OPPOSéS
img img OPPOSéS img Chapitre 3 3- Monsieur grognon.

Chapitre 3 3- Monsieur grognon.

Une vingtaine de minutes plus tard, je termine de fermer la plaie ouverte à l'aide d'une aiguille désinfectée au préalable, sur les cris stridents et les jurons de mon patient. À croire que je n'aurais pas pu secourir meilleur personne que lui.

- Putain, fait chier ouais, hurlait-il de douleur.

- Si vous pouviez éviter de bouger, ça m'éviterait de piqué l'aiguille n'importe comment, grinçais je entre les dents.

Après vingt minutes de dur calvaire, je vins à bout de cette couture rocanbolesque. Je fis un grand pansement pour couvrir la plaie de potentiels microbes qui pourraient l'infecter.

Dr Barnes :

Bravo madame. Je dois avouer que vous avez plutôt fait du bon travail. Le patient devra faire un tour à l'hôpital dans les prochains jours pour une meilleure prise en charge. Sinon...

- Je ne viendrai pas dans votre putain d'hôpital, lance brutalement l'inconnu en se levant comme furie me bousculant au passage, alors que je viens de refermer sa plaie.

Gentil le monsieur hein.

Dr Barnes :

Monsieur je le dis c'est pour votre bien, certainement pas par pure plaisir !

L'inconnu saisi violemment mon téléphone adossé contre le panier de fleurs sur la table basse, qui affiche encore la tête agacée du docteur. Il a l'air très en colère. Seigneur qui est ce que je viens d'introduire chez moi. Je tremble presque.

- Hey c'est mon téléphone. Pas touche ! Je riposte tout de même.

Peine perdue. Il me lance un regard furtif et m'ignore complètement.

- Je vous ai dit, espèce de vieux chauve (j'avais même pas remarqué qu'il était chauve) je ne mettrai même pas le bout de mon orteil dans votre hôpital de malheur, est ce clair ???

Le docteur pousse un soupir. Cette fois ci il est plutôt désemparé et tente vainement de rassurer le patient... l'inconnu... brutal...bref je sais même plus comment l'appeler.

Dr Barnes :

Je comprends que vous ayez des appréhensions, mais je vous ass...

L'inconnu :

Au revoir docteur.

Puis il raccroche sans aucun scrupule. Je reste sans voix, la bouche entrouverte, aucun mot ne sort. Je le vois manipuler encore mon smartphone mais je n'ai pas la capacité de le reprendre.

- Tiens. Il me tend le téléphone et détourne son visage du mien. J'ai supprimé le numéro.

- Q...qu...quoi ??? Je demande dépassée.

- J'ai dit, j'ai supprimé le numéro.

Je récupère mon téléphone encore dépassée par ce qui vient de se passer et me dirige vers la cuisine.

- Pétasse, murmure-t-il.

- Pardon ?? Je me retourne instantanément comme piqué au vif.

L'inconnu regarde à travers la fenêtre. Je ne peux voir ni son visage ni l'expression de celui-ci. Je rêve où il vient de me traiter de...

- Je ne m'adressais pas toi, répondit il simplement.

Les battements de mon cœur baissent et je réussis à me calmer. Heureusement c'était pas moi... mais à qui ? Nous sommes bien deux dans cette maison non? En tout cas je crois que je l'aurais viré direct de chez moi s'il s'agissait de moi. Mais maintenant que j'y pense, je crois que je ne devrais pas tarder à le faire.

Je me remets à marcher vers la cuisine mais avant que je ne puisse y pénétrer, je tiens à me rassurer.

- Je vais faire...un peu de café, ça te dirait ? Je demande anxieuse.

Il ne me répond pas. Peut être qu'il n'a pas suivi ?! Vue la manière dont je parlais. Alors je réitère ma demande.

- Euh je vai...

- Sans sucre et sans lait, me coupe-t-il brutalement. C'est comme ça que je le prends.

Sa voix est rauque et froide. Il ne me regarde même pas.

- Ok sans sucre et sans lait.

Je marche à reculons et cogne l'arrière de mon crâne sur le seuil de la porte.

- Aïe, je gémis de douleur avant de me retourner pour voir où je marche.

Je prépare rapidement les tasses de café. Le soir est arrivé et il fait de plus en plus froid. Pour le café de monsieur je le fais sans sucre et sans lait comme demandé. Je met le tout dans un plateau accompagné de petits biscuits préparés la veille. Je ramène le tout au salon, sur la table basse.

Je prends place sur des fauteuils en face de la table, tandis que l'inconnu s'assoit gaillardemment sur le sofa. Il faut croire qu'il y a certaines personnes à qui on n'a pas besoin de dire faites comme chez vous, qu'ils ont déjà saisi tout le sens de la chose. Génial. J'avale une gorgée ainsi qu'un biscuit, ne quittant pas le jeune homme des yeux, car on ne sait vraiment pas à quoi s'attendre avec lui.

