Cinq Ans pour Te Détruire
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Chapitre 4

La bouteille est arrivée, enveloppée dans une serviette. La tension était palpable. Tous les regards étaient tournés vers moi.

Juliette m'a versé un verre.

« Vas-y, Alan. Impressionne-nous, » a-t-elle murmuré, assez fort pour que tout le monde entende.

J'ai porté le verre à mon nez. L'arôme était complexe, puissant. Un grand vin, sans aucun doute. Je savais ce que c'était.

Juliette m'a regardé, un léger signe de tête. C'était un de nos jeux d'avant. Elle me donnait un indice subtil, un secret partagé. Elle s'attendait à ce que je joue le jeu, que je décrive le vin avec poésie, que je montre mon talent.

La haine a bouilli en moi.

J'ai ignoré son indice. J'ai pris une gorgée et j'ai fait une grimace exagérée.

« C'est... intéressant, » ai-je dit d'une voix forte. « Un nez un peu plat. Des notes de... chaussettes mouillées ? Et en bouche, c'est agressif. Beaucoup trop de tanins. Franchement, pour un vin de ce calibre supposé, c'est une déception. On dirait presque un vin bouchonné. »

Un silence de mort est tombé sur le groupe. Le visage de Juliette s'est décomposé. C'était son vin, sa réputation. Je l'insultais publiquement.

Puis, avec un mouvement délibérément maladroit, mon coude a heurté la bouteille.

Elle a basculé, s'est écrasée sur le sol en marbre dans un fracas assourdissant. Le vin rouge s'est répandu comme du sang.

Le chaos a éclaté. Le propriétaire de l'événement a crié. Des gardes de sécurité se sont précipités vers moi. Dans la confusion, quelqu'un m'a poussé violemment. Ma tête a heurté le bord d'une table.

La dernière chose que j'ai vue avant de perdre connaissance, c'est le visage de Juliette, un mélange de fureur et de... quelque chose d'autre. Quelque chose que je ne pouvais pas identifier.

Je me suis réveillé dans une chambre d'hôpital. Une simple commotion, rien de grave.

Juliette était assise sur une chaise à côté de mon lit, seule.

« C'était une scène impressionnante, » a-t-elle dit, sa voix dépourvue de toute émotion.

Je n'ai pas répondu.

« Tu n'as plus rien, n'est-ce pas ? » a-t-elle continué. « Tu es seul. Personne ne t'embauchera. »

Elle s'est levée et s'est approchée.

« J'ai une proposition pour toi. Deviens mon sommelier privé. Tu auras un toit, de l'argent. Et... tu seras mon amant. »

Elle a souri, un sourire froid et vide.

« Je suis déjà fiancée, bien sûr. À un aristocrate, un arrangement familial. Mais tu pourrais être mon petit divertissement. Qu'en dis-tu ? »

                         

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