Chapitre 3

En rentrant à la maison, j'ai trouvé Chloé assise dans le salon.

Elle m'attendait.

Elle portait un de mes peignoirs en soie. Ses cheveux étaient encore humides, comme si elle venait de prendre une douche.

Elle m'a regardée de haut en bas, un air de dégoût sur le visage.

« Où étais-tu ? »

Sa voix était froide, accusatrice.

J'ai évité son regard. J'ai remarqué une marque rouge sur son cou, à moitié cachée par le col du peignoir.

Une marque que Marc avait laissée.

Mon propre cou me brûlait, et j'ai instinctivement porté la main pour cacher les traces que la femme inconnue avait sûrement laissées sur ma peau.

« Ça ne te regarde pas, » j'ai répondu, la voix plus assurée que je ne le pensais.

Elle s'est levée et s'est approchée de moi. Elle sentait mon gel douche.

« Ça ne me regarde pas ? Hier soir, tu me livres à Marc, et ce matin, tu disparais. Tu joues à quoi, Léa ? C'est une nouvelle stratégie ? Me rendre jalouse ? »

J'ai failli rire. Jalouse ? Elle ?

« Chloé, je ne joue à aucun jeu. J'ai fait ce que j'aurais dû faire depuis le début. Je vous ai réunis. Vous êtes faits l'un pour l'autre. »

Elle a plissé les yeux, essayant de déceler le mensonge dans mes paroles.

« Tu as toujours été amoureuse de moi. Tu crois que je vais te croire ? Tu essaies de te rendre intéressante, c'est tout. Une sorte de jeu du chat et de la souris. Tu veux que je te coure après. »

Elle était si sûre d'elle. Si arrogante.

Dans ma vie précédente, cette arrogance m'avait fascinée. Aujourd'hui, elle me fatiguait.

« Non, Chloé. C'est terminé. Marc et toi, vous allez être heureux ensemble. C'est tout ce qui compte. »

Elle a attrapé mon poignet. Sa prise était forte.

« Marc m'a tout raconté. Ta sœur, la drogue... Et il m'a dit comment tu le regardais quand il m'a emportée. Avec désir. »

Je l'ai regardée, stupéfaite. Désir ? Pour Marc ?

« Il se trompe. »

« Vraiment ? » elle a insisté. « Il m'a demandé en mariage ce matin. J'ai dit oui. Nous allons nous marier, Léa. Et tu vas nous regarder être heureux. Je veux que tu saches que tu ne m'auras jamais. Reste loin de nous. »

C'était exactement ce que je voulais.

Une vague de soulagement m'a envahie. C'était réel. Le destin avait changé.

« Félicitations, » j'ai dit, et pour la première fois, j'étais sincère. « Je vous souhaite tout le bonheur du monde. »

J'ai retiré mon poignet de sa prise.

« Et pour que les choses soient claires, Chloé, je ne suis plus amoureuse de toi. Tu peux me croire ou non, ça m'est égal. »

Je l'ai contournée pour monter dans ma chambre.

Son expression a changé. La certitude a laissé place à une lueur d'incrédulité, presque de confusion.

Elle ne s'attendait pas à ça.

Elle pensait que je supplierais, que je pleurerais.

Elle ne comprenait pas que la Léa qui l'aimait à en mourir était morte dans les flammes de notre vie passée.