Le fil d'actualité Instagram a affiché une nouvelle publication. C'était Camille Lemaire. Sur la photo, elle se tenait devant le grand château du Domaine de Valois, blottie contre Antoine de Valois. La légende était simple : « Officiellement fiancée. On se voit à la fête des vendanges. »
Mon téléphone a vibré à nouveau. Une notification d'un groupe de discussion de l'école d'art.
Le message de Camille est apparu, arrogant et clair.
« Tout le monde est le bienvenu à la fête. Sauf Élodie Dubois, bien sûr. »
Quelqu'un a demandé pourquoi.
« Une jalouse sans le sou comme elle pourrait gâcher l'ambiance. Elle essaie de séduire Antoine depuis deux ans. »
Une vieille photo a été postée juste après. Elle datait d'une dégustation privée. Sur la photo, je chuchotais à l'oreille d'Antoine. Camille avait interprété ce geste comme une tentative de séduction.
La vérité était bien plus simple.
Je lui disais simplement que la cuvée de cette année-là était médiocre et qu'il devait en informer son grand-père.
Je n'ai pas répondu. J'ai posé mon téléphone. Leurs paroles ne m'atteignaient pas.
Leurs opinions n'avaient aucune importance.
J'avais des choses bien plus importantes à faire. La fête des vendanges de Camille n'était qu'un détail insignifiant.
Ma propre fête des vendanges, celle que je supervisais en tant que "Gardienne de la Cuvée", était la seule qui comptait.
C'était une obligation. Un héritage.
Camille pensait qu'elle allait épouser l'héritier du Domaine de Valois.
Elle ignorait que le véritable pouvoir n'était pas entre les mains d'Antoine, ni même de son grand-père.
Il était entre les miennes.