Un Amour Trahi, une Vie Reconstruite
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Chapitre 3

Le lendemain, la fièvre de Chloé était tombée, mais elle se sentait encore faible. Antoine entra dans sa chambre, un air de contrition sur le visage.

"Comment te sens-tu, mon amour ? Je me suis tellement inquiété."

Il s'assit sur le bord du lit, lui caressa le front. Ses gestes semblaient forcés, appris. Chloé ne répondit pas, se contentant de le regarder avec lassitude. Elle ne croyait plus à ses démonstrations d'affection.

"J'ai été un peu débordé avec Sophie, tu sais comment elle est... angoissée."

Antoine tenta de la prendre dans ses bras, mais elle resta passive. Il soupira.

"J'ai pensé que nous pourrions faire quelque chose que tu aimes, pour te changer les idées. Une balade en forêt, comme avant ? Tu te souviens comme on aimait ça ?"

Il évoquait le passé, cherchant à raviver une flamme éteinte. Chloé hésita. Une partie d'elle avait envie de retrouver cette complicité perdue, mais une autre, plus forte, savait que c'était impossible. Pourtant, elle accepta. Peut-être pour se prouver à elle-même que rien ne pouvait plus la toucher.

Alors qu'ils se préparaient à partir, Sophie apparut, l'air faussement enjoué.

"Oh, vous sortez ? Quelle bonne idée ! Je peux venir avec vous ? J'ai tellement besoin d'air frais."

Elle regarda Antoine avec des yeux suppliants. Chloé sentit une vague d'irritation monter en elle. C'était toujours la même chose. Sophie s'immisçait partout, gâchant chaque moment.

Antoine soupira, visiblement contrarié mais incapable de refuser.

"Bien sûr, Sophie. Mais fais attention, ne te fatigue pas."

Il lui adressa un sourire protecteur. Chloé se détourna, cachant son exaspération. L'impuissance la rongeait. Elle était prisonnière de ce trio infernal.

Pendant la promenade en Sologne, lors d'une prétendue partie de chasse à courre organisée pour distraire Madame Beaumont, Antoine ne quitta pas Sophie d'une semelle. Il l'aidait à franchir les obstacles, lui tenait la main, s'assurait qu'elle était à l'aise. Il lui montrait les animaux, lui expliquait les traditions de la chasse avec une patience infinie. Chloé marchait un peu en retrait, observatrice silencieuse de cette mascarade.

Chloé regardait Antoine et Sophie s'éloigner sur le sentier. Leurs rires lui parvenaient, étouffés par le bruit du vent dans les arbres. Elle se sentait comme une étrangère, une pièce rapportée. Son cœur était lourd, mais une étrange forme de détachement commençait à s'installer. Elle ne luttait plus. Elle observait, enregistrait chaque détail de cette trahison lente et continue.

Soudain, alors qu'ils traversaient un passage étroit près d'un fossé, Sophie, qui marchait devant Chloé, fit un geste brusque en arrière avec son coude, comme par inadvertance. Le coude heurta violemment le bras de Chloé, la déséquilibrant. Chloé cria, surprise, et tomba dans le fossé, sa cheville se tordant douloureusement sous elle. Sophie poussa un cri aigu.

"Oh mon Dieu, Chloé ! Je suis tellement désolée ! Es-tu blessée ?"

Sa voix était pleine d'une sollicitude feinte.

Un accident. Antoine se précipita, non pas vers Chloé qui grimaçait de douleur au fond du fossé, mais vers Sophie, qui se tenait la main comme si elle s'était fait mal en "essayant" de retenir Chloé.

"Sophie, ça va ? Tu ne t'es rien fait ?"

Il l'examina avec une inquiétude paniquée, laissant Chloé seule avec sa cheville enflée et son cœur brisé. Il l'abandonnait, une fois de plus, pour secourir l'autre. La trahison était totale, sans équivoque.

Chloé resta assise dans la boue froide du fossé, regardant Antoine s'éloigner avec Sophie, la soutenant tendrement. Elle se souvint d'une promesse qu'il lui avait faite, il y a longtemps, alors qu'ils escaladaient une montagne. "Je ne te laisserai jamais tomber, Chloé. Jamais." Les mots résonnaient ironiquement dans son esprit, tandis que la douleur dans sa cheville devenait insupportable. Elle se sentait trahie, abandonnée, anéantie.

La douleur irradiait dans toute sa jambe. Le froid commençait à l'engourdir. Elle tenta de se relever, mais sa cheville ne la soutenait plus. Le ciel s'assombrissait. Elle était seule. Épuisée, désespérée, elle sentit ses forces l'abandonner. Sa tête se mit à tourner. Les contours des arbres devinrent flous. Elle s'effondra, perdant connaissance dans le silence de la forêt.

                         

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