Mon Frère, Mon Amour : Une Seconde Chance
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Chapitre 2

Depuis ma chambre d'hôpital, je voyais tout. Pas directement, mais à travers les infirmières qui parlaient, les bribes de conversations que j'entendais dans le couloir. Alan était un fantôme dévoué au chevet de sa sœur. Il lui apportait ses soupes préférées, lui lisait des histoires, veillait sur son sommeil. Pour moi, rien. Pas un appel, pas une visite.

Juliette, quand elle est venue me voir, a essayé de jouer la comédie.

"Alan est tellement inquiet pour toi," m'a-t-elle dit, avec une fausse tristesse dans la voix. "Mais il est débordé avec la banque et... et mon état."

J'ai hoché la tête, sans rien dire. Plus tard, j'ai entendu Alan dire à un ami au téléphone : "Ella va bien, c'est juste une transfusion. Juliette, elle, a frôlé la mort."

L'indignation que j'aurais dû ressentir avait disparu. À la place, il n'y avait qu'une immense fatigue. L'amour que je croyais éprouver pour lui s'était évaporé, ne laissant que le goût âcre de la pitié. Pitié pour moi-même, d'avoir été si aveugle.

Dès que les médecins m'ont autorisée à sortir, je suis rentrée chez nous. L'appartement était silencieux et vide. Sur la table basse du salon, l'enveloppe contenant les papiers du divorce m'attendait. Ma liberté.

J'ai à peine eu le temps de m'asseoir qu'Alan est entré.

"Tu es sortie ?" a-t-il demandé, surpris, sans une once d'inquiétude dans la voix. Il portait un sac de courses. "Juliette a envie d'une blanquette de veau. Je suis juste passé prendre quelques ingrédients."

Il s'est approché de moi, son regard se faisant soudain plus intense. "Maintenant, nous devons honorer notre part du marché."

Il a tenté de m'embrasser, de poser ses mains sur moi. C'était grotesque. J'ai senti une vague de dégoût me submerger et je l'ai repoussé violemment.

"Non," ai-je dit, ma voix tremblante de colère contenue.

Il a froncé les sourcils, confus. "Mais tu as dit..."

"J'ai changé d'avis," l'ai-je coupé. "Ce que je veux, ce n'est plus ça." J'ai attrapé l'enveloppe sur la table et la lui ai tendue. "Signe ça. C'est ma nouvelle condition."

À cet instant précis, son téléphone a sonné. C'était Juliette, bien sûr. Son visage s'est adouci instantanément.

"Oui, mon cœur ? J'arrive tout de suite... Non, ne t'inquiète pas."

Distrait, impatient de la rejoindre, il a pris les documents et un stylo. "C'est pour l'appartement qu'elle voulait près du parc Monceau ? D'accord."

Il a signé sans même lire la première ligne.

Il a posé les papiers sur la table et s'est dirigé vers la porte, déjà ailleurs.

Alors qu'il partait, j'ai murmuré pour moi-même, dans le silence de l'appartement.

"Ce que je voulais, c'était ma liberté. Adieu, Alan."

            
            

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