouadio le père de ceux-ci est très sévère. C'est un homme fier qui prête beaucoup attention à ce que son entourage raconte.
Kouadio rejoint souvent ses amis comme tous les dimanches à quinze heures à Niangon autour d'une table.
Kouadio : mais, elle va nous servir notre porc à quelle heure ?
Seydou : tchiéee ! mon frère ça arrive tu sais bien qu'à cette heure nous sommes toujours nombreux
Kouadio : aïe mon frère ! en tout cas quand il y a déjà Tchapalo (bière traditionnelle autochtone fabriquée en Afrique de l'Ouest) tout va bien
Seydou : sinon on viendra boire un verre avant le mariage de ta fille hein
Konan : hum toi là tu n'oublies rien dhè
Kouadio : elle va enfin quitter la maison. Ah notre porc est là. Tu as mis piment et moutarde comme d'habitude
Sita : on ne change pas l'équipe qui gagne
Ils commencèrent à manger. Kouadio discutait avec ses amis comme d'habitude jusqu'à la soirée.
A LA MAISON
Mariame la mère des trois enfants préparaient avec ses filles.
Mariame : il faut bien tourner ça Karidja. Tu as deux mains pourquoi ? C'est comme ça que tu feras dans ton mariage
Karidja : mais maman je tourne
Mariame : réponds encore c'est avec ta bouche que je vais tourner ça
Karidja : eh maman !
Mariame : tu ouvres encore ? Awa, criait-elle.
Awa : oui maman
Mariame : va écraser ça
Awa : d'accord maman
Awa obéissait au doigt et à l'œil. Quand elles finissaient souvent la cuisine, les deux sœurs discutaient souvent dans leur chambre.
Karidja : qui t'a donné ce téléphone ?
Awa : chut ne parle pas fort
Karidja : dis-moi, en chuchotant.
Awa : c'est Moussa
Karidja : maman a dit qu'elle ne veut plus entendre parler de lui
Awa : oui mais elle ne sait pas
Karidja : tu sais que si quelque chose arrive elle ne pourra pas te défendre fasse à papa
Awa : n'exagère pas
Karidja : de plus ils veulent manger une bonne dote
Awa : je vais me marier avec celui que je vais aimer
Karidja : auras-tu le choix ?
Awa : oui
Karidja : on verra. Je te rappelle que moi je vais en mariage bientôt
Awa : mais ils nous ont accouchés pourquoi ? Si c'est pour vivre dans la misère et nous arranger des mariages
Karidja : je ne sais pas. Mais ils veulent le meilleur pour nous. Toi tu as même de la chance tu vas à l'école
Awa : Karidja tu es triste ?
Karidja : non mon mari vient d'une bonne famille et la vie sera meilleure pour papa et maman
Awa : c'est tout ? Tu l'aimes ?
Karidja : maintenant qu'on a appris à se connaître je l'apprécie énormément
Awa : pourquoi ne pas t'enfuir ?
Karidja : tu veux que papa me tue ? De plus je vais m'enfuir pour aller où ?
Awa : où tu ne seras pas forcée à agir de la sorte
Karidja : je vais apprendre à aimer mon mari
Awa : tu crois ?
Karidja : oui en plus il me fait du charme et ne me laisse pas indifférente
Awa : je te souhaite d'être heureuse. Tu pourras toujours compter sur moi
Karidja : je ne serais plus là pour te conseiller. Fais attention avec ce Moussa
Awa : ne t'inquiète pas
Les deux sœurs étaient très proches. Comme les doigts de la main. Karidja n'avait pas la chance de s'instruire, d'aller à l'école. Elle avait été formée pour être une bonne femme au foyer. L'homme qu'elle allait épouser dans quelques ours venait d'une famille riche. Celui-ci avait vingt-cinq ans. Il avait toujours apprécié Karidja et l'arrangement du mariage avec les parents de celle-ci ne fût pas difficile.
Venant d'une famille assez influente il a juste fallu proposer une bonne dote. Les parents de Karidja avaient sauté sur l'occasion. Son père aimait quand on parlait de lui en bien et se dire qu'il allait désormais être lié à une telle famille n'était qu'une occasion en or.
Pour Awa, ils visaient mieux. C'est pourquoi ils finançaient ses études. Mais, elle n'était pas comme sa sœur. Quand elle avait une idée en tête, elle allait jusqu'au bout. De plus, elle était amoureuse de Moussa. Un jeune garçon de son lycée.
