Mon Corps, Son Entraînement
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Chapitre 2

Le lendemain, mes parents furent surpris par ma décision.

« Tu es sûre, Camille ? Si vite ? » demanda ma mère au téléphone.

Je sentais son inquiétude, mais aussi son soulagement.

« Oui, maman. Je suis fatiguée de Paris. Je veux rentrer. »

Ma voix était vide, sans émotion.

« Très bien, ma chérie. Ne t'inquiète de rien. Ton père va tout organiser avec la famille Laurent. Repose-toi. »

Je raccrochai et restai allongée sur mon lit, fixant le plafond. Je n'avais plus la force de penser, de ressentir.

Soudain, j'entendis la clé tourner dans la serrure.

Antoine.

Il entra dans ma chambre, un sourire aux lèvres.

« Te voilà. Pourquoi tu n'es pas venue hier soir ? Je t'ai attendue. »

Il ne savait rien. Il n'avait rien vu.

« J'avais un terrible mal de tête, » mentis-je, la voix rauque. « Je me suis endormie. »

Il s'approcha, posa sa main sur mon front.

« Tu es un peu chaude. Tu n'as pas l'air bien. »

Il se pencha pour m'embrasser.

Je tournai la tête.

Son visage se crispa.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Je me sentais sale. Chaque parcelle de mon corps qu'il avait touchée me brûlait.

« Je suis juste fatiguée, Antoine. Vraiment. »

« Tu as tes règles ? » demanda-t-il, un soupçon d'agacement dans la voix. « C'est toujours comme ça avec toi. »

Je ne répondis pas. À quoi bon ?

Son téléphone vibra sur la table de nuit. Il le regarda. Son expression changea.

C'était elle. Chloé.

Il se leva d'un bond.

« Je dois y aller. Chloé a un problème. »

Il ne me jeta même pas un regard. Il prit sa veste et se précipita vers la porte.

« Antoine ! »

Il se retourna, impatient.

« Quoi encore ? »

Je ne dis rien. Je le regardai simplement, le cœur en miettes. Il était déjà parti.

Je restai seule dans le silence de l'appartement. La fièvre montait, des frissons parcouraient mon corps. C'était le contrecoup du choc, de la douleur.

Je sombrai dans un sommeil agité, peuplé de cauchemars.

Quelques heures plus tard, Antoine revint. Il me trouva délirante, brûlante de fièvre.

La panique se peignit sur son visage.

« Camille ! Merde ! »

Il me souleva dans ses bras et me porta jusqu'à sa voiture. Il conduisait vite, jurant entre ses dents.

Je me réveillai dans une chambre d'hôpital. Une perfusion était plantée dans mon bras.

Antoine était à mon chevet, l'air inquiet.

« Tu m'as fait peur. Pourquoi tu ne prends pas soin de toi ? »

Sa voix était pleine de reproches, comme si tout était de ma faute.

Soudain, son regard fut attiré par quelque chose derrière moi. Je tournai la tête.

Chloé était là, dans le couloir, l'air fragile.

« Antoine ? » appela-t-elle d'une petite voix.

Il se leva aussitôt.

« Chloé ! Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'ai déposée chez toi. »

Elle s'approcha, lui montrant sa main.

« Je me suis brûlée en faisant du thé. Ça fait très mal. »

Sa main était à peine rouge. Une brûlure insignifiante.

Mais pour Antoine, c'était une tragédie. Il l'entoura de ses bras, la réconfortant.

« Ne t'inquiète pas, je suis là. Viens, on va trouver une infirmière. »

Il la prit par la main et l'entraîna, m'abandonnant sur mon lit d'hôpital.

Je les regardai s'éloigner. Il ne se retourna même pas.

Je savais qu'il ne reviendrait pas.

Je sonnai pour appeler une infirmière. Je devais m'occuper de moi-même.

Je finis ma perfusion seule. Je m'endormis, épuisée. Je fus réveillée par une douleur aiguë au bras. La perfusion s'était mal passée, mon bras était enflé et bleu.

L'infirmière qui arriva était sévère.

« Vous ne pouvez pas rester seule comme ça ! Où est votre famille ? Votre petit ami ? »

Elle me regardait avec réprobation.

« Je n'ai pas de petit ami, » répondis-je, la gorge serrée.

« C'est ça, mentez-moi. »

À ce moment-là, Antoine entra dans la chambre.

« Je suis son petit ami, » dit-il, l'air contrit.

L'infirmière se tourna vers lui, furieuse.

« Et où étiez-vous ? Votre petite amie a failli avoir de sérieuses complications à cause de votre négligence ! »

Il baissa la tête.

« Je suis désolé. J'ai dû aider une amie qui avait un problème urgent. »

Un mensonge. Toujours un mensonge.

Je ne le démentis pas. Je me contentai de hocher la tête quand l'infirmière me regarda.

                         

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