Chapitre 3

Ma demande a mis Vincent hors de lui.

« Tu veux qu'elle parte ? » a-t-il sifflé, son visage déformé par la colère. « Après tout ce que j'ai fait pour elle ? Pour sa famille ? Tu es d'un égoïsme incroyable. »

« C'est ma maison, » ai-je insisté, bien que ma voix tremble.

« C'est ma maison, » a-t-il corrigé brutalement. « Et tu vas apprendre à respecter mes invités. »

Il m'a attrapée par le bras, ses doigts s'enfonçant dans ma chair. Il a commencé à me traîner hors du salon.

« Vincent, arrête ! Tu me fais mal ! »

Il m'a ignorée. Il m'a traînée à travers le hall d'entrée, vers une porte lourde et sombre que je ne franchissais jamais.

La porte de la cave.

La panique a saisi ma gorge. « Non, Vincent, pas là-dedans. S'il te plaît. Tu sais que je ne peux pas... »

Mon enfance avait été marquée par un accident stupide, un jeu qui avait mal tourné, me laissant enfermée pendant des heures dans un placard minuscule. Depuis, j'étais atteinte d'une claustrophobie sévère. La simple idée d'un espace clos et sombre me donnait des sueurs froides.

Vincent le savait.

« Tu as besoin de te calmer et de réfléchir à ton comportement, » a-t-il dit, sa voix dénuée de toute pitié.

Il a ouvert la porte, révélant un escalier de pierre qui plongeait dans les ténèbres. L'odeur de terre humide et de vin moisi m'a frappée au visage.

Il m'a poussée à l'intérieur. J'ai trébuché sur la première marche, tombant sur les genoux.

« Vincent, non ! » ai-je crié.

La lourde porte en bois s'est refermée avec un bruit sourd et final. J'ai entendu le son du verrou qui tournait.

J'étais seule dans le noir absolu.

J'ai rampé en arrière, heurtant le bois de la porte. J'ai frappé de toutes mes forces.

« Laisse-moi sortir ! Vincent, je t'en supplie ! »

Mes poumons brûlaient. Les murs semblaient se refermer sur moi.

Puis, j'ai entendu un son venant d'en haut. Un rire. Le rire léger et cristallin de Camille.

Et puis, un autre son. Un son plus grave. Le rire de mon mari.

Ils étaient dans la chambre, juste au-dessus de la cave.

J'ai entendu le grincement du lit, des murmures, des soupirs de plaisir. Ils faisaient l'amour.

Alors que j'étais enfermée dans le froid et l'obscurité, suffocant de terreur, mon mari était avec une autre femme.

Mes cris se sont transformés en sanglots rauques. J'ai gratté la porte jusqu'à ce que mes ongles saignent.

Mais ils n'ont rien entendu. Ou ils ont choisi de ne rien entendre.