Awa : surement
Moussa : mais tu me fais peur. Tu n'es même pas sûre
Awa : c'est la première fois que ça m'arrive
Moussa : il y a une première fois à tout
Awa : je suis sérieuse Moussa. J'attends un bébé à coup sûre
Moussa : ce n'est pas mon problème
Awa : quoi ?
Moussa : tu as bien entendu. Je suis trop jeune pour être père
Awa : tu t'entends parler ? Je t'ai donné ce que je devais offrir à mon mari tout ça par amour
Moussa : c'était une erreur en plus tu es une gamine
Awa : tu me perles comme ça maintenant ?
Moussa : tu as la vie devant toi. Si tu veux garder cet enfant, fais-le. Mais il n'est pas de moi
Awa : il est de qui ?
Moussa : qui sait où tu écartes tes cuisses
Elle le gifla
Awa : tu n'es qu'un lâche
Moussa : tu gifles qui ?
Awa : toi car tu me manques de respect. Tu as été le premier et le seul. Aujourd'hui, vu ton comportement je regrette amèrement
Moussa : c'est fini entre nous je ne veux plus jamais entendre parler de toi pauvre fille. Tes parents et toi vous êtes des malades tu pensais t'accrocher sur la richesse de mes parents
Awa : tu vas pleurer un jour Moussa. N'oublie jamais cette date pauvre imbécile
Elle tourna le dos. Elle avait joué la forte devant lui mais intérieurement, elle était meurtrie. Elle n'arrivait pas à croire. Elle tombait des nues. Le nuage sur lequel elle était n'existait plus.
Moussa quant à lui ne regrettait rien de ce qu'il avait dit.
Une fois chez elle, Awa était dans sa chambre. Elle avait l'impression que son monde s'écroulait. Il y a de cela quelques jours, elle était la plus heureuse du monde. Maintenant, que vont penser les autres. Ses parents avaient tout misé sur elle. Ils ont fait l'exception sur cette dernière, l'envoyer à l'école.
Ceci n'était que le commencement. Son monde avait complètement basculé.
Le soir elle prépara le diner avec sa mère Mariame.
Mariame : hum ma fille j'aime quand tu cuisines comme ça
Awa : merci maman
Mariame : tu es une fierté ma fille. Tout comme ta grande sœur vous êtes vraiment courageuses
Awa culpabilisait de plus en plus
Awa : d'ailleurs tu as de ses nouvelles ?
Mariame : elle m'a appelée quand j'étais au marché. Elle m'a dit que son mari la chouchoute
Awa : oui elle m'avait dit la même chose
Mariame : à sa voix, j'ai senti qu'elle est heureuse. Toi aussi tu seras heureuse
Awa : merci maman
Mariame : passe-moi la passoire
Awa : maman je vais le faire
Sa mère était heureuse de vois sa fille agir comme ça. Sans savoir ce qui allait s'abattre sur eux les semaines suivantes.
Awa cachait sa grossesse à ses parents. Son père tenait tellement à son image. Sa mère qui l'avait toujours soutenu surtout pour poursuivre ses études et être une grande dame.
DANS LA BELLE FAMILLE DE KARIDJA
Koffi : hum dis-moi d'où viennent vos prénoms ? J'ai remarqué qu'aucun chez vous ne va à la mosquée
Karidja amusé lui avait répondu
Koffi : c'est drôle ?
Karidja : ça me fait rigoler à la longue
Koffi : pourquoi ?
Karidja : toute ma vie, on m'a fait cette remarque
Koffi : c'est étonnant. Ca fait un mois, j'ai observé tes comportements et même les prières je n'ai rien vu
Karidja : mes parents avaient un ami proche. Cet ami était comme mon tonton c'est lui qui avait choisi mon prénom à ma naissance. Il aidait tellement mes parents il était proche d'eux même dans les moments difficiles
Koffi : tu parles de lui au passé
Karidja : oui car il est décédé. Pour lui rendre hommage, mes parents avaient décidé de donner d'autres prénoms musulmans à ma sœur et frère.
Koffi : c'est touchant
Karidja : oui très touchant. Voila ce que je raconte à toutes les personnes qui me font ces remarques
Koffi : bientôt tu n'auras plus de salive à force
RIRES
Koffi : tu as réfléchi aux prénoms de nos enfants
Karidja : pas encore. D'ailleurs tu veux en avoir combien ?
Koffi : je veux remplir la maison
Karidja : tu es vraiment mignon
Koffi : merci
Karidja : non mais c'est vrai. Tu sais je n'ai jamais vraiment été pour les mariages arrangés mais je ne regrette rien du nôtre
Koffi : moi encore moins, il lui fit un câlin.
Des semaines passaient. Awa était ferme elle était prête à garder son enfant et à annoncer cela à ses parents le plus tard possible.
Elle était à deux mois de grossesse. Elle trouvait tout genre d'excuse pour que sa mère ne prête pas attention à ses symptômes.
Mais une grossesse ne peut être cachée à vie. Un jour sa mère avait discuté avec elle.
Mariame : Awa, avait-elle crié.
Awa : oui maman, en se précipitant vers elle.
Mariame : depuis que j'ai acheté ce paquet de serviettes hygiéniques c'est toujours là
Awa paniquait. Le pire c'est qu'elle ne savait pas mentir
Mariame : ma fille
Awa : maman ce n'est pas ce que tu crois
Mariame : croire quoi ? En criant. Son père arriva dans la chambre
Kouadio : on vous entend dehors. C'est comment ?
Awa : papa pardon, en tapant dans ses mains.
Mariame avait compris
Mariame : Awa pourquoi ?
Kouadio : il y a quoi ici je ne comprends rien
Mariame avait voulu cacher à son mari car elle savait qu'il agirait de la pire des façons possible. Mais elle tenait le paquet de serviette dans ses mains.
Kouadio : il y a quoi ? Je ne vais pas me répéter
Awa pleurait déjà
Awa : papa je, elle suffoquait presque.
Kouadio : tu ?
Awa : je suis...
Kouadio : je vais te gifler hein
Awa : enceinte, d'une petite voix.
Kouadio : quoi ?
Mariame : eh ma fille tu me fais ça, ma fille, mon espoir
Kouadio avait lâché une gifle et sa fille était au sol
Mariame : Kouadio
Kouadio : toi, tu fermes ça
Elle ne pouvait plus rien dire.
Kouadio : c'est ce qu'on t'apprend à l'école ?
Awa pleurait toujours
Kouadio : on va faire quoi maintenant qui va t'épouser avec ça ? Le père est où ?
Awa : il n'a pas assumé
Kouadio : tu t'attendais à quoi ? Si tu veux rester dans cette maison, je ne veux pas de cette enfant ici
Awa avait donc un ultimatum il fallait qu'elle enlève cet enfant.
Kouadio : plus vite ça sera fait et ça sera mieux. On doit te trouver un mari même au village
Awa ne disait rien mais il était hors de question qu'elle enlève cet enfant et qu'elle épouse un homme de force.
Après cette nuit, Awa était restée chez ses parents une semaine. Mais il y avait énormément de tension elle était privée de tellement de choses. Elle était devenue comme un inconnu pour son père qui voulait préserver son image et éviter la honte.
Elle avait fugué loin de ce quartier. Ca faisait déjà vingt quatre heures que ses parents n'avaient aucune nouvelles. Mais ils n'avaient pas l'air de vouloir où elle se trouve.
Elle marchait dans les rues toute triste sous le regard des inconnus. Elle avait tout perdu. Même sa sœur elle n'avait pas appelé.
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