Chapitre 4

La vie est devenue une course contre la montre. Le jour, j'étais au lycée, essayant de me concentrer malgré la fatigue. La nuit, je pédalais à travers la ville pour livrer des repas, le vent glacial me cinglant le visage. Et entre les deux, je m'occupais de ma mère, de ses blessures, de sa folie.

Alan n'avait pas oublié mon existence. Son influence était grande, même au lycée. Il a orchestré une campagne de harcèlement contre moi. Mes affaires disparaissaient, des rumeurs cruelles couraient sur mon compte, et je me retrouvais seule, isolée.

Un soir, alors que je faisais une livraison tardive, mon vélo a été bloqué dans une ruelle sombre. Trois types m'entouraient, leurs sourires mauvais. Je savais qu'ils n'étaient pas là par hasard.

« On dirait que quelqu'un a contrarié un des amis d'Alan Larson, » a dit l'un d'eux.

Ils se sont approchés. La peur m'a glacé le sang, mais la rage a pris le dessus. J'ai attrapé la chaîne de mon vélo et je l'ai fait tournoyer, frappant désespérément autour de moi.

J'ai réussi à me frayer un chemin et j'ai couru, couru à en perdre haleine.

Au coin de la rue, sous un lampadaire, une silhouette se tenait là. Alan. Il m'attendait.

À sa vue, quelque chose en moi a craqué. Toute la peur, toute la haine, toute l'humiliation des dernières années ont explosé.

J'ai marché vers lui, tremblante de rage.

« C'est toi, n'est-ce pas ? Tu veux me voir morte ? Alors fais-le ! Tue-moi toi-même, au lieu d'envoyer tes chiens ! Vas-y, qu'est-ce que tu attends ? »

Je lui criais dessus, les larmes coulant sur mes joues.

Il m'a regardée, son visage impassible, puis une expression de dégoût pur est apparue. Il m'a repoussée violemment.

« Ne me touche pas. »

Il est parti sans un autre mot.

Quelques jours plus tard, je suis rentrée à l'appartement. Il était vide. Ma mère avait disparu. Sur la table, il y avait une enveloppe avec 800 euros en liquide et rien d'autre. Pas un mot.

Mon sang s'est glacé. J'ai su, avec une certitude absolue, qu'Alan était derrière ça. Il l'avait fait "disparaître".