LE SOIR
Kouadio : bon Mariame demain mes amis seront là pour un bon verre à l'honneur de ta fille Karidja
Mariame : tu sais que je travaille demain au marché
Kouadio : les filles t'aideront pour la cuisine. Demain l'après midi tout doit être prêt
Kouadio était un mari et un père exigeant. Seule Mariame s'occupait de l'éducation des enfants. Il travaillait à temps partiel où il pouvait trouver du job. Mais, il ne ratait aucune occasion pour sortir avec ses amis et boire.
C'est lui qui décidait de tout dans la maison. Sa femme et les enfants n'avaient qu'une mission, exécuter.
Kouadio : on mange quoi ce soir ?
Karidja : avec maman on a fait de l'attiéké avec poisson frit
Kouadio : tiens-toi bien. Et parle bien ne va pas me souiller dans ta belle-famille
Karidja : désolé papa
Kouadio : et ferme ça. C'est comme ça que ta mère t'apprend
Mariame : bon allez chauffer ce qu'il y a dans la marmite on va manger
Kouadio alluma la télévision sur la chaîne nationale afin de regarder le journal.
C'était un article sur les enfants désobéissants. Il profita de l'occasion pour dire tout ce qu'il en pense.
Kouadio : je ne comprends pas comment un enfant de quinze ans peut avoir un téléphone. Toutes ces technologies détournement les enfants surtout les filles
Quand Awa avait entendu cela, elle fixa sa sœur dans les yeux et elle avait le cœur qui battait mille à l'heure.
Elles posaient le plat de leurs parents et se précipitèrent à la cuisine.
Kouadio : quand on les parle, ils n'écoutent jamais ils savent mieux que nous
Mariame : mais les générations changent
Kouadio : elles changent en mal
Mariame : tu sais, un téléphone n'est pas forcément signe d'une mauvaise éducation
Kouadio : si c'est un signe. En tout cas, de mon vivant, aucun de mes enfants n'aura un téléphone à cet âge
Awa qui mangeait à la cuisine avec sa sœur se sentait mal. Elle chercha à avaler sa boule d'attiéké qui était callé à la gorge et elle s'étouffa
Elle toussait
Karidja : prends de l'eau
Awa : merci, avec les yeux rouges et remplis de larmes.
Karidja : ça va mieux ?
Awa : oui, en toussant.
Karidja : tu as entendu papa
Awa : il exagère
Karidja : si tu ne veux pas d'ennuis évite ce Moussa
Awa : j'ai déjà la boule au ventre
Quand elles avaient fini, elles débarrassèrent.
Le lendemain comme prévu, Mariame avait cuisiné avec sa fille Karidja.
Awa était à l'école.
Moussa : Awa aujourd'hui tu es jolie la mort seulement
Awa : hum toi aussi c'est ça tu veux me flatter
Moussa : je ne te flatte pas c'est la vérité
Awa : tu veux quoi encore
Il posa la main sur sa tête
Moussa : mon invitation de l'autre jour là
Awa : il faut que j'arrive à m'éclipser de la maison
Moussa : mais dis que tu vas étudier
Awa : je n'avais pas pensé à ça
Moussa : viens je serais seul à la maison
Awa : hum Moussa
Moussa : mais c'est vrai. Mes parents vont à une réunion
Awa : bon je te dirai ça par message je retourne en classe
Awa n'avait que seize ans. Elle était avec moussa depuis déjà un an et elle avait caché cela à sa famille. Malgré les conseils de sa grande sœur, elle restait avec lui. Comme on le dit souvent, l'amour rend aveugle. Elle était vraiment aveuglée par lui, sa beauté et ses cadeaux pour elle.
Une fois à la maison, elle aidait sa mère et sa sœur pour finir la cuisine. Comme prévu son père était là avec ses amis.
Son père avait pour habitude de se prendre la tête quand il y avait une telle occasion chez lui. A présent, il voulait montrer à tous que sa fille allait épouser un homme riche. La seule raison pour laquelle ces amis connaissant Awa, c'est parce qu'elle réussit bien à l'école.
Son père ne voulait en aucun cas être la source de moqueries.
Il était prêt à tout pour toujours avoir une image propre aux yeux de toutes les personnes qui l'entourent.
Sa femme cuisinait très bien et il ne manquait jamais d'occasion pour le montrer aux autres hommes. Pendant tout le repas Mariame et ses filles étaient restées à la cuisine. Il n'y avait que son jeune fils qui partageait le repas des hommes.
A SUIVRE