Captive, Ma Seule Obsession
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Chapitre 3

Le lendemain matin, la tension de la nuit s'était dissipée, remplacée par une sorte de routine absurde.

« J'ai besoin de prendre une douche, » m'a annoncé Chloé d'un ton qui n'admettait aucune discussion.

Je l'ai regardée, exaspéré. « On est dans une cabane au milieu des bois. Il n'y a pas de douche. »

« Il y a une cascade pas loin, je l'ai entendue. »

Elle avait raison. J'ai soupiré. J'étais son ravisseur, mais je me sentais de plus en plus comme son assistant personnel.

Je l'ai escortée jusqu'à la petite cascade, cachée derrière un rideau d'arbres. L'eau était glaciale, mais elle n'a pas semblé s'en soucier. Elle s'est déshabillée sans aucune pudeur, et je me suis détourné, le visage en feu.

Même de dos, sa silhouette était parfaite. J'ai senti cette chaleur familière m'envahir à nouveau. J'ai secoué la tête pour chasser ces pensées.

« Dépêche-toi, » j'ai grogné.

Quand elle a eu fini, elle est revenue vers moi, grelottante, ses cheveux mouillés collés à son visage.

« J'ai besoin d'un sèche-cheveux, » a-t-elle dit.

J'ai failli exploser. « Tu te moques de moi ? Un sèche-cheveux ? Où veux-tu que je trouve un sèche-cheveux ? »

Elle a fait la moue. « Mes cheveux vont être horribles. »

Je l'ai ignorée et je l'ai ramenée à la cabane. J'avais plus important à faire. Je devais descendre en ville pour vérifier mon compte et poster cette maudite lettre.

« Reste ici et ne bouge pas, » je lui ai ordonné. « Si tu t'enfuis, je... »

Je n'ai pas su quoi dire. La menacer ne servait à rien, elle voulait mourir.

Elle m'a regardé avec un petit sourire en coin. « Ne vous inquiétez pas. Je ne vais nulle part sans ma rançon. »

J'ai descendu la montagne, le cœur serré par l'anxiété. Le petit village en bas semblait paisible. J'ai trouvé un distributeur automatique à l'extérieur de la poste. J'ai inséré ma carte, tapé mon code.

Solde : 12,50 €.

Aucun virement. Rien. Mon estomac s'est noué.

Alors que je retirais ma carte, j'ai vu deux policiers sortir de la poste. Mon sang s'est glacé. Ils parlaient fort, et j'ai tendu l'oreille.

« ...un vrai psychopathe, ce type, » disait l'un. « On pense qu'il a déjà tué. On le recherche activement. »

« On a un signalement ? » a demandé l'autre.

« Oui. Un homme d'une trentaine d'années, grand, brun. Et il porte un sac à dos bleu. »

J'ai baissé les yeux vers mon sac à dos.

Bleu.

Mon cœur a cessé de battre.

Ils parlaient de moi. Ils pensaient que j'étais un meurtrier.

La panique m'a submergé. Une panique pure, glaciale. Mes jambes se sont mises à trembler. Je devais partir. Tout de suite.

J'ai tourné les talons, essayant de marcher normalement, mais j'avais l'impression que tous les regards étaient braqués sur moi, sur mon sac à dos bleu.

J'ai accéléré le pas, puis je me suis mis à courir. J'ai couru sans me retourner, le souffle court, les poumons en feu. J'ai complètement oublié de poster la lettre de rançon. La seule pensée qui occupait mon esprit était : fuir.

J'ai grimpé la montagne comme un dératé, trébuchant sur les racines, m'écorchant les mains sur les rochers. Je n'ai pas ralenti avant d'atteindre la cabane.

J'ai défoncé la porte, à bout de souffle, au bord des larmes.

Chloé lisait un vieux magazine que j'avais laissé traîner. Elle a levé les yeux, surprise par mon entrée fracassante.

« Qu'est-ce qui se passe ? Vous avez vu un fantôme ? »

Je me suis effondré sur le sol, incapable de parler. Je haletais, essayant de reprendre mon souffle.

« C'est fini, » j'ai réussi à articuler entre deux sanglots. « On est foutus. Je suis mort. »

Les larmes ont commencé à couler sur mes joues. Des larmes de peur, de désespoir. J'étais un chef déchu, un kidnappeur raté, et maintenant, un fugitif accusé de meurtre.

J'ai pleuré comme un enfant, la tête entre les mains, complètement anéanti.

            
            

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