Il porte sa tasse à ses lèvres et me lance un regard que je peine à déchiffrer. Je baisse les yeux gênée, puis les relève pour voir si il va boire son café. Il me regarde toujours. Bon sang ! Il va boire se café oui où non???

Finalement il se décide à le faire. Sauf que, il recrache immédiatement la gorgée qu'il vient de prendre. Surprise, je dépose ma tasse et me précipite vers lui. Peut être qu'il s'est étouffé en voulant boire...moi je sais pas.

- Euh tout va bien ? Je demande.

Il relève la tête vers moi et me transperce d'un mauvais regard. J'en ai froid au dos.

- Tu as mis de la guimauve dans mon café ? Gronde-t-il.

- Bah je me di....

- PUTAIN ! ça a du sucre ! Qu'est ce que tu n'as pas compris dans café S-A-N-S--S-U-C-R-E ??

Ah bon ? J'y ai même pas pensé. Où avais je la tête aussi.

- Désolée...j'y avais pas pensé, fais je en récupérant sa tasse. Sincèrement désolée, je grimaçe.

- En plus il est très chaud. Je le prends tiède mon café.

Comme quoi... je lève les yeux au ciel.

- Bah il fallait me le dire, je m'énerve.

- Vous êtes juste bonne à rien, murmure-t-il.

Je m'arrête subitement. C'est à moi qu'il s'adresse là ? Certainement pas j'espère.

- Je te demande pardon ?? ( Je sens la colère m'envahir, je ne peux plus me retenir. Seigneur pardonne moi mais je dois ouvrir les yeux à cet ingrat ) Qui t'a amené ici quand tu t'es pris une balle dans la cuisse ? Qui c'est occupé de toi, a appelés les hôpitaux de toute la ville, un médecin en pleine angoisse ? Qui s'est improvisé secouriste, chirurgienne pour sauver la vie d'un ingrat comme toi ?

Je sens les larmes me monter aux yeux mais je l'ai refoule du mieux que je peux. Il a touché là où ça fait mal. Juste bonne à rien ?

- Tu dev...

- Un ingrat comme moi ? Me coupe-t-il ( Il se rapproche dangereusement de moi et je recule prise de peur ) T'aurais dû me laisser crever tu ne penses pas ? Pourquoi est ce que je t'ai empêché de prendre la balle à ma place à ton avis.

Prendre la balle à sa place ? Je n'avais pas pensé à ça quand j'ai voulu m'interposer entre les deux hommes. Je me disais juste que ça aurait pu stopper l'autre dans son acte... enfin il n'aurait pas pu... Maintenant qu'il le dit, je me dis que sûrement l'autre n'aurais eu aucun scrupule de tirer sur moi. Et tout ça pour qui ? J'ai été idiote.

- Peu importe je me suis quand même soucié de toi! Je grommele. Et monsieur tout ce qu'il trouve à faire c'est de grogner par ci, grogner...

- Et ben tu N'AURAIS PAS DÛ !! me coupe-t-il comme il en a l'habitude. Tu n'aurais pas dû te soucier de moi, comme tu l'as fais. Je n'en vaut pas la peine de toute façon !

Je m'apprête à répliquer mais je me ravise. Comment ça il n'en vaut pas la peine ? Je le regarde fixement. Mon cœur s'adoucit inconsciemment, pour cet inconnu que je ne connais que depuis quelques heures.

- Je.... je...p..

- Tu m'as bien regarder, je ressemble à un ange peut être ? Me demande-t-il froidement.

Grand, noir, teint mât plus précisément ; plutôt velu. Des dread locks en guise de coiffure ; sans oublier les tatouages en tout cas j'en aperçoit un petit bout au niveau de son cou, côté gauche. Pantalon jeans destroy, veste cuire avec des inscriptions telles que hell is not heaven. Il est loin de ressembler à un ange. Mais quand même est ce à dire qu'il n'en vaut pas la peine.

- Comment ça tu n'en vaut pas la peine ? Je pose tout de même, de ma voix la plus calme possible.

- Ce sont pas tes affaires de toutes façons, me répond il froidement.

Ok monsieur n'est sans doute pas d'humeur à se taper la causette avec moi. Il se dirige vers la porte d'entrée et m'inquiète. Où compte-t-il aller dans un état pareil ? Hey mais pourquoi j'ai encore de la peine pour lui? Il ne veut pas que je l'aide il me l'a bien fait comprendre.

- Où tu vas comme ça ? Je demande d'une voix presque tremblante.

- Je m'en vais. Ça se voit non? Me lance-t-il furieux.

Il presse la poignée. Dois je le laisser partir ? Je songe. Il n'a pas été gentil mais quand même. Mais pourquoi est ce que je veux aussi le retenir ? Pourquoi ? Alors que je tourne à rond, creusant ma cervelle pour trouver une réponse à cette question, la porte s'ouvre. Je sens mon cœur, comme lorsqu'une mauvaise intuition me parcours l'esprit. Je me précipite vers la porte et le saisit par le bras.

- Ta b.. blessure, je bégaye. Je ne peux pas te laisser partir.

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