La violence a explosé. Une des amies de Camille m'a attrapée par les cheveux et m'a jetée au sol. Ma tête a heurté le carrelage froid.
Soudain, Truffe, alerté par le bruit, est arrivé en courant depuis le couloir. Il a sifflé en voyant Camille et ses amies, son poil hérissé.
« Oh, regarde ça. Un chat de gouttière pour une fille de gouttière, » a ricané Camille.
Avant que je puisse réagir, elle a attrapé Truffe par la peau du cou. Le chat s'est débattu, griffant l'air.
« Non ! Laissez-le ! » ai-je crié, essayant de me relever.
Camille a souri, un sourire démoniaque. D'un geste sec et brutal, elle lui a tordu le cou. J'ai entendu un craquement horrible. Le corps de Truffe est devenu mou.
Elle l'a jeté à mes pieds comme un vulgaire déchet.
Un hurlement de pure agonie est sorti de ma gorge. C'était plus que mon chat. C'était mon grand-père, mon passé, mon seul réconfort.
La douleur m'a rendue folle. J'ai essayé de me jeter sur elle, mais ses amies m'ont maintenue au sol.
« Ses mains, » a ordonné Camille, le souffle court d'excitation. « Elle aime toucher à tout. Brisez-les-lui. »
Elles m'ont tordu les bras dans le dos. L'une d'elles a écrasé ma main droite sous son talon aiguille. J'ai senti mes os se briser. La douleur était si intense que des points noirs ont dansé devant mes yeux. Puis la main gauche. Un autre craquement.
« Voyons comment tu vas peindre ou voler maintenant, » a dit l'une d'elles en riant.
J'étais submergée par la douleur, mais la haine me maintenait consciente.
Camille a alors remarqué une casserole sur le feu. C'était une réduction de vin rouge que le chef préparait. Elle était bouillante.
« Une dernière touche, » a-t-elle murmuré.
Elle a pris la casserole. Je ne pouvais plus bouger, seulement regarder, horrifiée.
Elle a versé le liquide épais et brûlant sur mes jambes. La douleur était inimaginable. C'était comme être brûlée vive. L'odeur de ma propre chair brûlée a empli la cuisine.
Elles m'ont ensuite arraché mon pull et mon jean, me laissant presque nue sur le sol. Elles m'ont traînée, laissant une trace de sang et de peau sur le carrelage, jusqu'à la porte de la grande cave à vin.
Elles m'ont jetée à l'intérieur, dans le noir et le froid.
« Profite bien de la fête depuis ici, la pauvresse, » a dit Camille avant de fermer la lourde porte à clé.
Le silence est tombé. Il n'y avait que ma respiration saccadée et la douleur lancinante qui parcourait tout mon corps.