Manon: L'Amour et la Vengeance
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Chapitre 4

J'ai trouvé une petite chambre à louer dans une ville portuaire à des centaines de kilomètres de chez moi.

Le travail que j'ai trouvé était simple, serveuse dans un café près du port.

Les journées étaient longues et fatigantes, mais le soir, quand je rentrais dans ma chambre, j'étais seule avec mes pensées.

Et mes pensées tournaient sans cesse autour du Comte Armand.

Je savais qu'il n'allait pas en rester là.

Clémence n'était pas moi.

Elle était arrogante, cupide, impure dans ses intentions.

Le Comte, malgré sa nature monstrueuse, avait un certain... code.

Un sens de l'honneur perverti.

Il avait accepté Clémence, mais il ne serait pas satisfait.

Il la rejetterait.

Et quand il le ferait, il viendrait me chercher.

Le lien entre nous, même s'il avait été bref, avait été créé.

J'étais marquée.

Je devais me préparer.

Pas pour fuir, mais pour me battre.

Fuir était inutile, il me retrouverait n'importe où.

Je devais trouver un moyen de le détruire.

Mes recherches ont commencé à la bibliothèque municipale.

J'ai passé mes jours de congé à dévorer des livres sur le folklore local, les légendes, l'occulte.

La plupart étaient des contes de fées sans intérêt.

Mais j'ai fini par trouver une piste.

Un petit paragraphe dans un vieux livre sur l'histoire de la région mentionnait le "Professeur Moreau", un expert en phénomènes paranormaux qui avait vécu et travaillé dans la région il y a des décennies.

Le livre disait qu'il avait fondé un "institut" pour étudier et contenir de telles menaces.

J'ai cherché cet institut en ligne.

Il existait toujours, sous un nom discret : "Institut d'Études Historiques et Folkloriques".

Une façade, évidemment.

J'ai trouvé une adresse, un numéro de téléphone.

C'était un début.

Une semaine plus tard, mon passé m'a rattrapée plus vite que prévu.

Un soir, en rentrant du travail, mon téléphone a sonné.

Un numéro inconnu.

J'ai hésité, puis j'ai répondu.

« Manon ? »

La voix de ma mère.

Haletante.

Terrifiée.

« C'est toi, Manon ? »

« Qu'est-ce que tu veux ? » ai-je demandé, ma propre voix froide et distante.

« Tu dois revenir ! C'est une catastrophe ! »

Je pouvais entendre mon père crier en arrière-plan.

« Quel est le problème ? Clémence ne s'amuse pas dans son nouveau château ? » ai-je demandé avec un sarcasme glacial.

« Il l'a rejetée ! » a pleuré ma mère. « Il est venu ici ! Il est dans la maison ! Il dit qu'elle est "impure" ! Il te veut, Manon ! Il dit que tu es la seule fiancée légitime ! »

Le froid que j'avais ressenti au château m'a de nouveau envahie, même à travers le téléphone.

Il était là.

Chez eux.

« Et qu'est-ce que ça peut me faire ? » ai-je dit. « C'est votre problème. Vous avez fait le marché, pas moi. »

« Ne sois pas comme ça ! » a hurlé mon père, arrachant le téléphone à ma mère. « C'est de ta faute ! Si tu n'avais pas été si faible, si tu avais accepté ton sort la première fois, rien de tout ça ne serait arrivé ! »

Leur audace était stupéfiante.

Même maintenant, ils essayaient de me faire porter le blâme.

« Ma faute ? » ai-je répété, un rire sans joie s'échappant de mes lèvres. « Vous m'avez jetée à un monstre pour sauver votre peau. Clémence a sauté sur l'occasion pour me voler ce qu'elle pensait être un trésor. Vous êtes les seuls responsables de ce qui vous arrive. »

« Tu es notre fille ! » a crié mon père, sa voix pleine d'une indignation hypocrite. « Tu as le devoir de nous protéger ! »

« Le devoir ? » ai-je rétorqué, ma voix montant d'un cran. « Quel devoir ? Celui de la fille que vous avez traitée comme une servante toute votre vie ? Celui de la fille que vous avez sacrifiée sans un regard en arrière ? Vous avez perdu le droit de m'appeler votre fille ce jour-là au château. Et Clémence m'a poussée d'une falaise. Vous n'êtes rien pour moi. »

« Manon, s'il te plaît... » a supplié ma mère, ayant repris le téléphone. « Il va nous tuer... »

« Alors mourez, » ai-je dit, chaque mot chargé du venin de toutes mes années de souffrance. « Vous récoltez ce que vous avez semé. »

J'ai raccroché.

Mon cœur battait la chamade.

Mes mains tremblaient.

Mais ce n'était pas de peur.

C'était de rage.

Une rage purificatrice.

J'ai regardé le numéro de l'Institut que j'avais noté.

Il était temps de passer à l'offensive.

Je n'allais pas attendre qu'il vienne me chercher.

J'allais l'attirer.

Et je n'allais pas seulement le détruire.

J'allais détruire toute ma famille avec lui.

Ils voulaient que je les sauve.

J'allais être leur damnation.

J'ai pris une grande inspiration et j'ai composé le numéro.

Une voix calme et professionnelle a répondu.

« Institut d'Études Historiques, bonjour. »

« Bonjour, » ai-je dit, ma voix soudainement tremblante et effrayée. Je devais jouer mon rôle à la perfection. « Je... je crois que j'ai besoin d'aide. Il y a un... un fantôme... qui me poursuit. »

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