Je me souviens de chaque détail de ma mort, ou plutôt, de la mort qu'ils m'ont imposée.
Le froid de la pierre, les insultes de ma belle-mère et le mépris de mon mari, Jean-Luc, alors que les gardes me traînaient hors de la maison.
Ils m'ont accusée de folie, d' infidélité.
Ils m'ont tout pris : ma maison, ma dignité, ma fille, Marie.
Le pire, c'est que partout, on les a crus.
Jean-Luc, l'explorateur célèbre, était censé être mort en expédition, mais il était bien vivant.
Il voulait épouser ma belle-sœur, Isabelle, la veuve de son propre frère, et j'étais l'obstacle à éliminer.
Pour cela, il avait orchestré sa fausse mort, usurpé l'identité de son frère décédé et commencé une nouvelle vie.
Dans ma vie précédente, j'ai crié la vérité, mais personne ne m' a écoutée.
J'ai fini seule, brisée, tandis que ma fille subissait les mauvais traitements.
Mais aujourd'hui, j'ai ouvert les yeux.
Je n'étais pas dans un cachot froid.
J'étais dans mon lit, aux côtés de Jean-Luc.
Des pas précipités, des voix agitées dans le couloir...
Mon cœur s' est emballé.
Je connaissais ce jour.
C'est celui où l'on est venu m'annoncer la "mort" de Jean-Luc.
Ce n'était pas un rêve.
C'était une seconde chance.
Une chance de tout changer.
Cette fois, je ne serais pas la victime.
Ce spectacle ne faisait que commencer.
Et cette fois, c'est moi qui tenais les rênes.