La sœur d'Étienne, une femme au sourire aussi poli que glacial, s'est approchée de moi alors que le médecin finissait de bander mon poignet.
« Quelle malchance, ma chère Amélie. Vous étiez si proche. »
Sa voix ne contenait aucune sympathie réelle, seulement la contrariété de voir ses plans initiaux déjoués.
« C'est le jeu, Madame, » ai-je répondu, mon ton neutre. « On ne peut pas toujours gagner. »
Elle m'a tendu une petite boîte en velours. À l'intérieur, un bracelet en diamants d'une marque de luxe. Un lot de consolation.
« Acceptez ceci en souvenir de votre bravoure. »
Dans ma vie passée, j'aurais refusé, blessée dans mon orgueil. Cette fois, j'ai pris la boîte avec un sourire reconnaissant.
« Vous êtes trop bonne, Madame. Merci. »
Puis, Camille est venue, soutenue par Étienne. Son visage était un masque de pitié et de regret.
« Amélie, je suis tellement désolée. Si je n'avais pas été si près derrière toi, peut-être que tu n'aurais pas pris autant de risques. »
Quelle comédienne.
Je l'ai regardée, mon visage impassible.
« Ne vous en faites pas, Camille. C'était ma propre erreur. Félicitations pour votre victoire. »
Étienne, son bras protecteur autour de la taille de Camille, m'a foudroyée du regard.
« Tu n'as pas l'air très affectée. »
« Devrais-je l'être ? C'est une compétition. J'ai perdu. C'est tout. »
Il a plissé les yeux, une menace à peine voilée dans sa voix.
« Certaines personnes pourraient penser que tu es mauvaise perdante, Amélie. Fais attention à ta réputation. »
Je l'ai regardé droit dans les yeux, un frisson de dégoût me parcourant. Cet homme, qui me menaçait maintenant, était celui qui m'avait laissée mourir.
« Ma réputation est mon problème, Étienne. Pas le vôtre. »
Je me suis détournée, les laissant à leur triomphe. Le bracelet dans ma poche pesait lourd, le premier paiement pour ma nouvelle vie.