Le Retour de la Pupille Oubliée
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Chapitre 2

Le lendemain matin, le soleil filtrait à travers les rideaux de ma chambre d'amis. Je n'avais presque pas dormi. La porte s'est ouverte à la volée. Adrien se tenait là, déjà habillé dans un costume impeccable. Il n'a pas dit un mot. Il m'a simplement attrapée par le bras, sa poigne de fer me faisant mal.

« Viens. »

Il m'a traînée hors de la chambre, le long du couloir et jusqu'au petit salon où Chloé prenait son petit-déjeuner, l'air parfaitement sereine.

« Excuse-toi encore, » a ordonné Adrien, sa voix ne laissant place à aucune discussion.

J'ai arraché mon bras de sa prise.

« Non. Je ne m'excuserai pas pour quelque chose que je n'ai pas fait. »

Mes paroles flottaient dans le silence tendu. Le défi dans ma voix a semblé surprendre Adrien, mais son visage s'est durci encore plus.

Chloé a posé sa tasse avec un petit bruit délicat.

« Adrien, chéri, ne sois pas si dur avec elle. Elle est encore jeune, elle ne sait pas ce qu'elle fait. »

Sa voix était douce, faussement compatissante. C'était de l'huile sur le feu.

« Jeune ? » a sifflé Adrien, son regard noir se posant sur moi. « Elle a vingt-deux ans. Elle est assez grande pour assumer ses actes. »

Il s'est tourné vers moi, menaçant.

« Tu vas t'excuser, Éléa. C'est la dernière fois que je te le demande. »

J'ai soutenu son regard, un sentiment de fatigue immense m'envahissant. À quoi bon lutter ? C'était son monde, ses règles. J'étais l'intruse.

« Pardon, Chloé, » ai-je dit, ma voix plate et sans émotion. « J'espère que tu accepteras mes excuses. »

La satisfaction a brillé dans les yeux de Chloé, tandis qu'Adrien hochait la tête, apparemment satisfait.

Je me suis détournée, cherchant à fuir cette scène toxique. Je suis sortie sur le balcon, aspirant une grande bouffée d'air frais. J'ai fermé les yeux, essayant de retrouver mon calme. C'était presque fini. Juste quelques jours. Je pouvais le supporter. Pourquoi était-il toujours aussi partial ? Pourquoi la croyait-il toujours, elle ?

« Éléa. »

Sa voix derrière moi m'a fait sursauter. Il m'avait suivie.

« Chloé aimerait faire du shopping aujourd'hui. Elle a besoin de quelqu'un pour l'aider à porter ses sacs. Tu l'accompagneras. »

Ce n'était pas une demande. C'était un ordre.

« Je ne suis pas sa servante, Adrien. »

« Tu feras ce que je te dis, » a-t-il rétorqué, sa voix baissant d'un ton, devenant plus dangereuse.

Il s'est approché, son ombre me couvrant.

« Je vais épouser Chloé. Alors je te conseille de te débarrasser de tes petites idées stupides à mon sujet. Tu as compris ? C'est fini. Ça n'a jamais commencé. »

Chaque mot était un coup. Mais cette fois, la douleur était familière, presque attendue.

« Ne t'inquiète pas, » ai-je répondu, un calme étrange s'installant en moi. « J'ai tourné la page il y a longtemps. »

Je voulais lui parler de Liam, lui dire que mon cœur était pris, qu'il n'avait plus aucune place dedans. Mais il m'a interrompue.

« Prouve-le. Tiens ta parole et sois sage. »

« Pourquoi elle, Adrien ? » La question m'a échappé, un dernier sursaut de la jeune fille que j'étais. « Pourquoi tu la choisis toujours, elle ? Et pourquoi m'as-tu rejetée ? »

Il a eu un rire sans joie.

« Parce qu'elle n'est pas toi. Elle n'est pas la fille de l'homme que je respectais plus que tout. Elle n'est pas ma responsabilité. C'est aussi simple que ça. »

Son rejet était si catégorique, si final, qu'il a volé le peu d'air qui restait dans mes poumons.

Plus tard dans la journée, j'ai accompagné Chloé dans les boutiques de luxe de l'avenue Montaigne. C'était une torture. Elle a essayé des dizaines de robes, de chaussures, de sacs. Chaque fois, elle me demandait mon avis, pour ensuite le rejeter avec mépris.

« Oh, tu aimes ça ? Alors je ne le prends pas. Tes goûts sont si... provinciaux. »

Elle m'a fait faire des allers-retours, me demandant d'aller chercher un article dans une autre boutique, puis de le rapporter parce que la couleur ne lui plaisait finalement pas.

J'ai obéi sans un mot, mon visage un masque de neutralité. Mes bras étaient chargés de sacs, mon corps était fatigué, mais mon esprit était ailleurs. Je comptais les heures qui me séparaient de mon départ. Chaque caprice de Chloé, chaque regard méprisant d'Adrien qui nous avait rejointes, ne faisait que renforcer ma résolution.

Pendant les jours qui ont suivi, j'ai évité Chloé autant que possible. Je passais mes journées à la bibliothèque ou dans le jardin, un livre à la main, mon téléphone près de moi pour les appels de Liam. C'était un répit temporaire, je le savais.

Un soir, Chloé est venue me trouver dans le jardin. Elle avait "guéri" de sa "blessure" imaginaire.

« Il y a une réception demain soir, » a-t-elle annoncé, son ton faussement enjoué. « Adrien veut que tu viennes. C'est important. »

Je savais que c'était un piège, mais je n'avais pas le choix.

J'ai cherché Adrien. Il était dans son bureau.

« Je ne veux pas y aller. »

Il a levé les yeux de ses papiers, son regard indifférent.

« Chloé veut que tu sois là. C'est une bonne occasion pour toi de montrer que tu as changé, que tu peux te comporter en société. N'est-ce pas ce que tu veux me prouver ? »

Il était conscient de sa manipulation, mais il s'en moquait. Il me contraignait, une fois de plus, à obéir. J'ai hoché la tête, vaincue. L'amertume était un poison lent.

                         

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