La fin
img img La fin img Chapitre 3 No.3
3
Chapitre 6 No.6 img
Chapitre 7 No.7 img
Chapitre 8 No.8 img
Chapitre 9 No.9 img
Chapitre 10 No.10 img
Chapitre 11 No.11 img
Chapitre 12 No.12 img
Chapitre 13 No.13 img
Chapitre 14 No.14 img
Chapitre 15 No.15 img
Chapitre 16 No.16 img
Chapitre 17 No.17 img
Chapitre 18 No.18 img
Chapitre 19 No.19 img
Chapitre 20 No.20 img
Chapitre 21 No.21 img
Chapitre 22 No.22 img
Chapitre 23 No.23 img
Chapitre 24 No.24 img
Chapitre 25 No.25 img
Chapitre 26 No.26 img
Chapitre 27 No.27 img
Chapitre 28 No.28 img
Chapitre 29 No.29 img
Chapitre 30 No.30 img
Chapitre 31 No.31 img
Chapitre 32 No.32 img
Chapitre 33 No.33 img
Chapitre 34 No.34 img
Chapitre 35 No.35 img
Chapitre 36 No.36 img
Chapitre 37 No.37 img
img
  /  1
img

Chapitre 3 No.3

1

2 juillet 2025

La confusion régnait au siège de l'ONU. Tel l'instituteur d'une classe turbulente, le secrétaire général tentait de maintenir l'ordre dans une assemblée plus proche de la kermesse. Malgré un beau spectacle de désunion, l'excitation dominait. Déchirés entre leurs responsabilités et leur carrière, certains voyaient l'occasion de marquer l'histoire. Sauver l'humanité d'accord, mais surtout « être » le sauveur de l'humanité. Les petits chefs des terriens apeurés essayaient de s'asseoir sur leur ego, sans dissimuler la poche de vanité gonflant constamment sous leurs fesses précieuses.

« Monsieur Lionnel Darmon, président de la république française, nous vous écoutons.

- Bonjour à tous, et merci d'avance pour votre attention. Nous sommes confrontés à quelque chose d'inédit. Par conséquent, il est de notre devoir, dans cette réunion exceptionnelle...

- Suffit, vos grandes phrases ! Allons droit au but ! Nous sommes envahis, et la meilleure défense est l'attaque ! Nous allons les laminer ! Les exterminer ! Et je jure devant Dieu que si tout ça occasionne des dégâts sur terre, c'est eux qui paieront les réparations !

- Monsieur Ronald Jump ! Veuillez laisser le président français terminer, merci !

- Merci, monsieur le secrétaire général... Comme j'essayais de le dire, nous devons réagir intelligemment et de manière responsable. Ayons avant tout la sagesse de reconnaître qu'en cas de conflit face à ces êtres très évolués, nos chances sont très minces, sûrement nulles. Il serait donc absurde de risquer une confrontation! Peut-être viennent-ils en amis. En résumé, surtout pas d'offensive ! Attendons, tout en nous préparant à une éventuelle riposte.

- Merci,monsieur le président. La parole est à madame la chancelière d'Allemagne...

- Bonjour. Nous avons pour notre part fait évacuer les agglomérations concernées, jusqu'à ce que les visiteurs s'expriment. Nous verrons alors si nous leur faisons confiance. Pour ce qui est d'une offensive, c'est naturellement hors de question. Concernant les pays hors de l'ONU, espérons qu'ils ne profitent pas de cet évènement pour jouer les héros dans l'espoir de nous impressionner.

- Raison de plus pour attaquer en premier !

- Monsieur Jump, s'il vous plaît ! La parole est à monsieur CasimirRoutine, président de Russie.

- Hum... Bonjour. Chaque pays doit être libre de prendre ses décisions.

- Excusez-moi, monsieur Routine, coupa le secrétaire général. La Russie étant membre permanent de l'ONU, elle est soumise à des obligations, il me semble...

- Être membre de l'ONU n'implique pas de tomber d'accord sur tous les sujets.

- Quelle est votre position claire, monsieur Routine ?

- Seule Moscou est concernée en Russie. La moitié de nos forces armées occupent la capitale. Pas d'évacuation de la ville, la population moscovite est prête. Si nous n'avons pas de déclaration ou de signe de paix explicite des envahisseurs, nous aviserons.

- Envisagez-vous une offensive ?

- Nous prendrons notre décision. J'attire l'attention sur le fait qu'Alep est elle aussi concernée, et nous avons l'intention d'aller en Syrie pour défendre cette ville déjà très abîmée. »

Flottement et murmures dans la salle. Le discours à la première personne du pluriel, supposant qu'il ne prenait pas seul les décisions, était totalement hermétique.

« Hum. Merci,monsieur le président... Monsieur Morris Klaxon, premier ministre britannique, nous vous écoutons.

- Je pense qu'il faut absolument que les pays membres permanents de l'ONU protègent militairement les zones concernées. Car pour rayer une ville de la carte, rien de plus facile que d'ouvrir le feu sur ce qui les survole actuellement !

- Vous craignez que des terroristes ou des états voyous n'ouvrent le feu sur l'un de ces vaisseaux pour provoquer une attaque extraterrestre sur la ville située en dessous ? Oui, vous voulez intervenir,madame la chancelière ?

- Tout ceci est grotesque ! De quoi parlons-nous ? Le danger, s'il existe, est extraterrestre ! Déclencher volontairement des attaques est absurde, toutes les capitales du monde sont recouvertes. Nous n'avons pas besoin de soucoupes volantes pour ces folies, nous avons déjà tous la bombe atomique !

- Non, pas tous, justement ! Répondit Klaxon.

- Oui, monsieur Darmon ?

- Je souhaiterais que monsieur Routine nous explique pourquoi il tient tant à protéger Alep. Et comment envisager une attaque sur le vaisseau qui survole Moscou sans même faire évacuer la ville ? Que veut exactement le président russe ? Drôle de manière de protéger la population de son propre pays ! »

Le sommet de l'ONU fut un naufrage, mais qu'y avait-il à gagner ? Un sketch géo pathétique sur fond de troisième guerre mondiale tua le débat. Certains journalistes conclurent que quitte à tous mourir, autant le faire sans les extraterrestres pour affirmer notre autonomie. D'autres notèrent que si les visiteurs venaient en paix, quelques maniaques dirigeant certains pays pouvaient arranger ça. On avait sous-estimé Jump, il pouvait faire mieux qu'un fade conflit mondial. Depuis son retour à la tête de l'Amérique,il était en forme, galvanisé par des millions d'électeurs persuadés qu'il pouvait rendre sa première place à leur pays. L'impuissance des grands de ce monde à se mettre d'accord fut commentée, disséquée à la télé et sur les réseaux « sociaux ». Une sourde rancœur émergea des terriens. Elle se transforma en dégoût d'eux-mêmes, conscients que leurs dirigeants n'étaient que leur reflet.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022