Captive, Ma Seule Obsession
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Chapitre 4

Face à ma panique totale, Chloé a affiché un calme déconcertant. Elle m'a regardé pleurer pendant un long moment, sans un mot, une expression indéchiffrable sur le visage.

Puis, elle a dit d'une voix neutre : « Si vous êtes mort, alors tuez-moi d'abord. On avait un accord. »

Je l'ai regardée, incrédule. Même dans cette situation, elle ne pensait qu'à ça.

« Tais-toi ! » j'ai crié, ma voix brisée par l'angoisse.

« Non. Si la police vous attrape, ils vont me "sauver". Je ne veux pas être sauvée. Je veux mourir. Alors, faites-le. Tuez-moi. C'est votre dernière chance de toucher l'argent. »

Sa logique glaciale m'a fait frissonner. Poussé à bout, j'ai sorti le petit couteau de cuisine que j'avais dans ma poche. C'était censé être pour ma défense, une partie de mon "kit de kidnappeur".

Je me suis approché d'elle, le couteau pointé dans sa direction.

« Tu veux vraiment que je le fasse ? » j'ai sifflé, essayant de paraître menaçant.

Mais ma main tremblait tellement que la lame décrivait des cercles ridicules dans l'air.

Elle n'a pas cillé. Elle a même tendu le cou vers moi, fermant les yeux.

« Oui. S'il vous plaît. »

Son calme, sa résignation, ont brisé ma colère. Je ne pouvais pas le faire. Je n'étais pas un monstre. J'ai laissé tomber le couteau, qui a heurté le plancher dans un bruit métallique pathétique.

Je suis retourné m'asseoir dans mon coin, vaincu.

Chloé a ouvert les yeux et m'a regardé avec une pointe de mépris.

« Vous êtes vraiment le pire kidnappeur de tous les temps. »

Puis, elle a soupiré. « Ce n'est pas de vous qu'ils parlaient, idiot. »

J'ai relevé la tête. « Comment ça ? »

« Le fugitif, le tueur au sac à dos bleu. C'est une autre affaire, ça fait des jours qu'ils en parlent aux infos locales. Vous avez juste eu la malchance de lui ressembler. Vous n'avez pas écouté le reste de la description ? L'homme a un tatouage de scorpion sur le cou. Vous en avez un ? »

J'ai touché mon cou, vide. Un soulagement immense, si puissant qu'il m'a presque fait perdre connaissance, m'a envahi. J'ai éclaté d'un rire nerveux, un rire qui s'est transformé en sanglots de soulagement. J'étais pathétique.

C'est à ce moment-là que mon téléphone a vibré. C'était Marc, mon meilleur ami. Le seul qui connaissait ma situation désespérée.

« Jean ? Où es-tu, bon sang ? Élise n'arrête pas de te réclamer. »

La voix de Marc était pleine d'inquiétude. Entendre le nom de ma sœur a été comme un coup de poignard. La culpabilité m'a submergé.

« Passe-la-moi, » j'ai réussi à dire.

Quelques secondes plus tard, la petite voix faible d'Élise a retenti. « Jean ? Tu me manques. Quand est-ce que tu viens me voir ? »

« Bientôt, ma puce. Très bientôt, » j'ai promis, essayant de retenir mes larmes. « Je travaille dur pour trouver l'argent, tu sais. Pour que tu puisses guérir. »

« Je sais. Je t'aime, grand frère. »

« Je t'aime aussi, Élise. »

J'ai raccroché, le cœur en miettes. J'ai levé les yeux et j'ai vu Chloé.

Elle était en train de fouiller dans mon sac à dos. Mon sac à dos bleu.

« Qu'est-ce que tu fais ? » j'ai crié.

Elle a sorti un paquet de chips et l'a ouvert nonchalamment.

« J'avais un petit creux. »

J'ai remarqué quelque chose. Les cordes qui la liaient à la chaise étaient posées sur le sol, à côté d'elle.

« Les cordes... comment... ? »

Elle a haussé les épaules en croquant une chips. « Oh, ça ? C'était facile. Je sais crocheter les serrures et défaire les nœuds. Un de mes ex était un magicien. C'est pratique. »

Elle m'a regardé, un sourire malicieux aux lèvres.

« Vous voyez ? Je pourrais partir quand je veux. Mais je ne le fais pas. »

Je suis resté là, abasourdi, regardant cette fille impossible manger mes chips après avoir anéanti le peu de contrôle que je pensais avoir sur la situation.

J'étais son prisonnier. Définitivement.

                         

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