Chloé a regardé le chèque dans la main d'Amélie et a fait semblant d'être surprise. "Amélie, tu ne devrais pas voler, si tu as besoin d'argent, tu aurais dû le dire à Julien, il est si généreux."
Puis, elle a levé la main et a giflé Amélie violemment.
Clac.
La tête d'Amélie a tourné sur le côté, sa joue a immédiatement commencé à brûler.
Cette douleur, cette humiliation, c'était si familier.
Dans la clinique, chaque fois qu'elle résistait, elle était battue, jusqu'à ce qu'elle apprenne à se soumettre, à devenir une poupée sans âme.
Son corps a commencé à trembler, une réaction conditionnée à la violence. Elle a baissé la tête, n'osant pas regarder Julien, n'osant pas voir le dégoût dans ses yeux.
Julien a regardé la scène froidement, sans aucune intention d'intervenir. Il a sorti son portefeuille, a pris une liasse de billets et l'a jetée au visage d'Amélie.
"C'est assez pour toi ? Prends-le et dégage."
Les billets se sont éparpillés sur le sol mouillé, comme son cœur brisé.
Il la traitait comme la plus vile des prostituées.
Amélie n'a pas bougé, elle a juste serré les poings, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes.
Julien s'est impatienté. "Quoi ? Ce n'est pas assez ? Tu es devenue plus gourmande."
Il l'a attrapée par le bras et l'a traînée vers sa voiture, la jetant sur le siège arrière.
Dans la voiture, il s'est penché vers elle, son souffle froid sur son visage. "Amélie Dubois, tu croyais pouvoir t'échapper ? Tu me dois une vie, la vie de Sophie, tu vas me la rembourser pour le reste de la tienne."
Amélie a fermé les yeux, une larme a coulé sur sa joue.
Elle ne pouvait pas lui dire la vérité, elle avait promis à Sophie.
Sophie, sa meilleure amie, la sœur de Julien.
Le souvenir de l'incendie est revenu la hanter.
Les flammes, la fumée, la peur. Sophie la poussant, lui souriant à travers les larmes. "Vis, Amélie, vis pour moi, et protège mon frère."
Pour protéger Julien de la vérité insupportable, pour honorer la dernière volonté de Sophie, elle devait porter ce fardeau.
Elle a ouvert les yeux et a regardé Julien avec un air de défi. "Te rembourser ? Julien Moreau, tu rêves, je ne te dois rien."
Elle voulait qu'il la déteste encore plus, c'était la seule façon de le protéger du chagrin.
La haine dans les yeux de Julien s'est intensifiée. Il a serré la mâchoire. "Tu vas le regretter."
La voiture ne l'a pas ramenée chez les Moreau, mais dans une villa isolée au bord de la mer.
Marc, un ami proche de Julien, les attendait. Il a souri à Amélie, un sourire qui lui a glacé le sang. C'est lui qui avait géré son internement, c'est lui qui donnait les ordres aux infirmiers de la clinique.
"Julien, laisse-la-moi, je vais bien m'occuper d'elle pour toi." a dit Marc.
Julien a hoché la tête froidement et est parti sans un regard en arrière.
Amélie a été traînée à l'intérieur de la villa. La porte s'est refermée derrière elle, la plongeant à nouveau dans l'obscurité.
Cet endroit n'était qu'une autre prison, plus grande, plus belle, mais tout aussi sans espoir.